Accueil Bien-être <strong>Soufre : utilisation, bienfaits et indications</strong>

Soufre : utilisation, bienfaits et indications

0
<strong data-lazy-src=

Le soufre est l’un des minéraux les plus abondants dans le corps humain. Il entre dans la composition d’une variété de molécules biologiques, qui aident à maintenir l’équilibre. Quels sont les bienfaits de cet oligoélément ? Comment peut-il être utilisé ? Quels sont ses indications et les dangers liés à son emploi ?

L’essentiel à connaître sur le soufre 

Le soufre représente l’élément chimique ayant pour numéro atomique 16 et pour symbole « S ». Il appartient à la catégorie des chalcogènes. C’est un composé multivalent non-métal, particulièrement connu sous un aspect de cristaux jaune pâle. Il se consume à travers une flamme bleue qui dégage une odeur suffocante (l’anhydride sulfureux ou dioxyde de soufre SO2). Il est indissoluble dans l’eau et dans de nombreux solvants polaires.

Le soufre est par contre soluble avec les solvants apolaires, et notamment dans le disulfure de carbone ou l’anhydride sulfocarbonique (CS2). On le trouve dans une variété de minéraux ainsi qu’à l’état natif dans les zones volcaniques en particulier, et éventuellement dans les gisements. Cependant, l’essentiel du soufre exploité provient d’une source sédimentaire.

Hormis les gaz nobles, le soufre existe en combinaison avec l’ensemble des autres éléments chimiques. Sa forme combinée la plus élémentaire avec l’hydrogène est l’hydrogène sulfuré (H₂S), un gaz toxique avec une odeur caractéristique d’œufs fermentés.

Le soufre peut également se retrouver combiné à l’oxygène, à travers de nombreux oxydes parmi lesquels le dioxyde de soufre (SO2) et le trioxyde de soufre (SO3). On retrouve souvent ses combinaisons avec le carbone dans le pétrole, les gaz naturels ainsi que dans certains acides aminés. Les sulfates et les sulfures sont en outre les formes les plus courantes du soufre dans ses combinaisons avec les métaux.

Le soufre est le minéral le plus fourni dans l’organisme, après le calcium et le phosphore. La quantité totale de soufre trouvée dans le corps d’un homme adulte est d’environ 140 g. Ce minéral est inclus dans la constitution de plusieurs protéines qui composent nos tissus et assurent leur bon fonctionnement.

Utilisation du soufre

Le plus souvent, le soufre est utilisé pour fabriquer de l’acide sulfurique, produit phare de l’industrie chimique. Il sert notamment d’engrais (sulfates) dans près de 60 % de la production, et de fongicide phytosanitaire pour lutter contre l’oïdium de la vigne. Environ 34 % de l’usage du soufre est consacré aux applications non agricoles.

  • La production du caprolactame-monomère

Cet élément intervient dans l’élaboration du Nylon-6, une matière plastique souvent employée dans les industries textiles.

  • Les procédés de lixiviation

Il s’agit d’un processus d’extraction de matières solubles par un solvant. On peut s’en servir par exemple pour extraire de l’eau circulant dans le sol ou un substrat contenant des substances toxiques (en particulier les dépôts industriels et déchets ménagers).

  • Fabrication des tripolyphosphates

Ce sont des composés inorganiques utilisés pour les détergents.

  • Préparation de l’acide fluorhydrique

Il s’agit d’une solution aqueuse de fluorure d’hydrogène très caustique et toxique.

Le soufre sert également à l’alimentation, où la recommandation nutritionnelle journalière est de 13 à 14 mg de soufre par kg. Les aliments qui en contiennent sont essentiellement d’origine animale (viandes, œufs, fruits de mer, poissons…). On en retrouve aussi dans les condiments et légumes comme les choux, l’ail, l’échalote, les haricots secs, asperges, poireaux, lentilles, etc.

Il est toutefois possible d’utiliser le soufre sous forme de complément alimentaire. Le MSM (soufre organique) et l’huile de Haarlem constituée de soufre sont des exemples de compléments alimentaires soufrés.

Par ailleurs, le savon biologique au soufre organique est fréquemment utilisé pour traiter les affections cutanées. En effet, il constitue à la fois un antibactérien, un séborégulateur et un antifongique très puissant.

En outre, il est très souvent conseillé aux personnes souffrant de gale, de prendre un bain de soufre. On se sert pour cela de la fleur de soufre en poudre, destinée à la peau. Un avis médical est cependant recommandé avant son utilisation, car il s’agit d’un produit potentiellement agressif.

On se sert enfin des composés soufrés pour la fabrication du dioxyde de titane, des laxatifs et de la poudre à canon. Ils sont aussi employés dans les insecticides, les allumettes, etc.

Quels sont les bienfaits du soufre pour la santé?

De nombreux bienfaits liés au soufre ont été découverts par les scientifiques au fil des ans.

  • Santé des phanères, du foie et des muscles

Le soufre est inclus dans la production de certains acides aminés dits « soufrés », dont notamment la cystéine et la méthionine. Ces acides aminés indispensables à l’organisme participent à la santé des ongles et des cheveux. Ils assurent également la protection du foie, le renouvellement des muscles et la cicatrisation.

  • Aide à l’absorption minérale

Ce composé favorise l’assimilation de certains minéraux comme le calcium, le phosphore et le magnésium, grâce notamment à sa forte teneur dans les os.

