Le curage ganglionnaire est l’une des nombreuses techniques de traitement de cancer. Cette technique chirurgicale offre de nombreuses chances de survie aux patients qui s’y adonnent. En quoi consiste le curage ganglionnaire et quels en sont les avantages ?
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Le curage ganglionnaire : qu’est-ce que c’est ?
Le curage ganglionnaire ou lymphadénectomie est une procédure chirurgicale consistant en l’ablation d’une ou de plusieurs régions de ganglions lymphatiques. Cette intervention est pratiquée dans le but de retirer des ganglions lymphatiques qui renferment de potentielles cellules cancéreuses. On peut également y faire recours dans le cas où des ganglions lymphatiques présentent un risque élevé de propagation tumorale. Ainsi, la lymphadénectomie est utilisée à la fois pour le diagnostic, mais aussi pour stopper la propagation de structures cancéreuses dans le corps.
Selon les ganglions lymphatiques qui subissent l’ablation, on distingue différents types de curage ganglionnaire.
- Le curage ganglionnaire inguinal qui consiste en l’ablation des ganglions lymphatiques dans l’aine ;
- L’évidement ganglionnaire axillaire ou curage ganglionnaire axillaire : une opération chirurgicale permettant l’ablation des ganglions lymphatiques de l’aisselle. Elle est généralement effectuée dans le cadre du traitement chirurgical du cancer du sein ;
- La lymphadénectomie cervicale : un drainage au niveau des vaisseaux lymphatiques du cou. Cette technique est employée pour le traitement des adénomes de la tête et des organes du cou, ainsi que dans le cadre du cancer de la thyroïde ;
- Le curage ganglionnaire pelvien qui consiste à prélever les glandes lymphatiques dans la région prostatique ;
- Le curage ganglionnaire rétro péritonéal : une chirurgie pratiquée dans le but de retirer les ganglions lymphatiques logés dans la partie arrière de l’abdomen.
Que représentent les ganglions lymphatiques et quelles sont leurs fonctions
Les ganglions lymphatiques sont de petites masses de tissus, d’une forme similaire à celle d’un haricot et d’une consistance dure-élastique. Ce sont des filtres biologiques capables d’intercepter et de détruire les germes, les cellules néoplasiques et en général les substances étrangères présentes dans la lymphe.
On dénombre environ 600 ganglions lymphatiques à l’intérieur du corps. Ces structures sont présentes à différents endroits, superficiels et profonds. Les ganglions lymphatiques sont rarement isolés dans l’organisme. Ils ont tendance à se rassembler en groupes ou en chaînes, formant ainsi des stations ganglionnaires qui contiennent des globules blancs, mais aussi des lymphocytes B, T et des macrophages.
Ce réseau fait, en effet, partie intégrante du système lymphatique et est actif contre toutes les menaces extérieures. Menaces contre lesquelles il déclenche une réaction de défense immunitaire. Le système lymphatique est par ailleurs la première structure à accueillir la propagation des cellules tumorales, du foyer vers d’autres points du corps.
Occasionnellement, ces cellules siègent dans les ganglions lymphatiques et continuent leur multiplication et leur prolifération. Ce processus est appelé métastase. En supprimant plusieurs ganglions lymphatiques, le médecin peut déterminer si le patient a des métastases et traiter également le néoplasme. D’où l’importance d’un curage ganglionnaire.
Quels sont les avantages d’un curage ganglionnaire ?
Les ganglions lymphatiques sont présents dans la quasi-totalité du corps humain. Leur proximité avec de nombreux organes majeurs fait des patients atteints de divers cancers, de bons candidats pour un curage ganglionnaire. Ainsi, une procédure modifiée ou limitée se concentre sur les ganglions lymphatiques les plus proches de la source du cancer.
Une procédure radicale ou totale enlève tous les ganglions lymphatiques d’une région particulière du corps (le plus souvent l’aisselle, le cou, le bassin ou l’aine). Ce qui permet de réduire le risque de cancer chez ces derniers. Les autres avantages d’une lymphadénectomie comprennent :
- Une évaluation post-chirurgicale des tissus lymphatiques pour la mise en évidence de métastases, c’est-à-dire la propagation du cancer au-delà de son point d’origine ;
- L’élimination des cellules cancéreuses qui ont envahi le système lymphatique ;
- La détermination des stade et grade du cancer ;
- L’élaboration d’un plan de traitement efficace pour une personne atteinte de cancer, basé sur un diagnostic rapide et précis.
