Accueil Pharmaceutique Qu’est-ce qu’un antidépresseur tricyclique ?

Qu’est-ce qu’un antidépresseur tricyclique ?

0
Qu’est-ce qu’un antidépresseur tricyclique ?
Exemple d'antidépresseur tricyclique

Plusieurs antidépresseurs sont utilisés pour le traitement de la dépression. L’un des plus connus sur le marché est l’antidépresseur tricyclique. Il est très apprécié pour son efficacité à rétablir l’humeur d’une personne, c’est pourquoi il est beaucoup utilisé. Quelles sont ses particularités ? Pour quels traitements est-il destiné ? Présente-t-il des effets secondaires ?

Quelles sont les particularités de l’antidépresseur tricyclique ?

Les antidépresseurs tricycliques, communément appelés ATC ou ATD, sont prescrits pour le traitement de l’humeur dépressive. Ils sont appelés tricycliques en hommage à leur structure moléculaire particulière.

Les antidépresseurs tricycliques dérivent de la molécule « imipramine ». Elle est composée de trois anneaux d’atomes, contrairement à d’autres antidépresseurs qui jouent le même rôle, tel que les antidépresseurs tétracycliques. Toutefois, ces derniers sont composés de quatre anneaux d’atomes.

Apparu pour la première fois en 1950, l’ATC est classé avec les (IMAO) mono-amine oxydase parmi les antidépresseurs de la première génération. C’est bien après que les inhibiteurs sélectifs des neurotransmetteurs appelés antidépresseurs de la seconde et troisième génération sont apparus.

Quel est le mode d’action des antidépresseurs tricycliques ?

Pour réguler l’humeur, les antidépresseurs tricycliques vont agir comme un inhibiteur. Ils vont empêcher les cellules cérébrales d’absorber les neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la noradrénaline et la recapture. En bloquant les pompes chargées d’agir du côté des synapses, ils favorisent une bonne concentration de ces neurotransmetteurs dans la fente synaptique et par ricochet, une bonne neurotransmission.

La sérotonine, la noradrénaline et la recapture sont des neurotransmetteurs qui régulent les comportements comme l’humeur, l’anxiété, la prise de décision et la motivation. Cependant, les personnes souffrant de dépression endogène présentent un très faible tôt de ces neurotransmetteurs, d’où leur état. Par ailleurs, en favorisant une forte concentration de ces neurotransmetteurs dans les synapses grâce à l’inhibition, les antidépresseurs tricycliques permettent de ramener l’état psychologique des patients dépressifs à la normale.

Antidépresseurs tricycliques : pour quels traitements ?

Les antidépresseurs tricycliques sont utilisés dans le traitement de :

  • La dépression : pour le traitement des épisodes dépressifs caractérisés, qui ne sont pas dus à des situations externes telles que la séparation et le deuil ;
  • T.O.C : pour la prévention des troubles obsessionnels compulsifs ;
  • Les états dépressifs des parkinsoniens ;
  • La prévention et le traitement des troubles de paniques ;
  • L’anxiété ;
  • Les douleurs rebelles ;
  • L’hyperactivité ;
  • Le traitement des troubles maniaco-dépressifs ;
  • L’akinésie ;
  • Le traitement des douleurs rebelles.

Les antidépresseurs tricycliques permettent dans l’ensemble une amélioration des épisodes dépressifs et préviennent les risques suicidaires du patient. Toutefois, pour ce qui est des améliorations de l’état, il faut attendre généralement plusieurs semaines d’utilisation. En moyenne, il faut 4 à 6 semaines pour un traitement complet de la dépression. Aussi, dans le cas de certains problèmes plus graves tels que le T.O.C, le traitement peut durer plus de 8 semaines avant que le patient ressente les premières améliorations.  

Attention : Même après l’amélioration de l’état de santé, il ne faut en aucun cas arrêter le traitement sans l’avis du médecin.

Comment prendre les antidépresseurs tricycliques ?

Les antidépresseurs tricycliques agissent différemment. Ainsi, leur prise varie donc selon leur type leur :

Les molécules anxiolytiques ou sédatives

Ils sont destinés à combattre le sentiment de peur des patients au moment d’une crise. Ce sont des tranquillisants prescrits dans le cas de risque suicidaire ou dans le cas de la dépression anxieuse. On peut, par exemple, citer de l’amoxapine et le maprotiline. Ces médicaments doivent être utilisés le soir.

