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Soins intensifs : que faut-il savoir ?

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Soins intensifs : que faut-il savoir ?
Salle des soins intensifs

Tout comme la réanimation et les unités de surveillance, les soins intensifs occupent une place importante parmi les soins critiques donnés dans les centres hospitaliers. Ils sont dirigés par une unité spécialisée et sont particulièrement sollicités en cas de défaillance d’une fonction vitale. Que faut-il vraiment savoir à propos des soins intensifs ? Quels sont les patients qui y sont administrés ? Combien de temps peut-on y rester ? Retrouvez le point dans ce billet.

Qu’est-ce que les soins intensifs ?

Les soins intensifs constituent un niveau important de prise en charge en soins critiques. Ils visent à assurer la prise en charge de certains patients, notamment ceux qui présentent un risque de défaillances d’organes. Notons que ce niveau de soins est surtout sollicité dans le cas où la défaillance porte sur un seul organe. Il peut, par exemple, s’agir de :

Il peut arriver que la pratique des soins intensifs nécessite le recours à certains actes de réanimation. Cela se justifie notamment par les exigences conformes aux spécialités d’organes. Même dans ce contexte, les soins intensifs ne sauraient en aucun cas substituer la réanimation. C’est justement pour cette raison que les patients victimes d’une atteinte multi-viscérale doivent, sous 48h, être reconduits en unité de réanimation.

L’unité de soins intensifs (USI) sert d’intermédiaire entre les services de réanimation (réa) et les unités de surveillance continue (USC). Avec les USC, elle forme une structure médiane entre la réanimation et les services de soins généraux hospitaliers. Il faut noter que le service de soins intensifs reçoit exclusivement des patients en état critique. Soit ces derniers présentent une défaillance de l’une de leurs fonctions vitales, soit ils sont exposés à un risque de complication sévère.

Pour une prise en charge efficace, le service des soins intensifs se dote de moyens techniques spécifiques. Ces derniers sont utilisés de façon continue dans le but d’identifier et de prévenir les déséquilibres aigus. En cas de nécessité, ils aident également à corriger les éventuels réversibles relatifs à l’affection sous-jacente.

Quelles sont les unités de soins intensifs spécialisées ?

Les soins intensifs se répartissent en plusieurs unités. Parmi ces dernières, on peut citer :

  • L’unité de soins intensifs d’hématologie ;
  • L’unité de soins intensifs de cardiologie ;
  • L’unité de soins intensifs de neurologie ;
  • L’unité de soins intensifs de néphrologie ;
  • L’unité de soins intensifs de pneumologie ;
  • L’unité de soins intensifs de néonatalogie ;
  • L’unité de soins intensifs de gastro-entérologie ;
  • L’unité de soins intensifs de chirurgie cardio-vasculaire.

Par ailleurs, il faut préciser que les unités de soins intensifs intègrent également une surveillance automatisée des constantes, comme c’est le cas en réanimation.

Soins intensifs, réanimation, unités de surveillance continue : quelle différence ?

Les unités de soins intensifs se chargent des patients qui présentent une seule défaillance. Cette dernière peut être d’ordre cardiologique, vasculaire ou encore pneumologique. C’est justement pour cette raison que les USI se déclinent sous plusieurs unités.

En revanche, les patients admis en réanimation peuvent présenter une ou plusieurs défaillances d’organes. Pour leur traitement, il faut souvent une mise en œuvre prolongée de certaines méthodes de suppléance. Parmi celles-ci, on peut citer l’assistance rénale, le support hémodynamique ou encore la ventilation artificielle. Notons que plus de la moitié des médecins administrant en réanimation sont des anesthésistes-réanimateurs.

En ce qui concerne les unités de surveillance continue, elles accueillent deux types de patients. En premier lieu, on retrouve les patients présentant un état susceptible de provoquer une ou plusieurs défaillances vitales à monitorer. En second lieu, il s’agit des patients dont l’état paraît stable ou trop sévère, notamment à la suite d’une ou plusieurs défaillances vitales. Précisons que l’état que présente cette catégorie de patients ne favorise pas un retour au sein d’une unité d’hospitalisation classique.

Il faut remarquer que les unités de surveillance continue reçoivent également des patients ayant connu une opération chirurgicale majeure. Par ailleurs, elles concilient les unités de réanimation et les unités de soins classiques. Elles sont 24h/24 dirigées par des infirmières et des médecins. En outre, elles sont moins indiquées pour une prise en charge prolongée des patients traités par assistance ventilatoire.

