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Trouble dissociatif de l’identité : symptômes, diagnostic et prise en charge  

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Trouble dissociatif de l’identité : symptômes, diagnostic et prise en charge  
Fille souffrant du trouble dissociatif de la personnalité

Au nombre des affections liées à la personnalité chez l’homme, on peut notifier le trouble de la personnalité multiple, aujourd’hui appelé trouble dissociatif de l’identité. Cette maladie mentale s’accompagne d’une multitude de symptômes. Néanmoins, il est tout de même possible de prendre la maladie en charge à travers diverses formes de traitement. Qu’appelle-t-on trouble dissociatif de l’identité ? Quelles sont les causes de ce trouble de la personnalité et comment le prendre en charge ?

Trouble dissociatif de l’identité : présentation de la maladie

Deux critères diagnostics définissent le trouble dissociatif de l’identité. En effet, le premier critère désigne la maladie comme étant une perturbation de l’identité. Celle-ci est caractérisée par plusieurs états de la personnalité distincts. Il existe donc une discontinuité dans les souvenirs du patient et dans ses comportements.

Le second critère est celui de la perte de mémoire durant un laps de temps, communément appelé amnésie. À ce niveau, les patients présentent de fréquents trous de mémoire. Ces derniers concernent, le plus souvent, des événements qu’il semble pourtant difficile d’oublier, notamment :

  • Des événements traumatiques ;
  • Des événements quotidiens ;
  • Des informations personnelles, généralement importantes.

Lorsqu’un individu est affecté par le trouble dissociatif de l’identité, il change de personnalité. Cette maladie mentale fait généralement son apparition officielle à la suite d’un traumatisme important ou d’un stress intense. L’une des caractéristiques du trouble dissociatif de l’identité est la dissociation.

Dissociation : de quoi s’agit-il ?

Le trouble de la personnalité multiple est avant tout un trouble dissociatif. La dissociation ne désigne pas forcément une maladie. Il s’agit d’un phénomène que l’on emploie tous au quotidien. À titre illustratif, lorsque l’homme est totalement coupé du monde présent, on dit qu’il est « dans le vague ».

Lorsqu’elle est utilisée comme mécanisme de défense, la dissociation implique :

  • Un dérèglement de la conscience ;
  • Un bouleversement mémoriel et
  • Une perturbation de la perception identitaire.

Tel est le cas avec le syndrome de Stockholm, où lorsqu’un individu est atteint, il n’a plus de pouvoir sur son avenir. Il subit un phénomène de dissociation et est paralysé émotionnellement. Ce blocage a de nombreux effets indésirables.

Méconnaissance du trouble dissociatif de l’identité 

Autrefois, appelé trouble de la personnalité multiple, le trouble dissociatif de l’identité a souvent été abordé dans le cinéma ou les œuvres littéraires. Cependant, ces œuvres, contrairement à la psychiatrie, ne dressent pas un tableau conforme de la conception du trouble dissociatif de l’identité. Ils ont d’ailleurs tendance à le confondre à la schizophrénie.

Il existe cependant une différence notable entre celle-ci et le trouble dissociatif de l’identité. Lorsqu’un individu souffre d’un trouble dissociatif de l’identité, il ressent une altérité en lui-même, tandis que la source des symptômes d’un schizophrène est externe. Il existe également d’autres critères qui permettent de distinguer ces pathologies mentales. Outre la schizophrénie, il arrive même que certains spécialistes confondent le trouble dissociatif de l’identité au trouble de la personnalité borderline.

Existence du trouble dissociatif de l’identité

Il y a eu assez de controverse en ce qui concerne la validité du trouble dissociatif de l’identité comme diagnostic médical. Nombreux sont ces spécialistes de la santé mentale qui considèrent le trouble dissociatif de l’identité comme un amalgame de pathologies telles que :

  • Le trouble de la personnalité borderline ;
  • La schizophrénie ;
  • Le syndrome de stress post-traumatique.

Dans le même temps, certains médecins croient en l’existence réelle de ce trouble de la personnalité. Pour eux, il existe un réel trouble dissociatif de l’identité et sa contrefaçon (inventée par les médias et les thérapeutes peu scrupuleux). Pour ce faire, ils demandent à ce que l’on fasse une distinction entre ces deux différentes faces de cette maladie mentale.