Les molécules intermédiaires ou psychotoniques

Les molécules intermédiaires ou psychotoniques se retrouvent dans les médicaments comme l’imipramine et la clomipramine. Ces derniers sont à administrer de préférence le matin, au pire des cas avant 17 h. Par ailleurs, ils sont prescrits pour favoriser l’inhibition de neurotransmetteurs.

Les molécules antalgiques

Les médicaments comme l’amitriptyline sont destinés pour le traitement de l’énurésie et de la dépression aggravée. Chez l’adulte, la dose se situe entre 75 à 200 g par jour. Pour les enfants, la dose se situe entre 10 à 20 mg par nuit pour les enfants âgés de 7 à 10 ans et une dose de 25 à 50 mg chez les enfants plus grands.

Quels sont les effets indésirables des antidépresseurs tricycliques ?

Comme tous médicaments, l’utilisation des antidépresseurs tricycliques peut avoir certaines conséquences sur l’organisme. Les effets secondaires varient, toutefois, d’une personne à une autre. Les effets indésirables les plus répertoriés sont : une perte de l’appétit, la constipation, une sécheresse de la bouche, la nausée, des troubles d’accommodation visuels. Ces troubles sont notamment le mal de tête, et les yeux qui piquent ou pleurent.

Par ailleurs, la prise des antidépresseurs peut entraîner des troubles cardiaques, des états délirants comme les délires paranoïaques et les psychoses hallucinatoires ou paraphrénies. Le patient peut également être sujet à des rétentions urinaires, une augmentation au niveau de la pression intra-occulaire et des problèmes au niveau physique, tels qu’une soudaine prise de poids.

Les antidépresseurs tricycliques agissent aussi lors de leur action sur l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui véhicule l’influx nerveux entre le nerf et le muscle du cerveau. Ce faisant, ils provoquent parfois une hypotension orthostatique chez le patient.

D’autres symptômes plus graves tels que l’insomnie, les cauchemars, les convulsions, la disparition des menstrues, des tremblements, une hypersudation et la boulimie peuvent apparaître lors du traitement. Des troubles sexuels comme la baisse de la libido, l’impuissance, l’incapacité d’atteindre l’orgasme ou des troubles de l’érection ont été également rapportés. Pour finir, chez les patients âgés, il a été notifié des confusions mentales.

Antidépresseurs : quelles sont les contre-indications ?

Les antidépresseurs tricycliques ne doivent pas être associés avec d’autres antidépresseurs. En effet, une telle association pourrait entraîner des risques de convulsions, d’hypertension ou d’hyperthermie graves. Le traitement est également contre-indiqué dans le cas d’une hypertrophie bénigne de la prostate et dans tous les problèmes de rétention aigüe d’urine. De même, en cas d’insuffisance cardiaque ou de bloc auriculo-ventriculaire, le traitement avec des antidépresseurs tricycliques est rigoureusement prohibé.

Par ailleurs, les antidépresseurs tricycliques peuvent provoquer, dans certains cas, des pensées suicidaires. C’est cela qu’il est déconseillé de prendre ce traitement dans les cas de délire hallucinatoire. Les antidépresseurs tricycliques sont également à éviter dans le cas d’un glaucome aigu à angle fermé ou lorsque le patient présente un infarctus du myocarde.

En outre, les antidépresseurs tricycliques peuvent traverser la paroi placentaire ou encore les tissus mammaires. Ils sont donc prohibés pour les femmes enceintes et pour les femmes en allaitement. Pour les patients avec des crises épileptiques, le traitement peut être toléré tant qu’il ne présente pas de risque. Mais dès l’apparition des premières crises convulsives, les antidépresseurs doivent immédiatement être arrêtés.

Quels sont les risques d’un surdosage ?

En raison de leur effet sur l’organisme, la prise des antidépresseurs tricycliques doit se faire en respect des prescriptions du médecin. Une dose plus élevée que celle prescrite est fortement déconseillée. Dans le cas d’un surdosage, on peut observer chez le patient une arythmie due à l’augmentation du temps de conduction cardiaque.

En outre, même chez les patients ne présentant pas de troubles épileptiques, le surdosage peut provoquer des convulsions, et dans certains cas, le décès. Après un surdosage, il faut se rendre immédiatement à l’hôpital pour le traitement des effets indésirables potentiels.

Les antidépresseurs provoquent-ils une dépendance ? 

Le traitement avec les antidépresseurs tricycliques n’induit aucun état de dépendance physique chez le patient. Il n’y a donc pas d’état de manque à craindre après l’arrêt des comprimés. Toutefois, un arrêt brusque peut déséquilibrer l’organisme et entraîner des symptômes d’une grippe tels que la nausée, la fièvre, les frissons pendant quelques jours.