En outre, en combinaison avec une laparoscopie, la lymphadénectomie donne l’avantage supplémentaire d’être moins invasive et plus rapide à guérir, que la chirurgie traditionnelle à incision large.
Lymphadénectomie: quelles sont les complications cliniques possibles ?
Comme toutes les procédures médicales, la lymphadénectomie comporte certains risques. Ceux-ci incluent la douleur, l’infection, les saignements excessifs, les lésions nerveuses et la phlébite (inflammation des veines).
Il y a aussi un petit risque de développer un lymphœdème, un gonflement chronique de la zone où les ganglions lymphatiques ont été enlevés. Cela survient en raison d’un manque de drainage hydrique et d’une réponse immunitaire réduite. Il n’existe actuellement aucun remède efficace contre le lymphœdème, et c’est une source fréquente d’infection. Mais, il est contrôlable au moyen d’un traitement médical.
Comment se déroule l’opération de curage ganglionnaire ?
Le curage ganglionnaire est généralement réalisé sous anesthésie générale. L’injection de l’agent anesthésique se fait ordinairement sur le site, ou autour des régions voisines au site présentant les atteintes tumorales.
Au cours de l’opération, une incision est pratiquée dans la peau située au-dessus de la zone présentant un envahissement de ganglions lymphatiques. Les ganglions lymphatiques, le tissu lymphatique voisin et certains tissus mous sous-jacents sont ensuite enlevés (dissection).
Dans certains cas, le chirurgien peut décider de faire une biopsie du ganglion lymphatique ou des tissus mous affectés par le cancer. Il décidera alors de faire une ponction sur le site de naissance de la tumeur. Les résultats lui permettront de prescrire un traitement en relation avec l’état du patient.
Lymphadénectomie : que doit savoir le patient avant l’opération ?
Pour se préparer à une lymphadénectomie, il est important de s’en tenir à certaines règles strictes. Pour les patients fumeurs, il leur sera demandé d’arrêter de fumer à l’avance, même si ce n’est que pour quelques jours. Aussi est-il indiqué au patient de venir à jeun à l’opération. Cela implique un renoncement à tout type d’aliments, sur une période d’au moins 24 heures.
Une lymphadénectomie mal faite peut conduire à de graves complications cliniques. Informez donc votre médecin de tous vos médicaments actuels. L’agent de santé peut vous demander d’arrêter de prendre certains d’entre eux pendant un court moment, avant la procédure (par exemple, des anticoagulants tels que l’aspirine).
Le patient doit également se préparer à la possibilité d’un séjour hospitalier, en emballant l’essentiel et en prenant des dispositions avec la famille ou les amis pour le transport et les visites (si autorisées).
Comment me remettre d’une lymphadénectomie ?
Même si le rétablissement d’une lymphadénectomie est un long processus, la plupart des patients peuvent rentrer chez eux après une journée à l’hôpital. Directement après la chirurgie, le patient sera emmené dans une salle de réveil pour une surveillance. S’il ne manifeste aucun effet secondaire à mesure que l’anesthésie s’estompe, il sera transféré dans une chambre d’hôpital ordinaire.
Après l’opération, il faudra procéder à l’insertion d’un drain au patient, pour éliminer l’excès de liquides du site chirurgical où l’ablation a été faite. Par ailleurs, le médecin donnera des instructions minutieuses pour prévenir le développement d’un lymphœdème, une condition conduisant au non-écoulement de l’excès de liquide du corps, ce qui entraîne un gonflement. Les instructions peuvent inclure de :
- Nettoyer correctement la zone touchée avec une pommade antibiotique et la recouvrir avec un pansement ;
- Éviter de soulever des objets lourds ;
- Éviter de porter des vêtements serrés ;
- Éviter toute coupure à la peau ;
- Garder le site chirurgical sec et propre (le tube de drainage restera en place jusqu’à ce que le drainage soit terminé) ;
- Tenir le médecin au courant en cas de modification morphologique ou physiologique anormale (il peut s’agir d’un gonflement mammaire par exemple).
Le degré de douleur varie selon le type de procédure subi par le patient. Aussi, est-il important de ne prendre que des analgésiques prescrits par un médecin. L’aspirine et d’autres agents anticoagulants peuvent entraîner des saignements indésirables.
Une partie importante du rétablissement impliquera une visite post-chirurgicale avec le médecin. Il partagera le rapport de pathologie qui a été préparé, basé sur l’analyse des tissus lymphatiques retirés de votre corps. Le patient sera en mesure de discuter des traitements de suivi possibles, y compris l’hormonothérapie, la chimiothérapie, la thérapie ciblée ou la radiothérapie.