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Tachycardie jonctionnelle paroxystique et ECG : quels rapports ?

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Tachycardie jonctionnelle paroxystique et ECG : quels rapports ?

La tachycardie jonctionnelle est un trouble du rythme cardiaque courant, qui touche de plus en plus de personnes dans le monde aujourd’hui. Bien qu’il soit considéré comme étant bénin dans la majorité des cas, ce trouble peut être particulièrement invalidant chez les personnes affectées. Son identification repose sur la mise en œuvre d’un examen médical appelé ECG. Cet article a pour but de vous donner des informations claires et concrètes sur la tachycardie jonctionnelle ainsi que sur les liens qu’elle partage avec l’ECG.

Tachycardie jonctionnelle et ECG : de quoi s’agit-il ?

La tachycardie jonctionnelle paroxystique est un emballement du cœur provoqué par un court-circuit électrique provenant de la zone de jonction entre les oreillettes et les ventricules. C’est l’une des principales causes des palpitations à début et fin brusques survenant sur un cœur sain (non malade).

L’ECG quant à lui est l’acronyme du terme électrocardiogramme. Il s’agit d’un test qui sert à étudier le fonctionnement du cœur en mesurant son activité électrique.

Symptômes de la tachycardie jonctionnelle et méthode d’identification par ECG

Plusieurs symptômes distincts permettent de déterminer si un individu souffre effectivement d’une tachycardie jonctionnelle. Cette maladie est caractérisée par la manifestation de palpitations qui sont liées à la perception de battements cardiaques très rapides et parfaitement réguliers. Le patient peut passer de battements réguliers à l’image d’un métronome, à des battements rapides dont la vitesse varie entre 180 et 240 battements par minute.

En général, ces épisodes de palpitations surviennent de façon totalement imprévisible et inopinée. Tout comme ils débutent brutalement, ils s’arrêtent également très brusquement. De plus, la durée des épisodes peut varier de quelques secondes à plusieurs heures. Dès lors que vous commencez par ressentir des palpitations au niveau de votre cœur, votre médecin vous fera passer des tests.

Ces derniers sont généralement basés sur l’ECG. L’électrocardiogramme mesure et enregistre l’activité électrique qui traverse votre cœur. Il permettra au médecin de déterminer si effectivement l’activité électrique observée dans votre corps est normale ou irrégulière.

Quelles sont les causes de la tachycardie jonctionnelle ?

Battement du cœur

Deux principaux facteurs sont à l’origine des tachycardies jonctionnelles. Vous avez dans un premier temps la tachycardie « nodale » ou « réentrée intra-nodale ». Il s’agit certainement du mécanisme qui se manifeste le plus fréquemment. Encore connue sous le nom de maladie de Bouveret, elle est causée par un petit court-circuit électrique situé au niveau du « nœud auriculo-ventriculaire ».

Il se trouve à la jonction entre les oreillettes et les ventricules. L’une des particularités de cette tachycardie est qu’elle est nettement plus fréquente chez les femmes. En effet, on estime que sur 100 personnes atteintes, 70 sont des femmes. La raison qui justifie ce fait n’a pas encore été établie avec certitude.

La deuxième cause de tachycardie jonctionnelle est liée à la « réentrée sur voie accessoire ». Mécanisme beaucoup plus rare, il est lié à une anomalie congénitale qui est présente depuis la naissance. Il se caractérise par la présence d’un câble électrique supplémentaire (qui ne devrait normalement pas être présent) connectant les oreillettes aux ventricules. Les tachycardies jonctionnelles peuvent également déclencher chez certaines personnes une fibrillation atriale.

Comment faire le diagnostic de la maladie à l’ECG ?

Comme il a été précisé plus haut, le diagnostic des tachycardies jonctionnelles implique l’utilisation d’un électrocardiogramme. Cependant, l’enregistrement de l’électrocardiogramme doit nécessairement se faire au moment précis où la victime subit une crise de palpitations.

C’est à cause de cette exigence qu’il est souvent constaté un retard au diagnostic, parfois de plusieurs années chez les patients atteints de tachycardie jonctionnelle. En effet, il n’est pas toujours simple de pouvoir enregistrer un électrocardiogramme au moment précis d’une crise, surtout lorsque celles-ci sont de courte durée et aléatoires.

Heureusement, l’avancée de la technologie a permis la création d’appareils qui peuvent pallier les limites des ECG ordinaires. Il est désormais possible d’enregistrer soit même un électrocardiogramme de bonne qualité grâce à des objets connectés comme les smart watches ou les applications Smartphone. En utilisant les bons outils ECG, vous pourrez poser un diagnostic de façon fiable et rapide.

Quels sont les risques que peut provoquer une tachycardie jonctionnelle ?

La plupart du temps, la tachycardie intra-nodale est considérée comme bénigne. Elle n’entraine ni fatigue du cœur ni risque de thrombus et d’embole. Elle n’entraine des conséquences négatives que par des modalités indirectes. L’accélération aléatoire de la fréquence cardiaque du cœur peut être dangereuse dans certaines circonstances comme pendant la conduite, la plongée, l’escalade…

Toutefois, les choses sont bien différentes lorsqu’il s’agit de la voie accessoire ou syndrome de Wolff Parkinson White. Ce dernier peut être dangereux dès sa manifestation, avec notamment un risque connu de mort subite, qui est néanmoins très rare.

Quels sont les traitements recommandés contre la tachycardie jonctionnelle ?

Electrocardiogramme pulsation cœur

Bien qu’elles soient généralement bénignes pour la plupart, les tachycardies jonctionnelles sont quand même des troubles devant être soignés. Elles sont traitées en fonction de la gêne qu’elles occasionnent au patient. Le médecin se doit d’abord de déterminer le type de tachycardie jonctionnelle qui affecte le patient à travers l’ECG.

Il décidera ensuite du mode de traitement à adopter selon le cas. Lorsque les tachycardies intra-nodales sont rares et peu prolongées, le médecin peut décider de faire une abstention thérapeutique. Pour arrêter la crise, il peut également choisir de faire des manœuvres vagales.

Elles servent à créer chez le patient un frein au niveau du système nerveux autonome pour arrêter une tachycardie jonctionnelle. Parmi ces manœuvres, le médecin peut choisir de vous faire :

  • prendre un repos total et de rester calme ;
  • prendre une inspiration suivie d’un blocage de l’expiration avec effort de poussée ;
  • boire un verre d’eau froide ou prendre un bain froid ;
  • un massage sino-carotidien.

En cas de récidives gênantes malgré les manœuvres vagales, il est recommandé de prendre un traitement médicamenteux. Cela devient d’ailleurs nécessaire lorsque les crises se prolongent et deviennent persistantes. Il arrive même que le médecin administre parfois un médicament radical par voie veineuse pour arrêter une crise qui dure.

Lorsque les médicaments ne fonctionnent pas, la crise peut être arrêtée par décharge électrique. Cependant, le traitement de référence aujourd’hui est celui de l’ablation. Il est particulièrement recommandé en cas de gêne pour les intra-nodales. Pour ce qui est du syndrome de Parkinson, une exploration est au moins nécessaire pour connaître la nature dangereuse ou non de la voie accessoire.