Pour être efficacement digérés, les aliments doivent être transformés par des enzymes ou d’autres procédés d’absorption. Lorsque ces enzymes sont inexistantes ou en quantités insuffisantes, elles ne peuvent pas transformer une certaine catégorie d’aliments. Il y a donc intolérance alimentaire. C’est un phénomène qui touche des millions de personnes à travers le monde sans qu’ils ne s’en rendent compte. Comment se manifeste une intolérance alimentaire ? Peut-on la dépister ? Que faire lorsqu’on en souffre ?
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Intolérance alimentaire : définition
Une intolérance alimentaire est le résultat d’une déficience enzymatique pour le métabolisme d’un certain type d’aliment. Le système immunitaire n’est pas en cause dans ce cas de figure. En effet, si vous souffrez d’une intolérance alimentaire, cela signifie que votre corps ne produit pas (ou produit peu) d’enzymes nécessaires à la transformation d’un aliment en particulier. Les symptômes d’une intolérance alimentaire se manifestent en moyenne, quelques heures après la consommation des aliments. Parmi les plus notables, il y a les nausées, la diarrhée, les douleurs abdominales, etc.
Quant aux causes, elles peuvent être multifactorielles. En effet, il n’y a pas que l’absence d’une enzyme qui crée une intolérance alimentaire. Dans d’autres cas, cette intolérance peut être provoquée par :
- Des facteurs génétiques ;
- L’abus de l’alcool ;
- La consommation de certains médicaments ;
- Des facteurs environnementaux ;
- Etc.
Toutefois, une intolérance alimentaire n’est pas mortelle pour l’être humain.
Intolérance et allergie alimentaire : quelle différence ?
Il existe une certaine confusion entre les allergies et l’intolérance alimentaire. Une allergie n’est pas une réaction du système digestif. Il s’agit plutôt d’une réaction du système immunitaire, face à une protéine qu’il considère comme nocive. De plus, contrairement à une intolérance alimentaire dont les symptômes se manifestent au bout de quelques heures, il ne faut que quelques minutes pour remarquer une allergie. Parmi les symptômes les plus récurrents d’une allergie, on note :
- De l’urticaire ;
- La diarrhée ;
- Des démangeaisons cutanées ;
- Des rougeurs ;
- Etc.
Il faut également rappeler que certaines allergies alimentaires peuvent causer la mort. C’est le cas notamment de l’anaphylaxie. Une réaction anaphylactique se caractérise par une baisse de la tension artérielle, une accélération du rythme cardiaque, etc. Cette allergie peut être causée par la consommation de noix, de crustacés, d’œufs, etc.
Les différents types d’intolérance alimentaire
On distingue 7 principales intolérances alimentaires.
L’intolérance au gluten
Le gluten est une protéine naturellement présente dans le blé et l’orge. L’intolérance au gluten peut entraîner une maladie appelée, la « maladie cœliaque ». Elle se manifeste généralement chez les enfants, lorsque ceux-ci doivent changer d’alimentation et intégrer les farines dans leur régime alimentaire. Si cette maladie n’est pas vite détectée, elle peut avoir de graves conséquences sur la santé de l’enfant, au point de lui faire perdre du poids.
L’intolérance au lactose
Il s’agit de l’intolérance alimentaire la plus répandue. Elle se manifeste chez les personnes qui consomment des produits laitiers. L’intolérance au lactose est causée par une carence en lactase. La lactase est une enzyme produite dans l’organisme et avec pour objectif de décomposer le lactose.
L’intolérance au sucrose
Cela peut paraître absurde, mais il est tout à fait possible de faire une intolérance au sucre. En réalité, le sucrose appartient à la famille des disaccharides. Ainsi, il est composé de deux molécules de sucres. Pour que celles-ci soient absorbés par l’organisme, il faut qu’elles soient décomposées par des enzymes. Si vous ne disposez pas d’assez d’enzymes pour effectuer la division entre les sucres, vous pourrez développer une intolérance au sucrose.
Contrairement à d’autres intolérances, celle-ci est diagnostiquée assez tôt. On retrouve du sucrose aussi bien dans les fruits, les légumes que les féculents. La particularité de l’intolérance au sucrose est qu’elle dépend de la quantité par aliments consommée. Cela signifie que l’on peut en consommer en quantité raisonnable sans faire apparaître des symptômes. Par contre, à partir du moment où vous vous mettez à consommer de grandes quantités, vous devez vous attendre à des répercussions.
L’intolérance au maltose
On remarque quelques similitudes entre l’intolérance au maltose et celle au sucrose. Le maltose est également un disaccharide. Cependant, dans ce cas, cette intolérance touche les personnes qui présentent une carence en maltase.
