La thrombose cérébrale est une affection qui peut être artérielle ou veineuse. Dans le second cas, elle peut se révéler par des signes neurologiques variés. Toutefois, le pronostic vital est rarement engagé et le danger de traîner des séquelles est rare. Pour cela, il est primordial que la prise en charge se fasse rapidement. De plus, un traitement adapté doit être mis en place. Zoom sur la thrombose cérébrale.
Sommaire de l'article
La thrombose veineuse cérébrale : définition
Encore appelée thrombophlébite cérébrale ou thrombose des sinus veineux, la thrombose veineuse cérébrale est un défaut de vascularisation du cerveau lié à un thrombus. Ce dernier est un caillot de sang formé ailleurs dans l’organisme qui après avoir migré, s’est logé dans une veine cérébrale.
Il s’agit d’une forme particulièrement rare d’accident vasculaire cérébral (AVC). En réalité, la thrombose veineuse cérébrale correspond à moins de 1 % des AVC. Ces derniers représentent des thromboses artérielles cérébrales. Selon les études menées par des neurologues, cette pathologie touche des patients relativement jeunes qui sont en majorité des femmes.
La thrombose veineuse cérébrale : les causes
Les cas de thrombose veineuse cérébrale sont liés à des causes variées. En premier lieu, ils interviennent suite à des problèmes tels que :
- les traumatismes crâniens ;
- les embolies pulmonaires ;
- les phlébites ;
- les maladies inflammatoires ;
- les états de fièvre prolongée ;
- les cancers ;
- les pathologies hématologiques ;
- les troubles de la coagulation, etc.
Certaines maladies infectieuses comme la méningite peuvent se compliquer avec la thrombose cérébrale veineuse. Il en est de même pour les affections ORL comme l’otite ou la sinusite.
Facteurs de risques
Parmi les facteurs de risque connu se trouvent :
- la contraception œstroprogestative ;
- la septicémie ou infection généralisée ;
- les complications d’interventions neurochirurgicales (causes iatrogéniques).
La thrombose veineuse cérébrale est dite idiopathique, lorsqu’il n’est pas possible d’en détecter la cause de manière exacte.
Thrombose veineuse cérébrale et Covid-19
Suite à la première vague de vaccination anti-COVID, des cas de thromboses veineuses avaient été recensés. Cela avait suscité de nombreux débats, et même entrainé un arrêt de l’inoculation du vaccin AstraZeneca. Situés dans le cerveau, mais aussi dans l’abdomen, ces cas de thromboses restent extrêmement rares.
Au vu des différentes données relevées, il est établi, que le nombre de personnes ayant réellement développé une thrombose veineuse suite au vaccin est de l’ordre de 4 sur 1million de personnes. Selon les experts, le fait que ces thromboses veineuses apparaissent après l’inoculation du vaccin serait dû à une réaction auto-immune. Le vecteur adénoviral pourrait d’ailleurs être la cause de cette réaction.
Les patients atteints du coronavirus sont 100 fois plus susceptibles de développer une thrombophlébite veineuse cérébrale. En outre, d’autres études ont dévoilé que les personnes souffrant du Covid-19 ont huit fois plus de risques d’être atteintes d’une thrombophlébite cérébrale, que celles qui ont reçu un vaccin anti-coronavirus.
De ce fait, il est préférable de se faire vacciner, car le risque d’une thrombose veineuse cérébrale reste très faible. Par ailleurs, une prise en charge rapide doit être mise en place pour accompagner les patients souffrant de cette maladie.
La thrombose veineuse cérébrale : les symptômes
La thrombose veineuse cérébrale peut être révélée par de nombreux symptômes. Toutefois, le principal et le plus fréquent est, le ressenti de céphalées inhabituelles. Les maux de tête sont en effet présents dans plus de 90 % des cas de thromboses. Il s’agit de maux de tête intenses et persistants. Le plus souvent, ils résistent à la prise d’antalgiques.