Trouble dissociatif de l’identité : quelles sont les personnes et facteurs de risque

Des données, recueillies en 2002 estiment qu’environ 10 % de la population mondiale contre 16 % de celle hospitalisée serait victime d’un trouble dissociatif de l’identité. Par ailleurs, il est toujours difficile d’établir la prévalence de cette maladie mentale. Cependant, une étude de petite ampleur réalisée aux USA a fait ressortir que l’homme comme la femme peuvent être sujets au développement du TDI (trouble dissociatif de l’identité).

Contrairement aux USA, il n’est pas facile de recenser des cas de TDI en France. La première raison est que la plupart des spécialistes de la santé mentale en France n’ont pas vraiment d’expérience du TDI. Deuxièmement, certains spécialistes français remettent en doute l’existence de cette pathologie. Pour eux, les symptômes du TDI s’apparenteraient à un état hystérique durant lequel le patient simule « plusieurs personnalités ». Toutefois, le TDI peut être déclaré à tout âge. En revanche, son diagnostic chez l’enfant est difficile à établir.

Parlant des facteurs de risque de la maladie, il s’agit principalement des traumatismes importants. On peut citer :

  • Une maladie grave et sévère ;
  • Les maltraitances (morales, physiques ou sexuelles) ;
  • La perte d’un proche (parent, par exemple).

Ces traumatismes surviennent habituellement dans l’enfance.

Causes du trouble dissociatif de l’identité

Le TDI est particulièrement basé sur la dissociation. Cette dernière est consécutive à un traumatisme ou un stress intense. La nature de certains symptômes de cette maladie mentale découlerait d’un trouble psychotique sous-jacent, lequel est précipité par le traumatisme.

Certaines sources estiment que plus de 80 % des personnes atteintes du TDI auraient été gravement négligées ou maltraitées au cours de leur enfance. Des patients ont connu par le passé la perte d’un parent proche ou d’autres événements stressants.

Le psychisme du patient, pour assurer la protection de ce dernier, isole ces expériences négatives. Au fil du temps, les individus dans le cas ont tendance à développer une capacité à surmonter n’importe quel événement traumatisant. En se créant une nouvelle identité, ils se détachent de leur environnement hostile.

Quelles sont les formes du TDI ?

Cette affection mentale existe sous deux formes : forme sans expérience de possession et forme avec expérience de possession.

Forme avec expérience de possession

Cette forme se caractérise par une apparition des alter egos comme des identités extérieures prenant le contrôle sur le patient. Ces différentes identités ont chacune leur façon de réagir et de penser. Le patient possède ainsi une autre personnalité différente de la sienne. Celle-ci peut être un défunt, un individu du sexe opposé ou du même âge. Lorsque le patient présente cette seconde personnalité, il développe une absence totale de souvenirs de son propre passé.

Dans la majorité des cas, le patient change constamment de « face » sans avoir des bribes de souvenirs de la dernière personnalité qui l’a habité. Par ailleurs, certains spécialistes estiment que cette forme de TDI est similaire à une schizophrénie ou au trouble psychotique.

Forme non possessive

À ce niveau, le patient peut ressentir une altération brusque de sa conscience. Il ne se rend pas compte qu’il est l’agent de ses actes et émotions, de son propre discours. Cette forme de TDI se caractérise particulièrement par une diversité (plus de 02) de l’état autonome du patient. Ces alter egos apparaissent de manière successive selon les circonstances.

Dans cette forme, le patient reste témoin de ce qu’il se passe en lui. Il ne déploie aucun effort pour empêcher ces différentes personnalités de prendre possession de son corps. Détecter cette forme de TDI est généralement complexe. C’est elle qui, selon certains experts, se rapprocherait plus du trouble de la personnalité borderline.

TDI : Symptômes de la pathologie

Le trouble dissociatif de l’identité est caractérisé par deux principaux symptômes. Il s’agit de l’amnésie et l’affluence d’identités. Cependant, il existe d’autres manifestations qui peuvent coexister.