  • Lutte contre les cancers

Le soufre favorise la prévention des cancers en apportant des glucosinolates ou sulfures d’allyle que l’on retrouve dans certains végétaux (crucifères et alliacés). Ces composés stimulent en effet les enzymes de détoxification, tout en inhibant les enzymes chargés de l’activation des cancérigènes. Cela favorise ainsi la mort (apoptose) des cellules cancéreuses.

Le soufre est également impliqué dans la structure de certaines vitamines B (B1 et B8) qui jouent de grands rôles dans l’organisme. Il prend part en outre à la constitution de l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas pour réguler la glycémie. Cette hormone est formée par deux chaînes d’acides aminés reliées par des ponts constitués de deux atomes de soufre. La taurine, un des dérivés de la cystéine, serait particulièrement impliquée dans la sécrétion de l’insuline. Une supplémentation en taurine peut donc être bénéfique en cas de diabète.

L’amélioration de la récupération après un effort physique est un autre bienfait procuré par les composés soufrés. Les effets d’une supplémentation en MSM de 50 mg par kg de poids corporel pendant 10 jours ont été évalués dans une étude incluant 18 jeunes hommes actifs. Cette supplémentation a augmenté la capacité antioxydante du corps et a prévenu les dommages musculaires après une course de 14 kilomètres. Après avoir réalisé 100 extensions de genou, la prise de 3 grammes de MSM durant un mois réduit la synthèse des molécules inflammatoires.

Pourquoi consommer le soufre ?

Les différentes propriétés du soufre lui permettent d’être indiqué dans le soulagement de certaines affections.

Les troubles respiratoires

Le soufre possède des fonctions anti-infectieuses et anti-inflammatoires, contrôle la fabrication de mucus et a des effets contre la congestion nasale. Il protège également les muqueuses qui recouvrent les poumons et aide au soulagement des affections sphériques ORL (rhumes, laryngites, rhino-pharyngites…). Cet oligoélément aide à combattre les allergies. De ce fait, il peut aider à soulager les symptômes de l’asthme. Il peut être employé en oligothérapie comme un granion.

Les affections articulaires

Le soufre aide à l’apaisement des douleurs articulaires (arthrose, arthrite, rhumatismes…). Son efficacité est amplifiée lorsqu’il est combiné à la glucosamine. Cette dernière est une molécule produite par le corps et présente en abondance dans nos cartilages. Il est aussi possible de la retrouver sous forme de complément alimentaire.

Les atteintes cutanées

Le soufre exerce une fonction kératolytique en cas de problèmes cutanés globaux et chroniques comme l’eczéma ou le psoriasis. Dans les traitements localisés, il est efficace contre l’acné et les boutons dans leur totalité. Il exfolie la peau et nettoie les pores tout en détruisant les bactéries. Il est notamment utilisé en combinaison avec du cuivre et du zinc à cette fin. Le soufre est transformé sous forme de gel ou de savon devant faire l’objet d’une application locale.

Il faut toutefois noter qu’à l’image de tout complément alimentaire, cet oligoélément exige quelques précautions d’emploi. Une consultation médicale est requise chez les femmes enceintes et allaitantes avant l’utilisation d’un composé soufré. De même, les asthmatiques, les enfants et les individus hostiles aux sulfites ou aux œufs devraient consulter un spécialiste de la santé avant de prendre des suppléments en soufre.

Quels sont les effets négatifs du soufre ?

Malgré ces nombreux bienfaits, le soufre peut aussi avoir des effets nocifs sur la santé et l’environnement. Ces effets sont en particulier liés au dioxyde de soufre, gaz incolore, toxique et dense qui résulte de la combustion de l’oligoélément dans l’air. Il est libéré par les volcans dans l’atmosphère, ainsi que par plusieurs procédés industriels. Son inhalation porte essentiellement atteinte au système respiratoire.

Très soluble dans l’eau, il est absorbé par les membranes tapissant les voies respiratoires supérieures avant d’être véhiculé par le sang vers tous les organes. Les tissus cellulaires peuvent être endommagés par les ions sulfite et bisulfite provenant de sa dissolution. Après avoir subi une oxydation en sulfate, ces tissus sont progressivement expulsés par voie urinaire.

Les effets les plus importants d’une intoxication au dioxyde de soufre sont la constriction bronchique et une réduction temporaire ou à long terme du débit respiratoire. En cas d’inhalation d’une quantité considérable de dioxyde de soufre, ces effets peuvent conduire à la mort. Les asthmatiques en sont beaucoup plus sensibles, surtout quand un effort physique est combiné à une importante absorption de ce gaz sulfureux. Le dioxyde de soufre peut également déclencher des inflammations et irritations, notamment au niveau du tractus gastro- intestinal.

Les sulfites, en particulier ceux présents dans le vin, peuvent provoquer des allergies. Celles-ci s’accompagnent de certains symptômes, notamment des difficultés respiratoires, des enflures et des picotements. Dans les cas extrêmes, ils peuvent causer un choc anaphylactique pouvant être mortel. À ce jour, aucune preuve d’un quelconque effet cancérigène du dioxyde de soufre n’a été trouvée.

Enfin, le dégagement de dioxyde de soufre avec l’oxyde d’azote est responsable des pluies acides qui provoquent une importante érosion des roches et portent atteinte à certains organismes vivants. Elles acidifient également les lacs et océans. Cela nuit les planctons qui y sont contenus. Ces derniers sont pourtant chargés de la production d’une importante part de dioxygène sur terre.