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Qu’est-ce qu’une colposcopie ?

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Qu’est-ce qu’une colposcopie ?
Patiente subissant une colposcopie

Majoritairement associée au frottis cervico-utérin, la colposcopie est l’un des tests médicaux les plus pratiqués. Elle joue plusieurs rôles, notamment celui préventif. Elle sert aussi à faire des vérifications médicales après un traitement. Découvrez en détail tout le processus de réalisation de cet examen gynécologique !

Définition et quelques explications sur la colposcopie

La colposcopie est un examen médical du col de l’utérus fait avec un microscope binoculaire. Ce dernier est une sorte de grosses jumelles favorisant un agrandissement et un éclairage puissant du col.

Avant d’arriver à l’étape d’observation, le professionnel de santé applique des « colorants » sur le col de l’utérus. Ce faisant, l’objectif de ce test médical est atteint. Il consiste en la recherche de lésions invisibles à l’œil nu au niveau :

  • du vagin ;
  • de la vulve ;
  • de l’anus ;
  • du périnée.

L’importance de la colposcopie se trouve dans le rôle de prévention contre le cancer du col de l’utérus. En effet, si des lésions et cellules précancéreuses sont négligées, les chances qu’elles évoluent vers un cancer du col de l’utérus sont très fortes, voire certaines.

Cet examen est indolore, mais une sensation de gêne est ressentie par la patiente. Cette impression apparaît lors de la mise en place d’un spéculum, encore appelé écarteur vaginal. Ainsi, le col de l’utérus est assez exposé pour que le gynécologue puisse faire la recherche des lésions et des cellules malsaines.

Colorants appliqués sur l’utérus : de quoi s’agit-il ?

Lorsque le col est déjà à découvert, le médecin applique deux solutions, dénommées des « colorants ». Ces liquides facilitent l’observation et la détection des lésions éventuellement précancéreuses.

La première solution est de l’acide acétique. Elle est comparable à du vinaigre et son rôle est de blanchir les zones suspectées de contenir les lésions et cellules précurseures de tumeurs.

La seconde solution est faite à base d’iode. Pour cette raison, elle est qualifiée de Lugol. Elle permet de visualiser les limites des parties suspectées.

Évidemment, étant des liquides, ces deux produits ne sont pas douloureux. Ils ne sont pas allergisants aussi. Cependant, la patiente peut ressentir de petits picotements, lesquels sont passagers.

Biopsie : la suite logique à la colposcopie

Au terme de la colposcopie, le professionnel de santé peut décider d’approfondir ses recherches en ordonnant une ou plusieurs biopsies. Cette quête d’examen complémentaire est causée par l’incertitude ou la gravité suscitée par l’observation du col de l’utérus.

 Par définition, la biopsie est un prélèvement de fragments de tissu et/ou de muqueuse recouvrant le col de l’utérus. L’échantillon prélevé est analysé afin d’obtenir plus de précision sur les éventuelles anomalies présentes dans la zone observée.

Les tissus obtenus sont ensuite envoyés au laboratoire dans un flacon formolé. Le clinicien histopathologue va donc fixer l’échantillon sur une lame en verre et faire son analyse. Au bout de 7, voire 10 jours, les résultats sont déjà disponibles.

À partir de cet instant, le médecin traitant peut décider d’une nouvelle consultation pour mettre en place l’attitude thérapeutique à tenir en cas de maladies gynécologiques détectées.

Par ailleurs, les biopsies ne sont pas douloureuses. Cependant, elles peuvent être à l’origine d’un léger saignement pouvant durer quelques heures. La patiente doit être avertie de cet inconvénient mineur afin qu’elle puisse prévoir une protection en fin de consultation.

Quand est-il nécessaire de faire cet examen gynécologique ?

Les cas médicaux suscitant la réalisation d’une colposcopie sont nombreux. Majoritairement, elle est requise lorsqu’un frottis anormal révèle des pistes de lésions avec une positivité au test HPV.

Autrement dit, la patiente possède des lésions de type ASCUS jonchées de virus HPV. Ce qui peut potentiellement mener vers le développement du cancer du col de l’utérus.

Cet examen médical est aussi requis en cas :

  • d’anomalies sur la vulve avec une existence d’infection à HPV ;
  • d’infection persistante par les papillomavirus ;
  • d’anormalités constatées au niveau de l’aspect du col de l’utérus ;
  • de traitement des lésions sous contrôle colposcopique.

La colposcopie est également nécessaire pour une surveillance après traitement. Cette mesurepermet de confirmer l’absence totale de toute lésion résiduelle ou persistante. 

Pour quelles raisons faire ce test médical ?

De manière générale, la colposcopie est utile pour la détection précoce des signes avant-coureurs d’un cancer dans la zone génitale féminine. Toutefois, il y a deux cas de figure pouvant conduire à la prescription de cet examen par le gynécologue.

Cas 1 : anormalité du frottis cervico-vaginal

Lorsque le frottis cervico-vaginal est anormal, cela veut dire que des cellules cancéreuses ou précancéreuses sont détectées. Le cas échéant, la colposcopie est requise pour déterminer les causes du problème. Elle permet donc d’augmenter les chances de guérison.

Bon à savoir : le frottis est un test cytologique dont la réalisation sert à dépister des lésions cancéreuses ou précancéreuses. Il est recommandé à la femme de le faire tous les 3 ans.

