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Qu’est-ce que la laparotomie ?

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Qu’est-ce que la laparotomie ?
Séance de laparotomie

La laparotomie est une intervention chirurgicale de l’abdomen. Elle a été réalisée pour la toute première fois en Inde, dans les années 1500 avant Jésus-Christ. Effectuée auparavant pour les césariennes, et parfois, pour enlever un kyste ovarien, la laparotomie est aujourd’hui remplacée par la cœlioscopie, lorsque cela est possible. Indications, déroulement et complications possibles de la laparotomie ici.

Définition et histoire de la laparotomie

La laparotomie est un acte chirurgical qui consiste à réaliser une incision de l’abdomen. Créée en 1970, l’expression laparotomie vient du grec ancien, dont laparo signifie « flanc » et « tomie » signifie couper, découper. Étymologiquement, le terme traduit ouverture des flancs, puisque le médecin passe souvent par le milieu que le côté. La laparotomie est de moins en moins réalisée à l’heure actuelle, parce qu’elle est fréquemment remplacée, en cas de possibilité, par la cœlioscopie. Cette dernière permet d’ouvrir uniquement les petits morceaux de l’abdomen.

La pratique de ce type d’incision que nous appelons aujourd’hui laparotomie a débuté depuis l’antiquité, au moment des prémisses de la médecine. Lors d’une conférence, le Pr François Bertrand, qui est médecin urgentiste au Centre Hospitalier Universitaire de Nice, indique que les toutes premières laparotomies ont été effectuées vers 1500 avant J.C, sur le territoire Indien.

Lors de la période plus récente de la médecine, la première ouverture de l’abdomen a été faite par le Dr Ephraïm McDowell, en décembre 1809, pour débarrasser une patiente du kyste. La laparotomie est jusque-là réalisée dans le cadre de la césarienne. Dans le temps, les professeurs d’Ephraïm McDowell et les chirurgiens de son époque estimaient qu’une exploration abdominale peut être à l’origine d’une péritonite et d’un décès.

Mais, faisant suffisamment confiance en ses notions acquises de l’anatomie et de ses compétences en chirurgie, Ephraïm McDowell a tenté la première laparotomie de l’ovaire et l’a réussi avec succès. L’intervention chirurgicale n’a duré qu’environ 25 minutes, et la patiente Jane Crawford a survécu. Les faits remontent au jour de Noël 1809, au moment où le médecin itinérant, en provenance d’Écosse et ayant suivi sa formation à l’université d’Édimbourg, décida d’opérer Jane Crawford.

La patiente est une Américaine et elle était confrontée à une douleur abdominale intense. Elle pensait qu’elle était enceinte, alors qu’il s’agissait d’un grand kyste de l’ovaire. Le Dr accepte de procéder à l’ouverture de l’abdomen et de pratiquer l’ovariectomie, sans asepsie ou anesthésie. Et cela, malgré que l’opération des organes internes ne fût pas formellement autorisée.

En effet, la laparotomie est une ouverture de l’abdomen, par incision, qui permet de pratiquer une chirurgie sur les organes internes pelviens et abdominaux. Cette incision peut être :

  • Verticale : l’incision part de l’ombilic pour le pubis ;
  • Médiane : elle part du pubis pour déboucher sur le bord inférieur du sternum ;
  • Très basse et horizontale : l’incision est faite à la limite des poils pubiens ;
  • Transversale : elle est plus oblique et se réalise sur les côtes.

Indications de la laparotomie

Après un examen clinique, les personnes touchées par des traumatismes abdominaux doivent effectuer une laparotomie, pour permettre un diagnostic. Il s’agit notamment des patients atteints :

  • Des blessures par balle ;
  • De la péritonite ;
  • De l’éviscération ;
  • De l’instabilité hémodynamique suite à un traumatisme abdominal pénétrant.

En revanche, de nombreuses interventions chirurgicales peuvent amener à ouvrir l’abdomen. Il s’agit de toute chirurgie abdominale, la chirurgie digestive, la chirurgie esthétique (vergetures au niveau de l’abdomen et autres), l’urologie et la gynécologie.

En outre, les principaux cas nécessitant la laparotomie sont :

  • L’appendicectomie : c’est une petite laparotomie qui consiste à ouvrir l’abdomen à droite, afin de faire une opération de l’appendicite ;
  • Dans le cadre de certaines opérations comme les cancers du côlon ou les cancers du rectum ;
  • La carcinose péritonéale ;
  • Envahissement d’un autre organe par un cancer, autre que l’organe d’origine.

