Les baisses de vision aiguë chez les hommes sont bien souvent la conséquence d’une névrite optique, correspondant à une inflammation du nerf optique. Ces pertes de visions sont, dans la plupart des cas, accompagnées de fortes douleurs oculaires. Les personnes atteintes de scléroses en plaques ont beaucoup plus de risques de développer une névrose optique. Comment se manifeste alors cette pathologie ? Quelles en sont les conséquences ? Quelles méthodes de traitement pour en venir à bout ?
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Définition de la névrite optique
La névrite optique est une affection classée dans la catégorie des neuropathies optiques. L’inflammation du nerf optique est la principale caractéristique de cette affection. Le nerf optique, qu’on désigne aussi par le terme de nerf II est en effet un nerf crânien dont la principale fonction est de transmettre les informations visuelles reçues par les yeux au cerveau.
Dans les cas où l’inflammation du nerf optique se produit à l’arrière du globe oculaire, on parle de névrite optique rétrobulbaire (NORB). Dans ces cas précis, l’inflammation ne s’accompagne pas de gonflements de la papille optique (œdème papillaire). On parlera par contre de neuropapillite, de papillite ou encore de neuropathie optique inflammatoire antérieure si les inflammations sont suivies d’œdèmes papillaires.
Par ailleurs, la névrite optique peut parfois atteindre la vision centrale. Cela se caractérise par une apparition de scotome (des sortes de zones dites de non vues) dans le champ de vision. Le sujet atteint se trouve alors dans l’incapacité de distinguer les couleurs, les contrastes et même certains objets qui sont exposés à la lumière.
Plusieurs études médicales ont permis d’établir que la névrite optique est la pathologie responsable des baisses de vision chez les personnes d’âge moyen. En effet, entre une et cinq personnes dans une population de 100 000 sont atteintes de névrites optiques. La maladie a par ailleurs plus tendance à affecter les personnes de sexe féminin et d’origine caucasienne.
Quelles sont les causes de la névrite optique ?
La névrite optique peut être la conséquence de nombreux faits médicaux ou maladies. Les scléroses en plaques qui sont des maladies auto–immunes ayant pour cible principale le système nerveux central sont considérées comme les principales causes de la névrite optique.
En effet, le système immunitaire qui se charge normalement de protéger l’organisme commence à s’attaquer à la myéline en cas de scléroses en plaques. La myéline est en fait une matière qui entoure les fibres nerveuses et qui a pour mission de les protéger. De ce fait, les scléroses en plaques sont qualifiées de maladies démyélinisantes.
En dehors des scléroses en plaques, il existe d’autres maladies démyélinisantes comme la neuromyélite optique pouvant conduire à une névrite optique. Cette maladie n’affecte pas le système immunitaire, mais s’attaque généralement à la gaine de myéline localisée au niveau des yeux et de la moelle épinière.
Il existe par ailleurs d’autres causes de la névrite optique parmi lesquels on peut notamment énumérer :
- Les métastases ou les cancers secondaires qui affectent le nerf optique ;
- Les carences nutritionnelles, particulièrement en vitamines du groupe B ;
- Les maladies infectieuses telles que le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les sinusites, les encéphalites virales, la méningite, la syphilis ou encore la tuberculose ;
- L’absorption de substances toxiques qui peuvent affecter le nerf optique telles que le méthanol, le plomb, le tabac et les salicylates (une substance qu’on retrouve dans la majorité des plantes et des analgésiques).
Dans des cas plus rares, la névrite optique peut être associée à d’autres maladies ou situations médicales. Il s’agit entre autres de l’anémie, du diabète, des maladies auto-immunes systémiques, des traumatismes, des piqûres d’abeilles ou encore de l’ophtalmopathie de Graves.
Quelques symptômes de la névrite optique
Selon le profil physiologique du patient et les causes de la maladie, la névrite optique peut se manifester de diverses manières. Les principaux symptômes se résument à :
- Une baisse de l’activité visuelle (la vision devient totalement floue ou par zone) ;
- Quelques parties du champ visuel qui deviennent déficitaires ;
- Des troubles intenses de la vision des couleurs et des contrastes.
Ces symptômes peuvent apparaître chacune de manière isolée ou toute en même temps. Ils peuvent par ailleurs affecter un seul œil ou les deux.
En ce qui concerne la perte de vision, elle se manifeste par une inflammation du nerf optique. La conséquence directe est une perturbation de la transmission des informations visuelles au cerveau. Dans ces conditions, les capacités visuelles sont diminuées et cela peut durer quelques heures, parfois des jours. Généralement, la perte de vision est partielle. Elle peut aussi être totale et conduire à une cécité.
