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Tératospermie : causes, symptômes et traitements

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Tératospermie : causes, symptômes et traitements
Spermatozoïdes se dirigeant vers l'ovule

Bon nombre d’hommes découvrent la présence de la tératospermie, suite à leurs tentatives infructueuses de procréation. En effet, cette pathologie est caractérisée par une anomalie de la forme des spermatozoïdes. Cette anomalie est causée par divers facteurs, autant internes qu’externes à l’individu. Que savoir de la tératospermie ?

Qu’est-ce que la tératospermie ?

Définition de la tératospermie

La tératospermie est une anomalie spermatique, affectant la forme de la majorité des spermatozoïdes. En effet, dans cette affection, environ 95 % des spermatozoïdes ont une forme anomale lors d’une éjaculation.

Encore appelée tératozoospermie, la tératospermie est catégorisée selon sa gravité. Ainsi, elle peut être légère, modérée ou sévère, en raison du nombre de spermatozoïdes déformés. De plus, elle peut être associée à d’autres troubles du sperme que sont : l’athénospermie ou l’oligospermie.

Toute malformation de spermatozoïde n’est pas une tératospermie. En effet, la plupart des hommes ont des spermatozoïdes atypiques dont la forme est anomale. Toutefois, cette anomalie n’affecte qu’une faible quantité de spermatozoïdes sur l’ensemble. Or, dans le cas de la tératospermie, la malformation concerne la majorité des spermatozoïdes.

Cette anomalie des spermatozoïdes peut toucher la formation de sa tête ou de sa queue. Néanmoins, l’anomalie peut également affecter les deux parties du spermatozoïde.

Caractéristiques des spermatozoïdes anormauxen cas de tératospermie

Les spermatozoïdes sont dits anormaux lorsqu’ils sont affectés à la tête, à la queue ou à la partie intermédiaire des deux. Ils peuvent également être affectés aux trois endroits à la fois.

Tête

Malformations de la tête des spermatozoides – © Crédit : informationhospitaliere.com
Malformations de la tête des spermatozoides – © Crédit : informationhospitaliere.com

Les spermatozoïdes anormaux, contrairement aux sains peuvent présenter une très grande tête (macrocéphale) ou une toute petite tête (microcéphale). Ils peuvent également avoir une à deux têtes allongées, ou être dépourvus de tête.

Par conséquent, ces anomalies au niveau de la tête des spermatozoïdes les rendent incapables à pénétrer l’ovule.  

Queue

Défauts des spermatozoides – © Crédit : informationhospitaliere.com
Défauts des spermatozoides – © Crédit : informationhospitaliere.com

En cas de tératospermie, la queue des spermatozoïdes encore appelée flagelle, est beaucoup plus courte que la normale. Elle peut aussi être enroulée ou présenter une double queue. Lorsque l’anomalie touche la queue du spermatozoïde, elle l’empêche de se déplacer normalement pour atteindre l’ovule.

Partie intermédiaire entre la tête et la queue

En cas de tératospermie, la partie intermédiaire située entre la tête et le flagelle est littéralement plus longue. Cette anomalie de la partie intermédiaire empêche aussi le spermatozoïde de pénétrer l’ovule.

Quels sont les facteurs de risque liés à la tératospermie ?

La survenue de la tératospermie peut être liée à des facteurs affectant les organes génitaux et des facteurs médicamenteux. À ces facteurs s’ajoutent ceux ayant rapport à l’hygiène de vie ou à des infections.

Facteurs affectant les organes génitaux

Les facteurs liés à l’atteinte des organes génitaux pouvant engendrer la tératospermie sont multiples. Il s’agit :

  • De la présence de varices dans les testicules (varicocèle) précisément au-dessus ou autour de chaque testicule ;
  • D’un traumatisme au niveau de la prostate ou d’un des organes génitaux ;
  • D’une destruction partielle des voies spermatiques ;
  • D’une inflammation des vésicules séminales ;
  • D’une malformation des testicules ;
  • D’une chirurgie mal gérée.

Facteurs médicamenteux

La prise de certains médicaments peut entraîner une tératospermie. Il s’agit notamment des médicaments contre l’hypertension et la goutte. De plus, il y a les médicaments utilisés en cas de chimiothérapie ou de radiothérapie qui peuvent favoriser la tératospermie.

Facteurs hygiéniques

La tératospermie peut également être causée par d’autres facteurs externes à l’individu. Il peut s’agir :

  • D’une consommation excessive de l’alcool ;
  • De la prise abusive de la drogue et du tabac ;
  • De l’obésité ;
  • D’une exposition régulière des testicules à une chaleur intense ;
  • D’une pollution atmosphérique ;
  • D’une mauvaise alimentation.

Facteurs infectieux

Ces facteurs ont principalement rapport à une infection orchite provoquée par la lésion d’un testicule. Ils ont également rapport aux maladies rénales ou de foie.

Autres facteurs

Les autres facteurs pouvant favoriser la tératospermie sont :

  • Un problème génétique ;
  • Une carence hormonale ;
  • Une altération séminale ;
  • Une fièvre élevée.