Déroulement de la laparotomie

On distingue les grandes laparotomies et les toutes petites laparotomies, et il est possible de faire tout type d’incisions. L’intervention peut être rapide, en cas d’exploration par exemple, ou longue, dans le cas d’une opération sur le pancréas ou une greffe hépatique.

La laparotomie consiste à ouvrir simplement l’abdomen, en évitant le saignement. En effet, lorsque tout se déroule bien, aucune goutte de sang n’est observée. Cet acte chirurgical se réalise avec le bistouri et dans la plupart des cas, sous une anesthésie générale. Dans d’autres cas, le bas du corps seulement peut être endormi, sans dépasser le niveau du nombril : l’opération est alors faite sous le nombril.

Dans le cadre des actes moins importants, comme la pose de cathéters (placement de tuyaux dans le ventre), il est possible d’avoir recours à des tap block. Ainsi, l’anesthésie inhibe uniquement la douleur au niveau de la paroi de l’abdomen. Toutefois, ce geste s’avère plus pénible, contrairement à un patient placé sous anesthésie générale.

Une fois l’opération terminée, le chirurgien procède à la fermeture de l’abdomen, tout en suturant premièrement les muscles (lorsqu’ils ont été sectionnés). Ensuite, il suture la graisse et la peau au moyen d’agrafes, de fils ou simplement de la colle. Les modalités de fermeture sont néanmoins fonction du lieu de la cicatrice, de sa portée et de la zone de tension.

Par ailleurs, il peut arriver que le chirurgien ne ferme pas l’abdomen, en raison de l’élargissement de la paroi abdominale. La solution dans ce contexte reste la laparostomie, qui consiste à laisser le ventre ouvert, et à faire des pansements adaptés.

La laparostomie est faite à l’aide de la VAC-thérapie (une sorte de pansements sous vide), qui divise presque par deux la durée de cicatrisation.  Cependant, l’aspect de la cicatrice dépend de la peau du patient. Elle est moins belle en cas d’intervention faite en présence d’infection.

Avec l’évolution des nouvelles technologies, les opérations peuvent être réalisées à partir des plus petites ouvertures. Dans ce cadre, le risque de traumatisme tissulaire est plus réduit par rapport à la chirurgie traditionnelle. La procédure consiste ici à insérer, par de petites incisions, de petites sources lumineuses, des caméras et des équipements chirurgicaux, et à faire l’opération grâce à des images visualisées sur l’écran de contrôle. Cette intervention chirurgicale mini-invasive est appelée chirurgie laparoscopique, lorsqu’elle est faite sur l’abdomen.

Suites d’une laparotomie

Il est conseillé de marcher, de bouger de nouveau et de commencer à manger le plus rapidement possible après l’opération. Cela conduit à la réhabilitation rapide du patient. Il a été rapporté d’ailleurs qu’en procédant de la sorte, le risque de complications de la laparotomie est réduit. En ce qui concerne les précautions et la surveillance après toute opération, elles sont les mêmes dans ce cadre.

Le chirurgien peut aussi prescrire des antalgiques au patient, pour le soulager des douleurs ressenties au niveau de la cicatrice. Le choix d’antalgique est fonction du protocole anesthésique. La douleur est aujourd’hui gérée à l’aide des morphiniques, de l’Acupan et du paracétamol.

Par ailleurs, le risque d’abcès de la paroi de l’abdomen existe. Il est donc crucial de surveiller la cicatrice, pendant les cinq jours qui suivent 0la laparotomie.

La reprise de toute activité sportive dépend de la chirurgie faite. En cas d’une petite opération, l’activité sportive intense est interdite pendant un mois. Pour une grande incision, le temps de privation sera de deux mois. De plus, le délai de la reprise de sport dépend des facteurs de risque, notamment une multiopération ou un affaiblissement en rapport avec une chimiothérapie ou une dénutrition.

Le bon soin de la cicatrice de la laparotomie passe par le respect des consignes données par le médecin. Il faut également éviter tout risque d’infection.

Complications possibles à la suite d’une laparotomie

Les effets indésirables à court terme de la laparotomie, à l’instar de toute intervention chirurgicale, sont :

  • L’hématome ;
  • La désunion : des sutures qui ne tiennent plus ;
  • L’éviscération. Elle est observée dans moins d’un pour cent des cas et concerne le plus souvent les patients dénutris ou âgés. L’éviscération constitue une urgence médicale et une opération doit être effectuée de nouveau.

À moyen et à long terme, la complication pouvant survenir est l’éventration. Cette dernière est un orifice apparaissant au niveau de la paroi abdominale, susceptible de contenir de la graisse ou de l’intestin. Survenant dans environ 10% des cas, l’éventration se manifeste par une grosseur au niveau de l’abdomen, telle qu’une hernie