Parmi les carences en nutriments, celle en fer est l’une des plus répandues et constitue une cause fréquente de l’anémie. L’hémoglobine qui est la composante principale du sang est majoritairement constituée de fer. Un défaut de ce nutriment dans l’organisme peut alors conduire à divers problèmes, dont l’anémie ferriprive. Voici les causes des carences en fer, leurs manifestations ainsi que les aliments à consommer.
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Le fer et ses fonctions dans l’organisme
Le fer est un sel minéral très important pour le corps humain. Il trouve ses sources dans l’alimentation. Tous les aliments ne contiennent cependant pas la même teneur de fer. Les aliments carnés apportent en effet un fer de meilleure qualité que celui issu des aliments d’origine végétale ou des œufs.
On distingue par ailleurs deux variétés de fer. La première, le fer héminique ou ferreux, se retrouve dans les protéines animales telles que la viande rouge, les poissons ou les fruits de mer. Cette variété de fer est absorbée par l’organisme dans des proportions allant de 15 à 35 %. On distingue ensuite le fer ferrique ou non–héminique qui trouve ses sources dans les produits laitiers, les céréales, les fruits et légumes. L’organisme absorbe seulement 4 ou 5 % du fer ferrique présent dans les aliments. Selon ces deux variétés de fer et le type d’alimentation, l’apport de ce sel minéral pour l’organisme n’est pas le même.
Le fer participe à de nombreux processus dans le fonctionnement de l’organisme. La première de ses fonctions est d’assurer le transport de l’oxygène tout au long de la circulation sanguine. Ensuite, il participe au stockage d’oxygène dans les muscles.
Il faut préciser que le fer est la composante fondamentale de l’hémoglobine. Cette dernière assure le transport de l’oxygène à partir des poumons jusqu’aux autres organes. L’absence de fer induit donc indirectement une impossibilité de transport de l’oxygène et donc un défaut de fonctionnement de l’organisme.
D’un autre côté, le fer participe aussi à la composition de la myoglobine qui est une protéine assurant le stockage de l’oxygène dans les muscles. La quantité totale de fer présent dans l’organisme se répartit en trois : 80 % sont stockées dans l’hémoglobine des globules rouges, 10 % servent à la circulation de l’oxygène dans les muscles. La dernière partie contribue au bon déroulement des réactions métaboliques qui vont fournir de l’énergie à l’organisme.
En dehors de ces fonctions, le fer a aussi une influence sur l’immunité. Il participe, chez les femmes, au bon déroulement de la grossesse et au renforcement de la peau, des cheveux et des ongles.
Pour finir, il est important de préciser que l’organisme perd quotidiennement une quantité de fer avec les cellules mortes. Le besoin de ce nutriment peut donc varier selon chaque individu et selon son alimentation.
Quelles sont les causes des carences en fer ?
Divers facteurs peuvent être à l’origine d’une carence en fer. Néanmoins, dans la plupart des cas, cette carence est la conséquence, soit d’une perte importante de fer, soit d’une absorption réduite ou altérée du fer.
L’organisme ne produit lui-même pas de fer. Si l’alimentation ne contient donc pas une quantité importante de cet oligo–élément, la carence peut très vite s’installer.
Par ailleurs, si l’organisme perd plus de fer qu’il en absorbe, un déséquilibre se crée. La carence en fer est très souvent associée à la perte de sang, parce qu’une grande partie de ce sel minéral s’y retrouve. Les situations suivantes peuvent donc induire des pertes importantes de sang, et donc une carence en fer. Il s’agit des :
- Pertes excessives de sang durant les accouchements ;
- Dons de sang trop fréquents ;
- Pertes de sang faisant suite à une intervention chirurgicale ;
- Menstruations abondantes ;
- Pertes de sang suite à des inflammations hémorragiques.
Tout autre accident qui provoque une perte de sang peut aussi induire la carence en fer.
En dehors de l’hémorragie, le besoin accru en fer est également une cause non négligeable de la carence en cet oligo-élément. En effet, certaines situations médicales augmentent parfois le besoin de l’organisme. Il s’agit notamment de la grossesse, des activités sportives, des périodes d’allaitement, etc. Ce sont des conditions dans lesquelles l’organisme a besoin d’un apport en fer très élevé au point où une alimentation équilibrée ne saurait le combler.
On distingue également les apports trop faibles en fer qui peuvent conduire à une carence. Si l’alimentation n’est pas assez riche en cet oligo-élément, l’organisme n’arrive pas à absorber la juste quantité qu’il lui faut. Les alimentations déséquilibrées, végétariennes et quelques troubles de l’alimentation sont aussi considérés comme des causes de carence en fer.
