Certaines parties du corps humain sont très sensibles, bien qu’elles soient cachées. Au nombre de ces zones, il y a le rectum. L’anus est exposé à de nombreuses pathologies dont l’une d’elles est le ténesme. Généralement accompagné d’une sensation de brûlure, le ténesme est une contracture très douloureuse, au niveau du sphincter anal. De quoi s’agit-il exactement ? Quels en sont les points importants ? Comment s’établit son diagnostic ? Focus sur le ténesme.
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Définition et points cruciaux du ténesme
Le ténesme est un ensemble de sensations désagréables d’élargissement du rectum. En d’autres termes, les douleurs ressenties par le malade, sont dues à la distension du bout du gros intestin. Ces souffrances sont particulièrement présentes lors de la selle. À ce propos, la selle en elle-même peut être à la base de cette affection.
Caractérisé par une grande tension, le ténesme ne se manifeste pas uniquement au niveau de l’anus. Son action se prolonge également sur la vessie. Ainsi, la personne atteinte du ténesme ressent un besoin constant d’uriner ou de déféquer. Bien qu’il s’agisse d’une maladie à part entière, il représente un symptôme pour d’autres affections associées.
En outre, le ténesme peut être confondu avec l’épreinte. Même si ces deux affections semblent être similaires, elles sont totalement différentes. En effet, l’épreinte est une colique douloureuse qui se ressent juste avant d’aller à la selle. L’étymologie du mot ténesme résout également cette confusion.
En effet, Ténesme provient de deux langues à savoir le latin « tenesmus » et du grec « teinesmos, teinein » qui veut dire tendre. La maladie est donc le résultat d’un manque de tendresse des selles. Ce qui est loin d’être le cas pour l’épreinte.
Ténesme : quelles en sont les causes ?
Les origines du ténesme sont multiples. Elles varient en fonction de l’âge de la personne malade. Par conséquent, les facteurs déclencheurs du ténesme chez l’adulte diffèrent de ceux d’un enfant. Toutefois, les causes générales associées à ce mal sont :
- La dureté ou de l’agressivité de la selle ;
- L’irritation ou les lésions de la paroi de l’anus ;
- L’hémorroïde.
Pour ce qui est de l’hémorroïde, elle attaque les veines du rectum et les fragilise. À force de persister, elle crée des lésions au niveau de l’anus. Il en ressort donc que le ténesme est une forme aggravée de l’hémorroïde. Pour rappel, l’hémorroïde est causée par trois facteurs. En premier, il s’agit de la répétition des cas de diarrhée. Ensuite, il y a la tenue de la position stationnaire chez les femmes enceintes ou celles ayant accouché. Enfin, la constipation est également ajoutée à la liste.
Malgré ces causes connues, l’apparition des douleurs au rectum tient compte du critère d’âge pour se manifester. En effet, l’unique facteur à l’origine du ténesme chez l’enfant est la constipation. Cette cause est d’ordre général et ne change pratiquement pas, peu importe l’organisme et l’âge de l’enfant.
Par contre, chez les adultes, les causes sont multiples. Elles vont de la présence d’une hémorroïde à un abcès dans l’anus en passant par le fécalome. Le fécalome et l’hémorroïde sont les sources fréquentes du ténesme. La différence entre ces deux maux est, les personnes exposées à leur manifestation.
En effet, l’hémorroïde cible toutes les personnes, quel que soit leur âge. Par contre, le fécalome indexe uniquement les personnes âgées et malades. Aussi, faudrait-il que ces adultes soient alités ou aient une liberté de mouvement restreinte. Ce sont donc les sexagénaires qui sont, le plus souvent, concernés par cette maladie.
Pour ce qui est de l’abcès de l’anus, il est moins fréquent. Il reste tout de même très douloureux. Il représente la forme la plus grave de la maladie du ténesme. L’amibiase et le cancer du rectum sont aussi des causes alarmantes du ténesme. Toutefois, le cancer du rectum n’est pas assorti de douleurs à l’anus. Par conséquent, son implication dans l’apparition du ténesme n’est pas totalement prouvée.
Les signes cliniques du ténesme
Les symptômes du ténesme sont variés, mais celles qui apparaissent fréquemment sont :
- Constipation opiniâtre ;
- Diarrhées ;
- Sensations de faux besoins ;
- Écoulement jaunâtre ou de sang ;
- Fausses envies d’aller à la selle.
Il faut préciser que la sécrétion de liquide jaunâtre et du sang se fait dans les selles ou l’urine. Ces symptômes ne sont pas les seuls, mais ce sont eux qui préviennent le médecin de l’apparition du ténesme. Pour cette raison, vous devez immédiatement consulter un médecin pour que le diagnostic soit fait.
Par ailleurs, il faut souligner que les vomissements et la fièvre peuvent également apparaître. Vu qu’ils sont impliqués dans l’apparition de plusieurs autres affections, une vérification s’impose. Ainsi, pour être sûr que ces signes sont des preuves cliniques du ténesme, ils doivent s’accompagner des symptômes spécifiques cités ci-dessus.
Ténesme : comment le détecter ?
Pour réaliser son diagnostic, le médecin doit faire des examens cliniques et un toucher rectal. Néanmoins, il est judicieux de notifier que ce sont les symptômes qui orientent le diagnostic. Si le premier diagnostic est réalisé par un médecin généraliste, il devra vous orienter vers un spécialiste. Les personnes compétentes pour traiter cette maladie sont le gastro-entérologue et/ou le proctologue.
