Accueil Maladies Sibilance : causes, diagnostic, symptômes et traitements

Sibilance : causes, diagnostic, symptômes et traitements

0
Sibilance : causes, diagnostic, symptômes et traitements

Lorsque l’appareil respiratoire est en détresse ou présente des anomalies en son sein, il envoie un certain nombre de signaux variables d’une pathologie à une autre. La sibilance représente l’un de ces signaux. Que faut-il donc savoir à propos de ce signe ? Quelles sont ses causes ? Quels sont ses symptômes ? Quels sont les traitements à y opposer ?

La sibilance : qu’est-ce que c’est ?

La sibilance est avant tout un signe physique et non une maladie. Il est important de faire la différence entre signe physique et symptôme. Ce dernier est ressenti/vécu et exprimé par le patient, mais il peut ne pas être objectivé par le médecin. Par contre, le signe physique doit nécessairement être constaté par le médecin, sans être forcément ressenti par la personne souffrante.

La sibilance fait partie d’un groupe de signes physiques connus sous le nom de râles. Ce sont des bruits anormaux (ou surajoutés) produits lors de la respiration et objectivés par un médecin lors de l’auscultation. Encore connue sous le nom de râle sibilant, la sibilance se manifeste par un sifflement expiratoire (souvent perçu au cours de l’expiration). Sa présence évoque une potentielle obstruction ou un potentiel rétrécissement des bronches.

La sibilance : comment se fait le diagnostic ?

Le diagnostic d’une sibilance se fait par un médecin. Comme peut l’indiquer la définition du signe, l’auscultation est la clé du diagnostic. Il est important de préciser que l’auscultation ne nécessite pas toujours l’utilisation d’un stéthoscope. Dans certains cas, le médecin peut se contenter de ses oreilles pour écouter les bruits.

À l’auscultation, le râle sibilant correspond à un bruit sifflant généralement expiratoire, aigu, musical, d’intensité variable et non modifiée par la toux. Pour confirmer cette dernière caractéristique, le médecin demande au patient de tousser puis de respirer à nouveau.

En auscultant ensuite, le professionnel de santé se rend compte que le bruit persiste et demeure identique. Cette manœuvre est importante, car certains bruits surajoutés disparaissent après une petite toux provoquée.

Dans certains cas, la sibilance peut être entendue à distance du patient (donc sans auscultation). On parle donc de wheezing, une variante du sibilant. Il se peut également que le patient lui-même ou son entourage perçoive les sibilances. Mais cela ne suffit pas à établir le diagnostic. L’intervention du médecin est nécessaire pour une confirmation.

La sibilance : quelles en sont les causes ?

Nombreuses sont les pathologies qui peuvent être à l’origine de râles sibilants. Toutefois, les plus fréquentes sont l’asthme et les BPCO (bronchopneumopathies chroniques obstructives). Parfois, le rétrécissement des bronches est causé par un œdème pulmonaire ou une maladie inflammatoire (bronchite aiguë, bronchiolite, mucoviscidose). Cette dernière constitue dans ce cas la cause du râle sibilant.

Certaines situations émotionnelles (rire, pleurs, colère, etc.) peuvent aussi être à l’origine de râles sibilants. Produits involontairement ou volontairement, ils n’évoquent pas de pathologie sous-jacente dans ces cas-là.

L’asthme

L’asthme se caractérise par une bronchoconstriction et des sécrétions bronchiques conduisant à la réduction du calibre des bronches. Lorsqu’il s’agit d’une crise d’asthme typique, la personne souffrante est en proie à une difficulté respiratoire temporaire.

En dehors de la sibilance, le patient peut présenter une sensation d’oppression thoracique et des épisodes de toux sèche. Généralement, la crise est déclenchée par la contraction des muscles entourant les bronches.

On utilise donc souvent des bronchodilatateurs (permettant de relâcher les muscles) pour maîtriser la crise. Il se peut aussi que les manifestations respiratoires disparaissent de façon spontanée. Mais dans tous les cas, il est essentiel de contacter un médecin.

Par ailleurs, l’asthme peut être exacerbé. En fonction de son degré de sévérité, le patient peut être traité à domicile, envoyé aux urgences ou en hospitalisation. Les signes présentés sont les mêmes. Cependant, ils sont plus intenses et plus longs. Ils peuvent s’étendre sur des heures, voire plusieurs jours malgré la prise de bronchodilatateurs.

Cette aggravation de l’asthme est en réalité due à un épaississement de la paroi intérieure des bronches sous l’effet de l’inflammation qui s’ajoute à la contraction des muscles entourant les bronches. Pour traiter l’exacerbation de l’asthme, le patient doit prendre de la cortisone en comprimés ou par injection.

Enfin, l’asthme peut se manifester sous sa forme la plus sévère : asthme aigu grave. Cette forme rare se manifeste par une détresse respiratoire. Le rétrécissement bronchique est tellement important que l’air n’y passe plus ou presque plus, d’où la diminution ou l’absence d’apport en oxygène.

Le malade est soumis à une impression brutale d’oppression thoracique avec sensation de mort imminente. Le blocage respiratoire est total. On peut aisément comprendre que l’asthme aigu grave est une urgence. Il faut donc immédiatement contacter les urgences face à une telle situation.