Quels sont les symptômes de la tératospermie ?

La tératospermie est une anomalie qui présente rarement de signes. Le seul signe pouvant aider le patient à le suspecter est, la difficulté à concevoir.

Comment diagnostique-t-on la tératospermie ?

Le diagnostic de la tératospermie est effectué par un andrologue. Il est tout d’abord basé sur une analyse médicale qui est le spermogramme. En effet, le spermogramme permet de détecter le nombre de spermatozoïdes, leur vitalité, leur mobilité et leur morphologie.

Ensuite, afin de déclarer la tératospermie, il est passé à un test plus approfondi du spermogramme. Il s’agit du spermocytogramme, une étape plus longue du spermogramme. Pendant ce test, il est coloré sur des lames de frottis, environ 200 spermatozoïdes pour une analyse de leur morphologie.

Enfin, il est important d’effectuer une deuxième fois le test, dans l’intervalle de trois mois pour confirmer l’anomalie. En effet, le test est réalisé au moins 2 fois, car des facteurs externes peuvent agir sur la première analyse. Au nombre de ces facteurs, il y a une longue période d’abstinence, une prise excessive et régulière du cannabis ou un état fiévreux.

Il faut préciser que le test est réalisé avec un prélèvement de sperme fraîchement émis. Cela permet de garantir un résultat plus exact.

En outre, une spermoculture peut être accompagnée du spermogramme. Elle permet de rechercher dans le sperme, une infection pouvant agir sur la morphologie des spermatozoïdes.

Par ailleurs, un test de migration suivie (TMS) peut également être réalisé. Il permet de détecter le nombre de spermatozoïdes normaux contenu dans le sperme du patient. 

Comment traiter la tératospermie ?

Le traitement de la tératospermie se fait généralement en fonction de sa gravité. En effet, le traitement tient compte de la forme légère de l’anomalie à la plus grave.

Tératospermie légère et tératospermie modérée

En cas de tératospermie légère ou modérée, les traitements administrés concernent généralement des compléments de vitamines et des antioxydants. Aussi, le traitement peut-il être accompagné d’activités thérapeutiques. Ces traitements sont souvent recommandés et permettent d’améliorer la qualité des spermatozoïdes.

En outre, un traitement aux antibiotiques doit être effectué en cas d’infection détectée pendant la spermoculture.

De plus, le patient peut être appelé à changer son mode de vie, afin d’améliorer la morphologie des spermatozoïdes. Ainsi, il lui est conseillé d’éviter la consommation de l’alcool, la drogue et d’autres stimulants. Il est aussi conseillé de protéger ses testicules, et d’adopter surtout une bonne alimentation.  

Tératospermie sévère

En cas de tératospermie sévère, des techniques de procréation médicalement assistée sont utilisées pour aider le couple à la procréation. Au nombre de ces techniques, il y a : l’insémination intra-utérine, la fécondation in vitro et la fécondation in vitro avec injection spermatique. À ces méthodes s’ajoutent l’embryoscopie, le diagnostic génétique préimplantatoire et la fécondation in vitro par criblage génétique préimplantatoire. 

Insémination intra-utérine

Cette méthode permet de choisir et de déposer les spermatozoïdes les plus productifs dans l’utérus de la femme. Elle est réalisée généralement au cours de l’ovulation. L’introduction est faite après une petite stimulation chez la femme.

Fécondation in vitro

Dans ce cas, il est injecté un spermatozoïde bien fécond, directement dans l’ovocyte mature de la femme. Cette technique consiste en une fécondation forcée.

Fécondation in vitro sans injection spermatique

Par rapport à la fécondation in vitro sans injection spermatique, elle est réalisée en laboratoire. En effet, les ovocytes sont soigneusement sélectionnés chez la femme et sont combinés aux spermatozoïdes féconds.

Les spermatozoïdes doivent être aussi bien choisis selon leur morphologie, leur mobilité et vitalité. Suite à la fécondation et les débuts du développement embryonnaire, l’embryon est enfin introduit dans l’utérus de la femme.

Embryoscopie

Cette technique permet de détecter avec un endoscope introduit dans l’utérus, l’embryon ayant les meilleures caractéristiques morphologiques. Elle permet donc la sélection du meilleur embryon, sans pour autant les manipuler, afin d’accroître les chances de procréer.

Diagnostic génétique préimplantatoire

Cette technique se fait après la fécondation in vitro. Elle permet d’évaluer les préembryons, et de détecter ceux affectés par des anomalies génétiques. Ainsi, il est possible de choisir les préembryons sains sans aucune éventuelle anomalie génétique, à l’aide d’une biopsie.

Fécondation in vitro par criblage génétique préimplantatoire

Elle sert à détecter les préembryons qui portent des maladies non suspectées chez les parents. Par conséquent, il s’agit d’une technique de dépistage, qui consiste à éliminer les embryons affectés avant leur implantation dans l’utérus.