Après l’avortement, de nombreuses femmes présentent des effets indésirables secondaires physiques tels que la fatigue persistante et la sensibilité des seins. Ces signes peuvent s’accompagner de nausées, de vomissements, voire une détresse psychologique. On parle généralement du syndrome post-avortement. De quoi s’agit-il en réalité ?
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Le syndrome post-avortement, un sujet tabou !
L’avortement reste un choix difficile. Certaines femmes ressentent cependant un certain soulagement après l’acte. D’autres par contre, vivent mal le fait et se concentrent essentiellement sur les émotions négatives qu’elles ressentent. Il peut s’agir de la culpabilité, la tristesse, la honte ou le regret.
Lorsque ces émotions ne sont pas très bien gérées ou refoulées, elles peuvent entrainer des troubles psychologiques sur le long terme. De plus, elles sont susceptibles de placer la femme dans un état dépressif, d’où le syndrome post-avortement. Selon les théories en la matière, il s’agirait d’un ensemble de troubles psychologiques que développe la femme après un avortement.
Très peu connu, le syndrome post-IVG reste une véritable pathologie qui plonge la victime dans un état émotionnel confus. Celle-ci ressent, en effet, un sentiment de soulagement mélangé à la culpabilité d’avoir commis un acte grave qu’elle juge impardonnable. Néanmoins, le syndrome post-avortement n’est pas un terme reconnu par la communauté des scientifiques. Selon ces derniers, on parlera simplement d’anxiété ou de dépression.
Comment expliquer le syndrome post-IVG ?
À partir du moment où une femme tombe enceinte, une vie commence par grandir en elle. Sans le savoir, la future mère développe avec son enfant un lien fort. Entre les deux se crée une dimension émotionnelle. Par conséquent, lorsque la mère décide d’avorter, les arguments qu’elle utilise ne sont qu’un moyen pour justifier son choix afin de ne pas se sentir coupable. La culpabilité ressentie finit toujours par rattraper avec des répercussions, dont :
- Un sentiment de vide ;
- Une perte de l’appétit ;
- Une baisse de la libido ;
- Des problèmes de sommeil.
Il faut aussi noter une perte de l’estime de soi, une dépression pouvant conduire à la toxicomanie et une impression d’être incomprise de son entourage. Dans les cas les plus graves, on note parfois des troubles psychiatriques sévères tels que la bipolarité, l’anxiété. À ceux-ci s’ajoutent les troubles de comportement alimentaires et même des troubles schizophréniques.
Par ailleurs, certaines fois, le syndrome post-IVG peut rester latent plusieurs années avant de se déclencher à la suite d’un évènement marquant comme une nouvelle grossesse ou la perte d’un être cher. Le cas échéant, le diagnostic est beaucoup plus difficile à poser.
Quelles sont les réactions possibles après un avortement ?
Après un avortement, la femme peut passer par plusieurs états émotionnels avant de retrouver une certaine stabilité. Il s’agit du soulagement, du doute, de la colère et de la culpabilité. Ces derniers se présentent comme suit.
Le soulagement
Le soulagement est le premier ressenti après un avortement. Pour une raison ou une autre, la femme ne se sentait pas, en mesure de porter la grossesse à son terme. Pour cela, elle se sera soulagée de ne pas garder l’enfant.
Le doute
Après l’avortement, il est possible qu’elle se mette à douter de son choix. C’est souvent le cas lorsque la décision a été prise sur un coup de tête et que la femme n’a pas eu le temps d’en discuter suffisamment avec son partenaire ou son entourage.
La colère
La colère est un sentiment que l’on remarque plus lorsque l’interruption de la grossesse a été faite sous la contrainte pour des raisons médicales. Dans ces circonstances, la femme ressent une certaine colère pouvant mener à un état dépressif.
La culpabilité
C’est le sentiment le plus courant après l’interruption volontaire d’une grossesse. Même en cas de soulagement, la femme peut se sentir coupable d’avoir ôté une vie. Elle peut aussi se trouver dans cet état en raison du contexte religieux, familial ou social. Cependant, ces émotions peuvent être moins intenses ou atténuées lorsque la femme bénéficie d’un suivi adéquat avant et après l’avortement.
Comment éviter le syndrome post-IVG
Pour atténuer le risque d’apparition des troubles psychologiques après un avortement, il est important de prendre certaines mesures avant de poser l’acte irréversible. Entre autres, il faut réfléchir à sa décision pendant un certain temps. L’avortement ne doit donc pas être fait sur un coup de tête ni être réalisé sous pression.
En outre, il faut reconnaître que l’entourage joue également un rôle très important. En effet, les proches doivent être présents et soutenir la femme dans sa démarche sans porter un jugement. Il faut cependant souligner que la présence de proche peut être source de stress. Généralement, les femmes qui avortent dans ces conditions ressentent moins de la culpabilité et surmontent plus facilement la situation.
Comment traiter le syndrome post-IVG ?
Après une expérience d’avortement, le mal être et la culpabilité sont présents. Pour éviter que ce sentiment n’entraine une dépression ou d’autres conséquences, il est important de prendre conscience le plus tôt possible. Il serait aussi utile de tenter de résoudre le problème.
D’après les professionnels, la première étape pour guérir est d’assumer l’acte. Après un avortement, certaines femmes essayent souvent d’oublier totalement ce qui s’est produit en refusant d’en parler. Parfois, elles continuent de justifier leur acte pour éviter de ressentir des remords.
Néanmoins, cette attitude ne servira qu’à aggraver le mal être déjà présent. La culpabilité étant normale, la femme ne doit pas tenter de la refouler. Cela se justifie par le fait que la douleur fait partie intégrante du processus de guérison. Il faudra alors prendre conscience de son acte et l’assumer. Il faut aussi parler du fait sans tabou et exprimer votre ressenti en toute transparence. C’est à partir de ce moment que la guérison peut être effective.
Par ailleurs, il est recommandé d’être indulgente envers soi-même. Pendant qu’on y est, il faut se ressasser les raisons ayant motivé la décision. Se faire suivre par un professionnel peut également être une bonne alternative.