Il faut enfin évoquer les cas de mauvaise absorption. Ils peuvent survenir après des maladies ou des interventions sur le tractus gastro–intestinal. Au nombre de ces maladies, on peut énumérer :
- Les affections cancéreuses ;
- Les troubles au niveau des fonctions rénales ;
- Les troubles digestifs tels que la maladie cœliaque (une intolérance au gluten) et une intolérance au lactose ;
- Les troubles qui apparaissent après une chirurgie gastrique.
En dehors de ces troubles, la prise de certains médicaments tels que les liants d’acide gastrique et les antibiotiques, peut aussi conduire à une carence en fer.
Les symptômes d’une carence en fer
Il existe de nombreux signes à partir desquels on peut détecter un manque de fer chez une personne.
Des fatigues inhabituelles
Chez la plupart des gens souffrant de carence en fer, la fatigue est le premier signe apparent. Cette fatigue s’explique par le rôle que joue le fer dans la production de l’hémoglobine et dans le transport de l’oxygène dans le corps.
En effet, lorsqu’il n’y a pas assez de fer dans l’organisme, il n’y a pas de production importante d’hémoglobine. De moins en moins d’oxygène arrive au niveau des muscles et des tissus, ce qui conduit à un manque important d’énergie. Il faut également préciser que le manque de fer empêche le cœur de faire circuler le sang dans l’organisme : une autre source de fatigue.
Par ailleurs, la fatigue est un état normal qui s’observe chez tous les êtres humains. Il peut donc être difficile de l’identifier comme une cause de la carence en fer. Toutefois, les personnes atteintes de cette carence développent aussi des états de faiblesse, de mauvaises humeur et ont souvent du mal à se concentrer.
La pâleur
La carence en fer peut aussi se manifester par la pâleur au niveau de la peau et des paupières inférieures. En effet, c’est l’hémoglobine des globules rouges qui donne sa couleur rouge au sang. Un déficit de fer fait perdre au sang cette couleur, ce qui conduit à l’altération de l’aspect sain et rosé de la peau.
Chez certains, la pâleur peut atteindre toutes les parties du corps. Chez d’autres par contre, elle se développe à des endroits spécifiques tels que le visage, les ongles ou encore l’intérieur des lèvres. On constate aussi que la couche intérieure des paupières, normalement rouge vif, devient rose ou jaunâtre en cas de carence en fer. Il faut noter que si la pâleur prend de l’ampleur, elle peut être associée à une anémie sévère.
Le souffle court
L’hémoglobine favorise le transport d’oxygène dans tout le corps grâce au fer qu’il contient. Un défaut de cet oligo-élément réduit alors ce transport et provoque une baisse du taux d’oxygène dans l’organisme. Dans ces conditions, les muscles ne reçoivent plus assez d’oxygène et le corps n’est plus en mesure de réaliser des tâches élémentaires telles que la marche. Le rythme respiratoire augmente donc continuellement pour que le corps puisse acquérir de l’oxygène : c’est la raison pour laquelle le patient a le souffle court.
Comme pour les cas de fatigue, il peut être difficile de lier le souffle court à la carence en fer. Mais, quand une personne a le souffle de plus en plus court lorsqu’il réalise des tâches quotidiennes qu’il accomplissait sans difficulté, c’est souvent le signe d’une carence en fer.
Comment diagnostique-t-on une carence en fer ?
Il existe aujourd’hui de nombreuses analyses biologiques qui permettent de déterminer si un individu souffre de carence en fer. On commence généralement par prélever un peu de sang du patient et l’on procède ensuite à quelques mesures.
L’une des premières protéines dont on mesure la proportion dans le sang est la ferritine. Il s’agit en effet de la protéine responsable du stockage de fer dans le sang. Plus son taux est élevé, plus l’organisme a des réserves en fer. Un taux de ferritine bas confirme l’existence d’une carence en fer dans l’organisme.
D’autres protéines telles que la transferrine, assurant le transport du fer dans le sang, peuvent faire l’objet de mesure pour déterminer l’existence ou non d’une carence en fer.
Comment traiter une carence en fer ?
Pour traiter une carence en fer, deux pistes sont habituellement utilisées : la supplémentation de fer et le rééquilibrage de l’alimentation.
Pour ce qui est du rééquilibrage de l’alimentation, on recommande aux patients une augmentation de leur consommation en viande rouge, en vitamine C et en fruits de mer. Le café et le thé sont par contre à éviter.
Concernant la supplémentation de fer, les médecins prescrivent souvent la prise de suppléments alimentaires, même si ces derniers peuvent parfois avoir des effets désagréables.
Pour les femmes enceintes, l’utilisation d’une méthode pour traiter une carence en fer doit se faire sur avis d’un médecin.