Quels sont les patients qui peuvent être admis aux soins intensifs?

La plupart du temps, les patients admis dans une unité de soins intensifs subissent au préalable une intervention chirurgicale majeure. Il peut s’agir d’un cas de traumatisme nécessitant une surveillance continue ou d’une maladie grave. Quoi qu’il en soit, notons que ces patients présentent une défaillance d’un ou de plusieurs de leurs systèmes organiques. Autrement, ils développent un risque élevé d’un dysfonctionnement de :

  • Leur circulation sanguine : un état de choc ;
  • Leur cœur : cas d’arrêt cardiaque ou de crise cardiaque ;
  • Leur système respiratoire : cas de pneumonie ou d’asthme ;
  • Leur système nerveux : coma, traumatisme cérébral, épilepsie ;
  • Leur système digestif : cas d’occlusion intestinale ou d’hémorragie.

Dans des cas graves, notons que l’unité de soins intensifs aide les patients à surmonter les moments critiques potentiellement mortels. Cela peut leur garantir un rétablissement de l’opération sous-jacente ou de la maladie.

En outre, la plupart des médecins traitants exerçant dans ce service sont des anesthésistes intensivistes. Ces derniers tiennent une collaboration multidisciplinaire avec d’autres disciplines. Il existe, cependant, une équipe d’infirmiers et infirmières formées pour la surveillance continue des patients.

Quels sont les équipements et possibilités techniques en soins intensifs ?

Dans l’unité de soins intensifs, les patients sont soumis à une surveillance continue. Parmi les éléments mesurés de façon permanente, on peut citer :

En outre, pour surveiller de près l’état des patients, plusieurs appareils et équipements sont utilisés. Entre autres, on retrouve :

L’appareil de ventilation

L’appareil de ventilation joue un rôle important dans l’assistance respiratoire et la prise en charge de la respiration du patient. Pour fonctionner, cet équipement est lié au tube de trachéostomie ou au tube endotrachéal du patient à l’aide de tuyaux de ventilation.

Il faut noter que le recours à une assistance respiratoire se révèle indispensable lorsque le patient éprouve de la difficulté à respirer seul. Cela peut provenir d’un manque d’oxygène dans le cas où il serait en état de choc ou maintenu endormi.

Pour des raisons précises, certains patients peuvent être mis sous assistance respiratoire sans tube de ventilation. Le cas échéant, l’élimination du dioxyde de carbone et l’apport en oxygène sont assurés par un masque facial. Celui-ci est généralement raccordé à l’appareil de ventilation. Cela n’empêche cependant pas le patient de manger, boire ou encore parler. Quoi qu’il en soit, l’assistance respiratoire est suspendue aussitôt que l’échange gazeux présente des améliorations.

En raison de coma ou de l’épuisement, il se peut que le patient ne respire plus. Le cas échéant, ce dernier est soumis à une assistance respiratoire et placé dans un coma artificiel. Pour limiter les risques d’endommagement des poumons, le recours à certaines techniques de ventilation se révèle nécessaire. C’est l’exemple de l’assistance respiratoire proposée en position couchée sur le ventre.

Le drain ventriculaire

Encore appelé drain intracrânien, le drain ventriculaire est un tube filiforme en plastique présent dans le ventricule cérébral, précisément dans le liquide céphalorachidien. Relié à un récipient et à un moniteur, il s’utilise pour le drainage de l’excédent de liquide céphalorachidien. Il favorise également l’observation de la pression au niveau du crâne. Par ailleurs, il est important de mesurer la pression intracrânienne pour les patients en soins intensifs ayant, entre autres, subi :

  • Une intervention chirurgicale ;
  • Une hémorragie cérébrale ;
  • Un traumatisme crânien ;
  • D’autres affections susceptibles de créer un gonflement du cerveau.

Toutefois, une hausse de la pression peut contrarier la circulation sanguine, notamment vers le cerveau, ce qui provoque généralement des lésions cérébrales.

La sonde nasogastrique

La sonde NG ou sonde nasogastrique est un tube qu’on introduit dans l’estomac du patient au moyen de la voie nasale. Elle sert à évacuer l’organe de digestion de son contenu afin de réduire les risques de vomissements. Pour les patients qui se trouvent dans l’incapacité de déglutir, elle favorise l’administration des médicaments et de certains liquides.