Cas 2 : résultat positif du test HPV

Un test HPV positif désigne la présence du virus papillomavirus humain. Cet examen virologique est prévu chez les femmes âgées de 30 ans au minimum. Il est crucial de le faire parce qu’il permet de détecter précocement une infection pouvant aboutir au cancer du col de l’utérus.

Bon à savoir : à cause de sa fiabilité, ce test complète le frottis vaginal. En effet, ce dernier n’est en mesure de détecter que 60 % des anomalies.

Quel est le processus de réalisation de la colposcopie ?

Contrairement à l’impression que suggère son nom, la colposcopie est bien moins complexe. Néanmoins, sa réalisation se fait en plusieurs phases.

Phase 1 : la patiente est invitée à enlever ses vêtements et à prendre place sur la table d’intervention.

Phase 2 : le professionnel de santé insère un spéculum dans le vagin de la femme pour en écarter les parois. Ensuite, il fait le lavage du col de l’utérus avec du sérum physiologique.

 Phase 3 : le médecin fait une première observation du col à l’aide du colposcope. Par la suite, il y met deux colorants différents. Cela lui permet d’identifier et de délimiter les zones suspectes. Dès cet instant, des prélèvements peuvent être faits par micro-biopsies. Par ailleurs, le nombre maximal de fragments à prélever est de 4.

Attention : le colposcope n’est pas inséré dans le vagin ou dans le col au cours de l’examen. Le médecin le place à une vingtaine de centimètres de la patiente. Ainsi, il peut mieux visualiser les lésions.

Sensations et durée de l’examen médical

Habituellement, la colposcopie se fait très rapidement. Sa durée oscille entre 5 et 10 minutes. La rapidité d’exécution de l’opération dépend du nombre de lésions et de l’expérience de chaque praticien. 

En matière de sensations, cet examen gynécologique est source d’un certain inconfort. Cela est dû àl’insertion du spéculum et des petites pinces devant servir pour la biopsie. Cependant, les différentes phases de l’examen et du prélèvement ne sont pas douloureuses. Pour cette raison, la patiente n’est pas anesthésiée avant le déroulement de l’examen.

Colposcopie : complications possibles et précautions à prendre

Au nombre des complications pouvant survenir après une colposcopie, il y a les saignements. À cela s’ajoutent des douleurs semblables à celles des règles.  Par conséquent, il est fortement recommandé d’utiliser une serviette hygiénique. En revanche, les tampons sont strictement déconseillés.

Pour ce qui est des précautions, la patiente doit éviter de prendre des bains pendant 2 ou 3 jours avant l’examen. Les rapports sexuels sont aussi à esquiver durant 48 à 72 heures avant la colposcopie.

Que peut révéler une colposcopie ?

Grâce aux résultats de cet examen médical, le gynécologue connaît la trajectoire médicale à suivre. Autrement dit, il établit un meilleur diagnostic et prescrit le traitement adéquat.

Les anomalies que peut révéler une colposcopie sont de trois ordres, à savoir :

  • les Néoplasies Cervicales Intra-épithéliales de niveau 1, des anomalies légères exemptes de contrôles réguliers ;
  • les lésions modérées surnommées CN2 ;
  • les lésions sévères ou CN3 ;
  • le cancer du col de l’utérus.

Les CN2 et CN3 sont assez graves et requièrent une prise en charge médicale. Pour ce qui est du cancer, il faut une équipe composée d’oncologues, de gynécologues, de radiothérapeutes et de chirurgiens.

Les traitements à faire à la suite d’une colposcopie

En fonction du diagnostic, le professionnel de santé peut proposer plusieurs solutions médicales à la patiente. Dans les cas assez graves, une excision des cellules pathologiques de la muqueuse utérine est la solution idoine. Pour le faire, il existe plusieurs techniques.

Pour commencer, il y a la technique de l’électro-résection à l’anse diathermique (LEEP). Le médecin utilise une boucle de fil métallique, chauffée à l’électricité, pour couper la zone du col infectée. Cet outil agit comme un scalpel.

Ensuite, il y a la chirurgie au laser. Encore appelée la vaporisation, elle consiste à brûler la zone lésionnelle au laser. Quant à la cryothérapie, elle permet la destruction de la lésion par le froid.

Enfin, la conisation du col de l’utérus est aussi un traitement suggéré à la suite d’une colposcopie. Elle permet l’extraction d’une lésion sévère ou de plusieurs lésions. Ce faisant, elle empêche une évolution vers un cancer.

Au terme de l’intervention chirurgicale, la zone du col de l’utérus prélevée possède la forme d’un cône. Pour cette raison, cette technique détient l’appellation de conisation.

Coloscopie durant une grossesse ou menstrues : est-ce possible ?

Idéalement, une colposcopie durant les menstrues est totalement proscrite. Une réalisation en dehors de cette période et celle de l’ovulation est préférable. La raison de cette interdiction est que les résultats peuvent être altérés par les saignements.

Par contre, l’exécution de cet examen est possible pendant la grossesse. La procédure n’est pas dangereuse pour le fœtus. Cependant, elle doit être effectuée avec précaution et par un médecinexpérimenté.

Attention : avant une colposcopie, toutes les potentielles infections doivent être traitées.

En somme, la colposcopie est un examen gynécologique spécialement dédié à l’observation du col de l’utérus. Elle offre plusieurs avantages, notamment celui de la détection précoce de lésions précancéreuses. En tant que femme, vous devrez vous y soumettre pour vous garantir une meilleure santé reproductive.