Le syndrome de Reye, une affection pédiatrique rare survenant chez l’enfant, est associé à la varicelle et aux infections respiratoires courantes. Il touche principalement les nourrissons, les adolescents et les enfants d’âge scolaire. Par ailleurs, un lien entre le développement du syndrome de Reye et la prise d’aspirine a été suspecté. Il est recommandé à cet effet, de ne pas faire usage de l’aspirine en première intention, chez un enfant qui présente de la fièvre. Quels sont les facteurs de risque, symptômes et traitements du syndrome de Reye.
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Syndrome de Reye : définition
Le syndrome de Reye est une maladie aigüe, susceptible d’avoir de graves répercussions sur les principaux organes de l’homme, notamment le foie et le cerveau. Lorsque la maladie n’est pas traitée le plus vite possible, elle peut causer des dommages au niveau cérébral et même entraîner la mort de l’individu.
Les personnes généralement atteintes du syndrome de Reye sont des jeunes adultes de moins de vingt ans et des enfants. Toutefois, la maladie a été détectée chez certains adultes d’âge avancé. Le nombre de personnes atteintes de cette maladie est estimé à 0.08 pour cent mille enfants en France.
En effet, un lien entre la prise d’aspirine et la survenue du syndrome de Reye a été mis en avant aux États-Unis. Plus tard, ce rapport a fait l’objet d’étude en France pendant 1 an. Ce qui a permis de recenser huit enfants âgés de moins de quinze ans qui souffrent du syndrome et qui utilisaient l’aspirine. Cependant, la remise en cause concernant l’efficacité et le risque de la prise de l’aspirine n’a pas été réelle, bien qu’il y ait une mise en garde.
Cette mise en garde relative à l’utilisation de l’aspirine (acide acétylsalicylique) concerne les enfants qui souffrent de viroses, comme la grippe, la varicelle, etc. À cet effet, l’Agence Nationale de la Santé et du Médicament a déconseillé l’administration de l’acide acétylsalicylique chez les enfants atteints de ce type de virose, sauf le cas où toutes les autres solutions n’ont pas été efficaces.
En outre, ce traitement doit être interrompu de manière impérative dans le cadre du développement d’un trouble de comportement anormal ou de conscience, d’un trouble neurologique ou des vomissements.
Syndrome de Reye : les causes de la maladie
La cause exacte du syndrome de Reye n’est pas encore identifiée par les scientifiques. Mais, le constat est que la majorité des cas de la pathologie sont des enfants et des jeunes adultes de moins de vingt ans. Ceux-ci sont généralement dans un processus de rétablissement après une infection virale, surtout la varicelle ou la grippe.
Mieux, les patients en question utilisaient l’aspirine dans le cadre de la prise en charge de cette infection virale. Ainsi, l’origine la plus constatée pour le syndrome de Reye est le traitement à base d’aspirine.
De plus, un autre aspect observé dans la survenue de cette maladie se traduit par l’endommagement progressif des mitochondries (structures à l’intérieur des cellules). Notez que ces structures intracellulaires stimulent l’apport en énergie, indispensable à la croissance des cellules de l’organisme. Elles sont donc importantes pour la bonne marche du foie. Les mitochondries facilitent également la filtration des toxines qui proviennent de la circulation du sang, et participent à la régulation du niveau du sucre (glycémie) dans l’organisme.
Lorsque ces mécanismes de régulation hépatique sont atteints, le foie peut être altéré, voire détruit. La destruction du foie provient de la sécrétion de substances chimiques toxiques. Lors du passage de ces toxines par voie sanguine, elles sont susceptibles de causer des dommages à l’organisme, surtout au cerveau.
Plusieurs autres maladies peuvent aussi être responsables des symptômes caractéristiques du syndrome de Reye. On peut énumérer :
- L’Encéphalite : l’inflammation du cerveau ;
- La Méningite : l’inflammation des membranes protectrices qui revêtent le cerveau de même que la moelle épinière ;
- Les maladies comprenant les troubles métaboliques qui impactent les réactions chimiques de l’organisme : déshydrogénase à chaîne moyenne acyl-CoA.
Syndrome de Reye : quels sont les symptômes ?
Les symptômes souvent observés en présence du syndrome de Reye surviennent quelques jours suivant l’infection virale :
- Vomissements sans aucune explication ;
- Crises épileptiques ;
- Somnolences ;
- Indolence : le manque d’énergie, d’enthousiasme et d’intérêt ;
- Respiration accentuée.
Ces symptômes peuvent parfois s’aggraver, et vous pouvez observer :
- Des troubles de la personnalité : un comportement agressif, l’irritabilité, l’agitation, etc ;
- Des pertes de conscience susceptibles de provoquer un coma ;
- L’anxiété, et un état de confusion pouvant, dans certains cas, être marqué par des hallucinations.
Cependant, il est crucial de consulter un médecin dès que vous suspectez le syndrome de Reye chez l’enfant. Il est bien vrai que ces symptômes ne sont pas nécessairement liés au syndrome, mais il est important de procéder à la vérification de l’hypothèse, afin de confirmer ou non la présence de la maladie.
Il faudrait dans ce cas, informer le médecin, si le sujet avait pris dans l’enfance l’aspirine, un facteur de risque de développement de la pathologie. Dans le cas où l’enfant n’a pas eu une prescription de l’aspirine, la possibilité de survenue du syndrome de Reye peut être écartée.
Syndrome de Reye : diagnostic et traitements
Bien avant, le diagnostic de la pathologie repose sur un diagnostic différentiel. Ceci, selon les symptômes observés chez l’enfant ainsi que son historique, en ce qui concerne le traitement d’une infection virale à base d’aspirine.
Il est possible de procéder à une analyse de sang et de l’urine dans le cadre du diagnostic, puisque les toxines caractéristiques du syndrome de Reye peuvent être présentes dans ces liquides. Par ailleurs, la présence de ces toxines dans l’organisme traduit un dysfonctionnement hépatique.
Plusieurs autres tests permettent de mettre en évidence le syndrome de Reye :
- Le Scanner, qui permet de vérifier s’il n’y a pas de gonflements au niveau du cerveau ;
- La Ponction lombaire, qui permet de déterminer la présence ou non de virus ou de bactéries à partir d’un échantillon de liquide céphalo-spinal prélevé au niveau de la moelle épinière ;
- La Biopsie permettant de vérifier la présence ou non des cellules caractéristiques du syndrome de Reye. Au cours de ce test, le médecin prélève un échantillon du tissu hépatique et l’analyse sous microscope.
Une fois le diagnostic établi, le professionnel de santé met en place un traitement.
Comment traiter le Syndrome de Reye ?
La prise en charge du Syndrome de Reye permet de réduire les symptômes et d’aider les organes vitaux à maintenir leurs fonctions. Elle permet également d’assurer la protection du cerveau contre des éventuels dégâts que la pathologie peut entraîner.
Alors, plusieurs médicaments peuvent être indiqués par voie intraveineuse :
- Détoxifiant d’ammoniac ;
- Électrolytes et fluides, qui permettent de rétablir l’équilibre en nutriments, en sels et en minéraux, au niveau de l’organisme (spécialement la glycémie) ;
- Diurétiques, qui apportent une aide au fonctionnement du foie ;
- Anticonvulsivants pour traiter les crises épileptiques.
Lorsque l’enfant présente des difficultés de respiration, une aide respiratoire lui est prescrite. Dès que les gonflements cérébraux sont réduits, les autres fonctions vitales de l’organisme commencent à fonctionner normalement.