Le matelas réfrigérant

Le matelas réfrigérant est un matelas blanc conçu spécialement pour faire chuter la température des patients. En effet, il sert à recueillir les patients qui subissent un grave traumatisme crânien à la suite d’un accident, d’une chute ou d’un vélo. Il s’utilise également pour les patients qui sortent d’une réanimation. Quoi qu’il en soit, le matelas réfrigérant vise à améliorer les chances de survie du patient.

Le moniteur cardiaque

Le moniteur cardiaque est une machine dotée d’un écran de télévision. Il sert à surveiller et à enregistrer en permanence le rythme cardiaque du patient. Il existe sous sa forme implantable où il s’implante sous la peau du malade, notamment dans le haut de sa poitrine. 

Le tube endotrachéal

Encore appelé sonde endotrachéale, le tube endotrachéal est un tube respiratoire creux. Très utilisé dans l’USI, il s’insère par le nez ou la bouche du patient pour lui faciliter la respiration.

La pompe à perfusion intraveineuse

La pompe à perfusion intraveineuse ou pompe IV s’insère dans une veine. Cette dernière permet au patient de bénéficier du volume de liquide et de médicament requis pour son organisme. Pailleur, dans une unité de soins intensifs, il existe également d’autres appareils de haute technologie. Entre autres, on retrouve l’appareil utilisé pour réaliser une hémofiltration veino-veineuse continue ou une dialyse rénale classique.

Quelles sont les mesures d’hygiène requises en soins intensifs ?

Les soins intensifs se pratiquent dans le respect de certaines règles d’hygiène. Pour leur réalisation en effet, les médecins se munissent d’une surblouse et des gants. Cela leur permet de limiter les risques de propagation des germes pathogènes d’un malade à un autre. Il pourrait, par exemple, s’agir de virus, de champignons ou encore de bactéries pouvant provoquer des maladies.

En outre, il est permis aux visiteurs d’avoir un contact social normal avec les patients. Il revient simplement à ces derniers de se désinfecter soigneusement les mains à l’aide d’un gel Hydro alcoolique. Cela doit se faire aussi bien pendant les entrées et les sorties des chambres. Cependant, dans des situations exceptionnelles, certaines mesures de précaution sont à prendre.  

Durant leur séjour au sein de l’unité de soins intensifs, certains patients peuvent être mis en isolement. Cela peut être dû au fait que ces derniers développent des infections spécifiques. Le cas échéant, les visiteurs et le personnel de l’hôpital doivent leur entrée dans les chambres au respect strict des mesures de précaution.

Aussi, dans ces situations, les visiteurs présents pour d’autres patients doivent reporter leur programme. Seules les visites aux patients en soins intensifs sont permises. Par ailleurs, il est important que les visiteurs ressentant des malaises s’abstiennent de visiter des patients. Cela participe, en effet, à leur protection.

Quelle est la durée d’un séjour en soins intensifs ?

Il n’existe aucune durée moyenne à respecter en unité de soins intensifs. Tout dépend de la gravité de la maladie ou de l’amélioration de l’état du patient. Dans un service de réanimation en revanche, la durée est comprise entre 7 à 10 jours en moyenne. Néanmoins, il faut préciser qu’un long séjour au sein d’une unité de thérapie intensive peut parfois faire naître des comportements chez le patient. Durant l’hospitalisation, ce dernier peut par exemple présenter :

  • Une anxiété ;
  • Une agitation ;
  • Une confusion ;
  • Une agressivité.

Par ailleurs, notons que certains hôpitaux développent dans leurs unités une politique de contention minimale. Cela leur permet de recourir à la contention seulement au cas où le patient pourrait s’exposer à un danger. De plus, il est fortement déconseillé aux visiteurs d’apporter des cadeaux comme des fleurs aux patients. Cette mesure rentre dans le cadre d’hygiène stricte.

Combien de lits existe-t-il en soins intensifs en France ?

D’après les travaux réalisés par la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques en 2019, on compte 19 600 lits en soins critiques. Parmi ceux-ci, 30 % se retrouvent en soins intensifs, 42 % en surveillance continue et 28 % en réanimation. Quant à la densité de lits, elle s’établit à 29,2 lits pour 100 000 habitants. Cela varie, toutefois, en fonction des régions.