Amnésie et trous de mémoire

Lorsqu’un individu souffre du trouble dissociatif de l’identité, il oublie certains faits essentiels. Il peut être question :

  • De ses propres compétences (si le patient est un guitariste, il peut oublier comment se servir de son instrument) ;
  • De certains gestes simples du quotidien comme savoir manipuler son téléphone ;
  • De son adresse ;
  • Des événements ayant rapport avec son enfance ou son adolescence ;
  • De certains de ses comportements.

Il peut aussi s’agir des antécédents d’intrusion d’identités.

Multitude de personnalités

Lorsqu’un individu souffre de TDI, il change fréquemment de personnalités. Dans la forme possessive de la maladie, le changement de personnalité est facilement apparent pour l’entourage du patient. Le patient développe une nouvelle identité, agit et s’exprime comme un autre individu. Par contre, dans la forme non possessive de la maladie, le patient est certes présent, mais ne parvient pas à contrôler les actes qu’il pose.

En cas de TDI, le patient fait référence à lui-même à la troisième et première personne du pluriel. Il ressent son corps comme quelqu’un du sexe opposé ou celui d’un enfant. Cependant, les différentes faces du patient peuvent interagir dans un dialogue intérieur. La plupart du temps, les patients signalent souvent (lors des consultations) entendre des voix.

Autres symptômes associés au TDI

Souffrir du trouble dissociatif de l’identité peut entraîner l’apparition d’autres symptômes, notamment :

  • Des douleurs ;
  • Des hallucinations ;
  • Des addictions liées à la consommation de substances psychoactives ;
  • Le développement de comportements dangereux envers les autres ;
  • Des maux de tête.

En outre, on peut aussi ajouter les séries d’automutilations et les flashbacks.

Trouble de la personnalité multiple : Diagnostic de la maladie

Le diagnostic de la maladie peut être réalisé par un médecin psychologue ou un psychiatre. Cependant, il serait crucial que le médecin chargé du diagnostic arrive à distinguer le TDI des autres formes de pathologies mentales.

Pour établir un bon diagnostic, le médecin doit avoir des séries d’entretiens prolongées avec le patient. Souvent, la prise d’anxiolytique (médicament sédatif) par le patient peut faciliter le diagnostic. Afin d’examiner les symptômes du patient, le médecin peut demander à ce dernier de tenir un journal lors des différentes consultations.

Par ailleurs, au cours du déroulement du diagnostic, le médecin doit s’assurer que le patient ne simule pas. Parfois, à cause d’une mauvaise interprétation des symptômes, le patient peut induire le médecin en erreur.

Traitement du TDI

Le plus souvent, la prise en charge de cette maladie mentale se résume à la psychothérapie. Pour atténuer les symptômes liés au trouble dissociatif de l’identité, le médecin peut prescrire des médicaments au patient. En revanche, la prise de ces médicaments ne garantit pas une guérison de la maladie. Déterminer les circonstances traumatisantes ainsi que les différentes « faces » du patient est déterminant dans la prise en charge de cette maladie.

Grâce à la psychothérapie, le médecin parvient à intégrer les différentes identités du patient. L’objectif de cette forme de prise en charge est de permettre au patient de vivre confortablement malgré ses alter ego et sans que son entourage s’en aperçoive. De plus, le médecin peut opter pour une hypnose afin d’accéder aux différentes identités que présente le patient.

La suite de la prise en charge du patient en psychothérapie vise à explorer les faits traumatiques déclencheurs. Il s’agit, notamment :

  • Des techniques d’expositions modifiées : celles-ci peuvent être employées pour désensibiliser le patient face aux souvenirs traumatisants qui le hantent ;
  • La thérapie EMDR : à l’aide de certaines techniques de visualisation, le médecin tente de résoudre les effets psychologiques du traumatisme dont est victime le patient.

À l’instar de la thérapie, il existe certains médicaments qui permettent de soulager certains symptômes du trouble dissociatif de l’identité, comme l’anxiété ou la dépression.

Les troubles liés à la personnalité sont plutôt fréquents de nos jours. Parmi ces troubles, on distingue particulièrement le trouble dissociatif de l’identité.