Le toucher rectal
Ce procédé permet au médecin de prendre connaissance de l’ampleur de la maladie en palpant le rectum du malade. L’objectif est de trouver d’éventuelles lésions ou un fécalome. La plupart du temps, ce premier examen permet déjà au docteur d’être fixé sur le diagnostic. Toutefois, il arrive qu’il ne soit pas suffisant. Dans ce cas, des tests cliniques doivent être réalisés.
Les examens cliniques
Ces tests cliniques sont requis pour la détermination de la cause précise du ténesme. En général, ils sont demandés après la réalisation du toucher rectal. Deux types d’examens sont disponibles afin de permettre que le spécialiste en sache plus sur la maladie. Le bilan sanguin et la coproculture sont les premiers examens à subir par le patient.
Ensuite, une analyse des selles servira à rechercher l’existence probable des agents infectieux. Dans le cas où les résultats obtenus ne sont pas satisfaisants, d’autres tests supplémentaires doivent être réalisés. Il s’agit d’une rectoscopie, d’un lavement baryté, et d’une coloscopie. Ces examens sont qualifiés de spécifiques, car ils offrent la possibilité au médecin de mieux explorer le tube digestif du patient.
La rectoscopie consiste à l’insertion de tube dans l’anus pour mieux examiner l’intérieur du rectum. Ce procédé vient compléter le toucher rectal dans l’atteinte de son but. Quant à la coloscopie, elle a pour but la réalisation d’une étude approfondie du côlon dans son ensemble.
Traitement du ténesme : comment le faire ?
Pour traiter le ténesme, il faut s’attaquer à l’élément de base de son apparition. Néanmoins, en règle générale, il faut la prise de médicaments antispasmodiques pour atténuer la douleur. Ensuite, il faut le suivi d’un régime alimentaire particulier.
Toutefois, cette application ne solutionne pas tous les cas du ténesme. De ce fait, pour chaque cause, il faut un traitement médicamenteux adapté. Ainsi, vous pouvez prendre :
- Des antidiarrhéiques contre la diarrhée ;
- Un régime sans gluten pour la maladie cœliaque ;
- Des opioïdes ou un traitement endoscopique au laser pour le cancer colorectal ;
- Un régime alimentaire riche en fibres et usage d’antibiotique oral pour la maladie diverticulaire ;
- Des laxatifs et émollients pour les selles en cas de constipation ;
- Des thérapeutiques antiparasitaires et antibiotiques pour la gastro-entérite.
Il en ressort que l’usage des antibiotiques est requis lorsque l’affection est de source bactérienne. Le régime alimentaire est préconisé dans plusieurs solutions de traitements. Cela est dû au fait que le ténesme est étroitement lié à la digestion. Autrement dit, une bonne digestion permet de réduire considérablement le risque d’apparition du ténesme. Il convient de préciser que la chirurgie est une alternative pour certaines origines telles que le rectocèle, les troubles du plancher pelvien, la colite ischémique, les maladies diverticulaires, et la maladie de Crohn.
Ténesme et alimentation
Le ténesme s’éveille souvent à cause des aliments consommés par le malade. En effet, certains types de repas déclenchent la maladie. En les consommant, le malade agresse son système digestif et par la même occasion, son rectum. Cette situation est due à l’agressivité du contenu de la selle.
Il y a trois groupes d’aliments capables de rendre les selles liquides, solides, ou douloureux. Il s’agit des épices, des aliments constipants, et les crudités. Certaines espèces de choux sont aussi des aliments lents à la digestion. Il s’agit notamment des choux de Bruxelles, du chou fleur, et des choux rouges.
Comment se préserver du ténesme ?
Pour vous prémunir du ténesme, il faudrait surtout faire attention à votre alimentation. D’abord, les aliments qui peuvent agresser les intestins sont à éviter. En effet, ces types de nourriture sont celles qui rendent les selles liquides, agressives, ou encore solides. Par conséquent, elles entraînent la constipation et une grande difficulté à déféquer. Au nombre de ces repas, il y a principalement des pâtes, des coings, du riz, et des féculents.
La précaution prend également en compte les aliments irritants. Sur la liste de ces aliments, il y a les plats épicés, la sauce au poivron ou piment. Les choux, quant à eux, sont classés dans la catégorie des aliments difficiles à digérer. Il en est de même pour les aliments classés dans les crudités.
Il faut aussi que le système digestif du malade soit impeccable. Cela signifie que la digestion et l’évacuation des selles ne doivent pas rencontrer de problèmes. Pour le faire, il faut une consommation journalière de 30 grammes de fibres. Les activités sportives sont aussi appropriées pour éviter le ténesme.
Le ténesme est une maladie intimement liée à l’alimentation. Pour le traiter ou l’éviter, il faut adopter un bon comportement nutritionnel pour faciliter la digestion. Pour trouver un traitement approprié, il faut obligatoirement recourir à un médecin ou un spécialiste. Ainsi, une meilleure prise en charge pourra être faite. Toutefois, notez que la prise de médicaments antispasmodiques est idéale pour réduire la douleur. Par contre, cette prescription ne vous dédouane pas d’une consultation médicale.