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Tuberculose : Transmission, Formes et Traitements de la maladie

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Tuberculose : Transmission, Formes et Traitements de la maladie

L’organisme humain est souvent sujet à des troubles, causés généralement par des êtres ou facteurs extérieurs, qui provoquent un dysfonctionnement des organes. La médecine a alors développé des moyens pour lutter contre ces différents troubles. Cependant, certaines maladies font réellement peur car elles sont mortelles et contagieuses, donc difficiles à contrôler. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la tuberculose, qui est une maladie infectieuse très contagieuse. Elle cause chaque année de nombreuses pertes en vies humaines. Heureusement, son carnage dans le monde a grandement diminué depuis l’avènement des tests de diagnostic rapides et surtout le développement de traitements efficaces. Quels sont ses symptômes et comment la traiter ? Découvrez ici tout ce qu’il faut sur la tuberculose.

Qu’est-ce que la tuberculose ?

La tuberculose est une infection qui atteint le plus souvent les poumons : on parle de tuberculose pulmonaire. Cependant, cette maladie infectieuse peut aussi atteindre d’autres organes : tuberculose extra-pulmonaire. C’est une mycobactérie appelée Mycobacterium tuberculosis, plus connue sous le nom de bacille de Koch (BK). La tuberculose se transmet entre humains par voie aérienne, à partir des formes respiratoires de la maladie. En général, cette affection se prolonge durant plusieurs mois. Avant que la médecine ne développe les traitements modernes, la tuberculose a causé de très nombreuses pertes en vies humaines. Heureusement, son traitement actuel est très efficace lorsqu’il est rigoureusement suivi.

Les formes de la tuberculose

Lorsque le bacille qui en est responsable fait son entrée dans le corps humain, la tuberculose peut se manifester sous différentes formes chez les patients.

L’infection tuberculeuse latente (ITL)

Une fois entré dans l’organisme humain, le bacille tuberculeux, qu’on appelle bacille de Koch, peut rester à l’état de repos peu actif (ou « dormant »). Ainsi, il ne provoque pas la maladie mais reste vivant : c’est ce que les scientifiques désignent par infection tuberculeuse latente (ITL). Cette infection latente est le résultat d’un équilibre, entre les bactéries et le système immunitaire de la personne infectée. La personne infectée n’est alors pas malade, elle ne présente aucun symptôme et ne peut contaminer les personnes saines qu’elle fréquente, mais d’une certaine façon, elle héberge les mycobactéries. L’infection tuberculeuse latente peut durer des années ou des décennies.

La tuberculose maladie ou tuberculose contagieuse

Environ 10% des personnes infectées développeront après ce temps de latence une tuberculose maladie, cette fois contagieuse. Elle peut se déclencher plus ou moins tôt durant leur vie, en fonction de leur âge et de leur état immunitaire.

Cette forme de tuberculose survient plusieurs mois et jusqu’à plusieurs années, après la contamination au bacille de Koch. Cependant, le risque de développer la tuberculose diminue avec le temps. Le risque de développer cette maladie est important pendant les 2 années qui suivent la contamination. Environ 5% des personnes contaminées développent une tuberculose maladie contagieuse, au cours des 2 années qui suivent l’infection. Environ 5 autres % la développent après ces 2 années.

Deux autres formes de tuberculose existent. Il s’agit de la primo-infection tuberculeuse sans symptômes ni anomalies au cours des examens et de la tuberculose multirésistante, qui résiste aux antibiotiques.

Comment contracte t-on la tuberculose ?

La façon la plus fréquente par laquelle on peut contracter la tuberculose est la contagion. En effet, une personne atteinte de la tuberculose pulmonaire est contagieuse et peut donc contaminer d’autres personnes dans son entourage. Elle se transmet par voie aérienne. Quand une personne atteinte de tuberculose pulmonaire éternue, tousse ou crache, elle projette des bacilles de Koch dans l’air. Il suffit que vous soyez dans les environs et que vous inhalez quelques-uns de ces bacilles pour être infecté.

D’après les estimations, près d’un quart de la population mondiale est atteint d’une infection tuberculeuse latente, ce qui signifie que ces derniers ont été infectés par le bacille tuberculeux mais ne sont pas (pour le moment) malades et ne peuvent pas contaminer d’autres personnes.

Lorsqu’une tuberculose maladie et contagieuse apparaît, les symptômes peuvent rester bénins pendant plusieurs mois. On parle de primo-infection tuberculeuse sans aucun symptôme ni anomalie, lors des examens. Par conséquent, il arrive que les malades ignorant la présence de cette maladie grave, tardent à consulter un médecin. Un retard qui favorise grandement la transmission du bacille tuberculeux à d’autres personnes de leur entourage. Une personne atteinte d’une tuberculose évolutive peut infecter entre 5 à 15 autres personnes saines par contact proche au cours d’une année.

Quelles sont les personnes les plus à risques de contracter la tuberculose ?

La maladie de la tuberculose atteint principalement les adultes et ceci au cours des années les plus productives de leur vie. Cependant, le risque d’être touché existe pour toutes les tranches d’âge. Commençons par les zones à risques. Il faut savoir que plus de 95 % des cas et des décès concernent les pays en développement.

Les premières personnes à risques sont celles qui ont le VIH. Le risque de développer une tuberculose évolutive est en effet 18 fois plus grand parmi les personnes infectées par ce virus. Lorsqu’il n’y a pas de traitement, la tuberculose tue en moyenne 45 % des personnes négatives au VIH et tue la quasi-totalité des sujets atteints du VIH.