Après les baisses de visions, les douleurs oculaires commencent par se manifester. Au début, elles sont modérées. Toutefois, si les troubles ne disparaissent pas rapidement, elles peuvent devenir très intenses, surtout quand le patient bouge ses yeux. Dans tous les cas, l’apparition de ces symptômes est une raison suffisante pour se rendre dans un service médical d’urgence. Ainsi, la cause de la névrite optique pourra être traitée et les complications (notamment l’irréversibilité) seront évitées.
Comment est diagnostiquée la névrite optique ?
Les douleurs aux yeux et les baisses soudaines des capacités visuelles sont les premiers signes apparents d’une névrite optique. Face à ces symptômes, un médecin peut suspecter la maladie et réaliser des examens neurologiques ainsi que neuroradiologique.
Analyse clinique et examen ophtalmologique
Le diagnostic de la névrite optique commence avant tout par une analyse clinique des symptômes. Cette analyse se fait sur la base de critères tels que le caractère inflammatoire, l’installation rapide des symptômes et les douleurs rétro–orbitaires.
Après l’analyse clinique, on procède à un examen ophtalmologique qui comprend essentiellement les tests tels que :
- Une acuité visuelle ;
- L’analyse du fond d’œil ;
- Un examen à la lampe à fentes ;
- Une exploration complète du champ visuel.
C’est après cette consultation ophtalmologique que les soupçons concernant la névrite optique commencent à être confirmés.
Pour appuyer les résultats de la consultation ophtalmologique, on peut réaliser une IRM cérébrale dont les principales coupes sont centrées sur le nerf optique. Cette IRM va permettre d’avoir une vision globale du nerf optique dont la taille peut varier en présence de produits contrastes.
Analyses sanguines et ponctions lombaires
Si les précédents examens ne permettent pas de confirmer le diagnostic, d’autres examens complémentaires peuvent être réalisés. Il s’agit par exemple des analyses sanguines qui vont permettre de déterminer la cause précise de la maladie.
Il y a aussi les ponctions lombaires qui sont réalisées pour mettre en évidence les anomalies liées au caractère inflammatoire du nerf optique. Ces autres analyses permettent également d’évaluer le risque qu’il y ait des rechutes ou de nouveaux épisodes de la névrite. Ainsi, des traitements adaptés (souvent à long terme) sont mis en place pour prévenir les complications.
Ce n’est qu’après le diagnostic que le médecin peut se prononcer sur le pronostic de la névrite optique s’il s’avère que le patient en souffre. Ce pronostic dépend implicitement de la cause responsable de la maladie. Dans le meilleur des cas, les troubles visuels disparaissent d’eux-mêmes et le patient retrouve sa vision normale après deux ou trois mois. Toutefois, environ 25 % des cas de névrite optique sont sujet à des récidives ou des complications.
La prévention et les moyens de traitement de la névrite optique
La survenue de la névrite optique est très subite et presque impossible à prédire. Il n’existe donc pas aujourd’hui de moyen spécifique qui permette de prévenir cette maladie. Toutefois, la conduite à tenir quand les premiers symptômes apparaissent est de consulter un ophtalmologiste. De cette façon, la pathologie est mise en évidence et un traitement peut être préconisé. Il est aussi conseillé d’avoir une alimentation riche en éléments nutritifs et d’éviter au maximum les aliments pro–inflammatoires.
En ce qui concerne le traitement de la névrite optique, il est causal : la maladie est traitée en supprimant ou en diminuant l’impact de la cause. Plus tôt le mal est pris en charge, plus le nerf optique a de chances d’être rétabli et le patient pourra alors recouvrer sa vue normale.
Traitement de la cause de la maladie
Si, par exemple, la névrite optique a été causée par une infection, le médecin pourra prescrire un traitement anti-infectieux pour en venir à bout. Pour les cas de carence en vitamines, l’alimentation du patient doit être corrigée du point de vue de la composition en vitamines. Dans les autres cas où la pathologie a été induite par une maladie auto-immune comme la sclérose en plaques, on administre par voie veineuse au patient un traitement par corticoïde.
Les traitements naturels
Il faut noter qu’il existe quelques traitements naturels qui permettent de lutter contre la névrite optique. Par exemple, le thé vert peut être utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. La procédure consiste notamment à ajouter une demi-cuillère de thé vert dans une tasse d’eau chaude, de filtrer l’eau et de la boire. Il y a aussi le sel d’Epsom dont la forte composition en magnésium permet une réduction des cytokines qui sont inflammatoires pour le corps. L’orge peut aussi être utilisée pour sa forte concentration en sélénium.
L’évolution du traitement est évaluée en fonction de la cause de la névrite optique. Si le soin est efficace, les douleurs aux yeux et les visions floues disparaissent au bout d’un moment. Chez certains patients, la vision peut être altérée après la guérison, mais ces cas sont très rares. Pour ceux qui sont atteints de scléroses en plaques, la névrite optique peut éventuellement récidiver sur le même œil ou sur l’autre.