En dehors des maux de tête, la thrombose veineuse cérébrale peut se révéler par :
- un déficit moteur ou sensitif ;
- une hypertension intracrânienne ;
- des troubles du langage ;
- des troubles de la vision ;
- des crises d’épilepsie généralisées ou localisées sur une seule partie du corps.
Les formes de thrombose qui ne sont pas prises en charge à temps peuvent entrainer des troubles de la conscience ou même un coma. Il faut dire que les symptômes de thrombose veineuse cérébrale s’installent progressivement. Il est donc possible de mettre en place un traitement adapté avant qu’il soit trop tard.
La thrombose veineuse cérébrale : diagnostic et traitement
Avant de prescrire un traitement, il faut absolument établir le diagnostic de la thrombose veineuse cérébrale. Cela est possible en réalisant une IRM cérébrale avec angio-IRM veineuse. L’examen permet de distinguer l’importance du thrombus, et d’évaluer son impact sur le tissu cérébral environnant. Le diagnostic peut également être établi après le passage du patient au scanner (TDM) ou à l’angioscanner.
Œdème cérébral, hémorragies ou encore hydrocéphalies sont quelques-unes des complications possibles de la présence d’un thrombus dans une veine. AVEC l’IRM, il est enfin plus aisé de déterminer la cause exacte de la pathologie.
Traitement de la thrombose veineuse
Un traitement anticoagulant est généralement installé pour soigner la thrombophlébite cérébrale. Après que le diagnostic est posé, un anticoagulant est immédiatement administré au patient sous forme injectable. Généralement, il s’agit d’héparine de bas poids moléculaire, ou d’un de ses dérivés. Dans les jours qui suivent, le relai est pris par des anticoagulants oraux.
La durée du traitement varie entre quelques semaines et plusieurs mois, en fonction de la cause de la pathologie. Chez certains patients, ce sera un traitement à vie. Par ailleurs, dans environ 5 % des cas, l’IRM démontre que la situation est grave. Le seul traitement possible alors est la chirurgie.
Traitement étiologique
Dans le cadre de la thrombose veineuse cérébrale, la cause (étiologie) doit être traitée et éliminée en même temps que l’affection. Par exemple, une antibiothérapie sera préconisée en cas d’infection. S’il s’agit d’une maladie inflammatoire, ce sera plutôt une médication à l’aide d’immunosuppresseurs. Des produits antalgiques, antiépileptiques ou encore antiœdémateux peuvent se rajouter aux autres médicaments, pour aider le patient à se remettre.
Quoi qu’il en soit, dans la majorité des cas, le pronostic vital est rarement engagé. Contrairement aux AVC artériels (infarctus cérébraux), l’AVC veineux offre de meilleures chances de rémission, avec un taux de mortalité de moins de 10 %.
La thrombose veineuse cérébrale : conséquence et séquelles
La principale conséquence de la thrombose est le mauvais écoulement du sang dans les vaisseaux et tissus. Cette mauvaise irrigation peut entraîner la mort de certains tissus cellulaires, et éventuellement la perte de certaines fonctions. Cependant, quand le patient est pris en charge et soigné à temps, il guérit et ne conserve pas de séquelles.
Dans le cas contraire, les séquelles observées sont entre autres :
- la paralysie ;
- l’épilepsie ;
- les troubles oculaires causés par l’hypertension intracrânienne, etc.
En comparaison des autres types d’AVC, la récupération d’une thrombose veineuse est toujours meilleure.
Pour éviter les AVC en général, il est recommandé d’adopter de saines habitudes de vie. Ce conseil ne peut être que renouvelé en ce qui concerne l’AVC veineux. Outre cela, il est conseillé de se rendre en consultation au plus tôt si vous souffrez de maux de tête persistants suite à une chute, ou si vous souffrez de l’une des affections mentionnées ci-dessus. Ce dernier conseil est notamment valable en cas de problèmes de vision, de gêne des fonctions linguistiques, de crises épileptiques ou de raideur des membres.
Même si la thrombose veineuse cérébrale ne tue pas de manière aussi radicale que l’AVC artériel, elle constitue une pathologie à traiter avec sérieux. Autrement, il faudra faire face à des séquelles irréversibles.