Souvent causée par l’hyperprolactinémie et la contraception orale, l’oligoménorrhée définit des cycles menstruels anormalement rares, à des intervalles de plus de 35 jours. Quels sont les causes et symptômes de l’oligoménorrhée ? Peut-elle devenir une pathologie et existe-t-il des moyens pour lutter contre ?
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Oliogoménorrhée : explications
Rappelons que les règles constituent une perte de sang, difficile à évaluer, chez la femme. Elles sont d’environ 40 à 50 ml (équivalent à un demi-verre à moutarde) sur une période de trois à sept jours, chez les femmes qui ont des règles normales. Répartie sur la durée des menstrues, la perte de sang remplit en général une moyenne de quatre serviettes ou tampons par jour. Au début des règles, la perte de sang est importante et dans les derniers jours, elle l’est beaucoup moins.
En cas de faible abondance des pertes menstruelles, on constate que le sang colore à peine un tampon par jour, c’est-à-dire que vous perdez peu de sang : il s’agit des oligoménorrhées. On peut donc définir l’oligoménorrhée comme un trouble du cycle menstruel, correspondant aux règles peu abondantes.
Cependant, il ne faut pas confondre les oligoménorrhées aux métrorragies, qui correspondent à des pertes de sang en dehors des règles.
Oligoménorrhée : quels en sont les symptômes ?
L’oligoménorrhée peut être évoquée lorsque les pertes menstruelles peu abondantes s’observent chaque mois, au moment des règles. Il n’y a pas lieu de paniquer, puisque cela peut être d’ordre physiologique.
Par contre, lorsque la faible perte de sang est récente, il faut se faire consulter chez un médecin afin que la cause de ce phénomène soit identifiée.
En outre, les signes suivants témoignent de la présence d’une oligoménorrhée :
- Écart entre deux cycles menstruels dépassant trente-cinq jours ;
- Cycles menstruels irréguliers ;
- Moins de neuf cycles menstruels par an ;
- Règles plus légères que d’habitude.
Les pertes de sang peu abondantes peuvent s’accompagner des douleurs, des ballonnements, du syndrome prémenstruel ou des crampes. Il est aussi possible que l’aspect de sang varie (pour prendre la couleur rosée, marron ou brune). Vous pouvez parfois constater que les pertes vaginales ou les caillots de sang sont présents dans votre culotte.
Oligoménorrhée : quelles en sont les causes ?
Les causes de l’oligoménorrhée sont nombreuses.
Contraception sous pilule minidosée
La quantité de menstruations d’une femme sous mini pilule, avec de fausses règles, diminue après certaines années. Les saignements sont généralement peu, et ils peuvent, par la suite, se traduire par une goutte voire aucune. En général, moins une pilule est dosée, moins il y a aura de pertes de sang.
Phénomène physiologique
Les femmes très minces, qui disposent de peu de masse grasse, sécrètent naturellement peu d’œstrogènes. Tant que ces femmes ont des cycles réguliers spontanés, cela veut dire qu’elles disposent d’une mécanique active. Mais, en cas de fort saignement, il s’agit d’une pathologie. Cela peut témoigner de la présence des pathologies telles que le fibrome, les polypes, etc. Le mieux serait donc de se faire consulter.
Curetage
Suite à un curetage ayant eu lieu lors d’une fausse couche ou d’une interruption volontaire de grossesse (IVG), une synéchie (adhérence des parois de l’utérus) peut survenir. Ce qui entraînera par la suite une oligoménorrhée. Ce phénomène peut être aussi causé par une résection de fibrome ou d’endomètre, ou encore une ablation de polype.
Faible imprégnation oestrogénique
Lorsque vous avez un cycle menstruel naturel, mais pas assez de règles, cela peut traduire que vous avez une imprégnation oestrogénique pas trop importante. Ce phénomène se justifie par le fait que, plus il y a d’estrogènes en deuxième partie de cycle, plus l’endomètre est épais et plus il y aura de saignement.
Prise de médicaments
Hormis la contraception, d’autres traitements à base de médicaments peuvent provoquer l’oligoménorrhée :
- Traitement à base d’antiépileptique ;
- Traitements à base d’anticoagulants ;
- Traitements à base d’antipsychotiques et d’anxiolytiques.
Troubles de comportement alimentaire
Les troubles du comportement alimentaire, comme l’anorexie mentale, peuvent être à l’origine de l’oligoménorrhée. Il a été rapporté qu’une faible masse de graisse impacte le taux d’œstrogènes.
De plus, les sujets atteints de boulimie peuvent se confronter à des troubles du cycle, c’est-à-dire les règles en retard ou en avance, les pertes de sang trop faibles ou très abondantes. D’après les professionnels de santé, les causes seraient en rapport avec la conduite alimentaire (les repas sautés ou une conduite alimentaire trop restreinte) ainsi que les vomissements.
Pratique du sport de manière intense
Bien que le sport permette de soulager les douleurs associées aux menstrues, il peut avoir un impact sur les règles. Les troubles du cycle peuvent survenir chez les femmes qui effectuent des exercices physiques de façon régulière, ou qui font une activité sportive de manière intense. Notez que certaines athlètes de haut niveau n’ont même pas de règles ou ont des troubles menstruels à cause de l’intensité de leur entrainement.
Oligoménorhée : signe de périménopause ?
Contrairement à ce que vous pourriez penser, il n’existe pas de lien entre le fait d’avoir des pertes de sang moins abondantes et la ménopause. À la périménopause, soit les règles ne sont pas présentes pendant un long moment, soit ces règles sont hémorragiques. Ainsi, l’oligoménorrhée ne témoigne pas de l’entrée en ménopause. Il s’agit plutôt d’un signe d’imprégnation oestrogénique peu importante. Lorsque l’oligoménorrhée revient tous les mois et que vous avez vos règles, il n’y a aucun problème.
Oligoménorrhée : quels traitements ?
Il n’existe pas de traitements pour une perte de sang moins abondante, à moins qu’une cause pathologique ne soit responsable de ce phénomène.
En cas de synéchies, une intervention chirurgicale est nécessaire pour soulager la patiente. En cas d’oligoménorrhée provoquée par une contraception humorale, un changement de pilule pourra aider à corriger le trouble du cycle.