Généralement, un patient souffrant d’asthme aigu grave est hospitalisé en réanimation. Mais bien avant qu’il soit conduit à l’hôpital, inhaler des médicaments bronchodilatateurs peut améliorer rapidement son état respiratoire. Cela lui permet de respirer à nouveau et donc de pouvoir bénéficier d’un apport plus ou moins suffisant d’oxygène.

Les BPCO

Les BPCO sont des maladies pulmonaires caractérisées par une baisse persistante du flux d’air dans les poumons. Au début, le patient souffre d’un essoufflement à l’effort. Mais plus la maladie progresse, plus les symptômes s’aggravent. Pour des efforts de moins en moins importants, l’essoufflement est de plus en plus manifeste. À terme, le patient peut souffrir de difficultés respiratoires au repos.

Les BPCO peuvent engager le pronostic vital et il s’agit malheureusement d’une pathologie sous-diagnostiquée. Les lésions pulmonaires qui en découlent sont irréversibles. C’est pour cela qu’il importe de les diagnostiquer au plus vite. L’emphysème et la bronchite chronique constituent les affections les plus fréquentes de la bronchopneumopathie chronique obstructive.

L’emphysème pulmonaire est une maladie liée aux alvéoles pulmonaires. Ces minuscules sacs membraneux sont indispensables aux échanges gazeux respiratoires. Dans l’emphysème, leurs parois sont progressivement détruites entraînant une formation de bulles dans les poumons. L’emphysème pulmonaire peut se présenter sous différentes formes : emphysème pulmonaire aigu, emphysème pulmonaire chronique, emphysèmes localisés secondaires à des troubles broncho-pulmonaires (la tuberculose, la sarcoïdose, la sténose bronchique).

L’emphysème constitue le stade ultime et irréversible du BPCO. De ce fait, il ne peut être guéri. Cependant, des soins palliatifs peuvent être administrés au patient pour limiter la progression de la maladie.

Concernant la bronchite chronique, elle se caractérise par une inflammation des bronches. Généralement, elle se manifeste par une toux et des crachats s’étendant sur un minimum de 3 mois par an depuis plus de 2 années successives, en l’absence d’autres maladies respiratoires.

Cette pathologie est plus fréquente chez les hommes de plus de cinquante ans. Cette fréquence est d’autant plus importante lorsque ces personnes sont exposées aux intempéries, à la poussière, s’ils travaillent dans de mauvaises conditions d’hygiène ou s’ils sont fumeurs.

La bronchite chronique résulte d’un accès ou de plusieurs accès successifs de bronchites aiguës. Elle évolue suivant deux phases : la bronchite chronique simple et la bronchite chronique compliquée d’insuffisance respiratoire progressivement irréductible.

Le traitement de la bronchite chronique implique le traitement des poussées aiguës (bêtamimétiques en inhalation, corticoïdes, antibiothérapie, kinésithérapie respiratoire, ventilation non invasive avec un masque ou invasive avec intubation) et le traitement de fond (arrêt du tabac chez les patients fumeurs, antibiotiques, bronchodilatateurs, anticoagulant, transplantation pulmonaire, etc.).

L’œdème pulmonaire

L’œdème pulmonaire correspond à une insuffisance ventriculaire gauche aiguë et grave avec hypertension veineuse pulmonaire et inondation alvéolaire. Il se manifeste par une dyspnée importante, une transpiration, un wheezing (sibilance) et parfois une expectoration rosée et mousseuse.

Dans ce cas, l’œdème entraîne une réduction du calibre des bronches, d’où les râles sibilants. Le traitement comprend généralement des diurétiques, des anti-angineux ainsi qu’une oxygénothérapie. Dans tous les cas, l’hospitalisation est nécessaire.

La sibilance : quels en sont les traitements ?

La sibilance n’est pas directement traitable. Le seul moyen de s’en débarrasser consiste à traiter la pathologie sous-jacente (cause). C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est impératif de consulter un médecin. Seul lui pourra poser le diagnostic étiologique (déterminer la cause) des râles sibilants. Partant de là, il pourra proposer les traitements correspondants.

Dans le cas de l’asthme allergique, se débarrasser de tout contact avec l’allergène constitue le premier geste à adopter. S’il s’agit d’un patient déjà suivi, il faut ensuite lui administrer son traitement habituel (inhalation de bronchodilatateur ou prise de cortisone). Dans certains cas, s’installer dans une zone où l’air est chaud peut calmer certains symptômes.

La sibilance : comment la prévenir ?

Tout comme il n’est pas possible de traiter directement la sibilance, il n’est pas possible de la prévenir directement. Cependant, vous pouvez prévenir les pathologies pouvant causer un râle sibilant. Prévenir la sibilance, c’est donc en quelque sorte prévenir les crises d’asthme, les BPCO, les œdèmes pulmonaires, certaines maladies inflammatoires, etc.

Il est vrai que bien des causes ne peuvent réellement être contrôlées. Par exemple, l’asthme est généralement lié à une prédisposition génétique et éviter tous les allergènes n’est pas toujours chose évidente. Mais il existe certains facteurs comme le tabac qui sont plus faciles à éviter, même si cela s’avère complexe pour les personnes fumeuses.

Voilà, vous en savez désormais un rayon sur la sibilance, ses causes, son diagnostic, ses traitements et sa prévention.