Faire une intolérance au maltose signifie que vous devez éviter les produits à base de céréales et les légumes ou féculents qui contiennent une quantité importante de maltose. Les exemples les plus évidents sont les crêpes, les patates douces, la pizza, etc. De manière générale, les personnes qui font une intolérance au maltose et qui font l’erreur d’en consommer développent des symptômes tels que la diarrhée ou les ballonnements.
L’intolérance à l’histamine
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une intolérance. En effet, elle se déclenche uniquement lorsqu’il y a un taux anormalement élevé d’histamine dans l’organisme. L’histamine est surtout une réponse chimique du corps face à une réaction allergique. Cependant, on peut également développer cette intolérance, en ingérant des aliments riches en histamine tels que l’alcool, la tomate et les produits fermentés. Certaines maladies peuvent également déclencher une intolérance à l’histamine.
L’intolérance au glutamate monosodique
Le glutamate monosodique (GMS) est un produit utilisé dans la cuisine pour l’assaisonnement de la viande, des soupes, des fruits de mer, etc. Il est naturellement présent dans le maïs, les champignons et les raisins.
L’intolérance à la tyramine
En général, il est possible de consommer des aliments riches en tyramine sans subir d’effets secondaires. Cet acide aminé est d’ailleurs présent dans plusieurs d’entre eux. Toutefois, les personnes qui prennent des inhibiteurs de la monoamine-oxydase, peuvent présenter une intolérance à la tyramine.
Le diagnostic de l’intolérance au lactose
De toutes les intolérances alimentaires, c’est celle dont le diagnostic peut être effectué à partir de tests médicaux fiables.
Le test de l’intolérance au lactose
Le test d’intolérance au lactose s’appuie sur les variations du niveau de glucose dans l’organisme. En effet, une fois que vous avez consommé une certaine quantité de lactose, le taux de glucose devrait augmenter. S’il n’y a aucun changement, cela signifie que vous avez une carence en lactase.
Le test à l’hydrogène
Pour effectuer ce test, le sujet est dans un premier temps mis à jeun. Ensuite, on évalue la quantité d’hydrogène dans l’air avant et après la consommation d’un produit riche en lactose. Lorsque la lactase est en déficit, la quantité de lactose non transformée se transforme en hydrogène. Cela signifie que si la concentration en hydrogène de l’air expiré après consommation de lactose est élevée, on peut soupçonner une intolérance.
Le test génétique
Le test génétique consiste en une analyse de l’ADN, afin de déterminer si une personne est prédisposée à une intolérance au lactose. Il faut toutefois rappeler que ce test n’est pas parfait, car il ne peut détecter une intolérance au lactose provoquée par une infection ou une inflammation.
Quels diagnostics pour les autres intolérances alimentaires ?
Une partie assez significative de la population mondiale souffre d’une intolérance alimentaire. Cependant, en dehors du lactose, il n’existe pas encore de test clinique fiable pour affirmer qu’une personne souffre d’une intolérance alimentaire.
Les autres intolérances sont assez difficiles à détecter, car en plus, il faut prendre en considération la différence entre intolérance et allergie. Un diagnostic définitif peut donc prendre plusieurs mois afin d’être établi.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’existe pas de solutions. La première étape pour détecter une intolérance alimentaire est de se rendre chez un spécialiste, de préférence son médecin traitant. Une discussion avec lui peut lui permettre d’analyser les différents symptômes que vous évoquez, et d’effectuer des comparaisons.
Vous pouvez ensuite rencontrer un diététicien, qui vous aidera à tenir un journal alimentaire. Ceci, afin de noter tous les aliments susceptibles de vous causer des désagréments après consommation. Au bout d’un mois, en introduisant et en retranchant certains aliments de votre régime, le spécialiste peut établir un diagnostic plus ou moins complet.
Vivre avec une intolérance alimentaire
L’intolérance alimentaire ne se traite pas à l’aide de médicaments ou d’une thérapie. Pour éviter la manifestation de ses symptômes, il faut dans un premier temps essayer d’identifier les aliments à risque. Ensuite, vous devez modifier votre alimentation.
Ce n’est pas ce qu’il y a de plus évident, surtout lorsque l’intolérance alimentaire est provoquée par un effet cumulatif de plusieurs aliments. Dans ce cas par exemple, la solution est de procéder par élimination afin de déterminer le ou les ingrédients problématiques.
Vous pouvez également vivre avec une intolérance alimentaire en diminuant les portions de l’aliment que votre organisme a du mal à métaboliser. Pour les aliments qui constituent une source de nutrition importante, les spécialistes recommandent des substituts.