Par ailleurs, les malades touchés par d’autres maladies qui affaiblissent le système immunitaire présentent eux-aussi un risque élevé de tuberculose pulmonaire. Chez les personnes qui souffrent de dénutrition, le risque est trois fois plus grand que la normale. Plus de deux millions de nouveaux cas de tuberculose enregistrés en 2019 étaient imputables à la dénutrition dans le monde.

En outre, les soucis causés par le tabagisme et la consommation d’alcool augmentent le risque d’apparition de la tuberculose, respectivement d’un facteur 3,3 et 1,6. Parmi les nouveaux cas de la maladie survenus dans le monde au cours de l’année 2019, 0,70 millions étaient imputables à des troubles liés au tabagisme et 0,72 millions étaient imputables à des troubles liés à la consommation d’alcool.

Quel est l’impact mondial de la tuberculose ?

On retrouve la tuberculose dans toutes les régions du monde. En 2019, l’Asie du Sud était la Région de l’OMS qui a enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas de tuberculose avec 44 % de tous les nouveaux cas. L’Afrique occupait le deuxième rang avec 25 % des nouveaux cas enregistrés dans le monde. Le Pacifique occidental a quant à lui eu le troisième taux de nouveaux cas le plus élevé au monde, soit 18 %.

Il faut aussi souligner que 87 % de ces nouveaux cas enregistrés dans le monde sont survenus dans les 30 pays qui ont la plus forte charge de tuberculose. Les huit pays que sont l’Inde, le Nigéria, l’Indonésie, les Philippines, la Chine, le Pakistan, le Bangladesh et l’Afrique du Sud, ont été les centres où étaient concentrés deux tiers des nouveaux cas enregistrés en 2019.

Symptômes et diagnostic de la tuberculose

Les symptômes de la tuberculose – © Crédit : informationhospitaliere.com
Les symptômes de la tuberculose – © Crédit : informationhospitaliere.com

Les symptômes les plus fréquents de la tuberculose pulmonaire évolutive sont entre autres :

  • Des douleurs thoraciques ;
  • Une toux qui s’accompagne d’expectorations, parfois teintées de sang ;
  • Un état de faiblesse ;
  • De la fièvre ;
  • Une perte de poids ;
  • Des sueurs nocturnes.

En ce qui concerne le diagnostic de cette maladie, l’OMS recommande d’utiliser des tests moléculaires rapides pour réaliser un diagnostic initial de toutes les personnes qui présentent des signes et des symptômes de tuberculose. Ce sont des tests très fiables. Ils permettront de faire des progrès considérables dans le processus de détection précoce des cas de tuberculose et de tuberculose pharmacorésistante. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande les tests rapides suivants : Truenat, Xpert MTB/RIF et Xpert Ultra.

Le diagnostic de la tuberculose multirésistante, de la tuberculose associée au VIH ainsi que d’autres formes de tuberculose pharmacorésistante, peut être complexe et coûteux. Cependant, dépister la tuberculose chez l’enfant peut être particulièrement difficile.

Traitement de la tuberculose

La tuberculose est heureusement une affection qui peut être traitée et guérie. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que le diagnostic et le traitement de cette maladie mortelle ont permis de sauver 63 millions de vies depuis l’an 2000.

Les personnes qui contractent la tuberculose doivent suivre rigoureusement un traitement antibiotique sur plusieurs mois (comme c’est souvent le cas avec des maladies causées par une bactérie) . Il est important de retenir que le diagnostic permet de déterminer précisément la forme de la tuberculose dont vous souffrez. Le traitement que les médecins proposent de faire suivre aux malades, varie alors selon la forme dont ceux-ci sont atteints. Ainsi, le type de médicaments à utiliser, le nombre de ces médicaments comme la durée du traitement seront alors déterminés par la forme de tuberculose dont souffre le sujet malade.

Le traitement d’une infection tuberculeuse latente

Le diagnostic d’une infection tuberculeuse latente (ITL) se fait grâce à une intradermoréaction positive ou un test à l’interféron -gamma. Cette forme de la tuberculose est traitée pour éviter que la maladie ne se déclare. Le traitement se fait soit :

  • Par rifampicine et isoniazide pendant 3 mois ;
  • Par isoniazide pendant 9 mois.

Le traitement de la primo-infection tuberculeuse sans symptôme

Dans le cas de cette primo-infection tuberculeuse qui ne présente aucun symptôme ni aucune anomalie aux examens radiologiques, la nécessité d’entreprendre un traitement est discutée par l’équipe médicale spécialisée. Cette décision est prise au cas par cas, selon les facteurs de risque que présente la personne, son âge et ses éventuelles maladies associées.

Le traitement de la primo infection tuberculeuse avec symptômes

Lorsque le patient présente déjà les signes de la maladie, le traitement devient délicat. Avant de démarrer le traitement de la tuberculose, le médecin va se lancer à la recherche d’éventuelles contre-indications aux médicaments antituberculeux qui seront utilisés. Il va alors prescrire pour cette raison, divers examens, notamment des analyses de sang ainsi qu’une consultation ophtalmologique. En effet, l’un des antibiotiques prescrits pour le traitement antituberculeux peut perturber la vision des couleurs.

Le traitement de la tuberculose consiste à prendre tous les jours pendant au moins 3 à 6 mois minimum, plusieurs antibiotiques en même temps, parmi ceux-ci : rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol. Pour leur choix, on effectue un antibiogramme spécifique, afin de tester la sensibilité du bacille de Koch à ces antibiotiques.

Généralement, le schéma qui est utilisé pour le traitement est :

  • La prise des 4 antibiotiques pendant les deux premiers mois ;
  • La prise de l’isoniazide et rifampicine pendant les quatre mois qui suivent.

Pour qu’un sujet puisse guérir, il est capital de suivre scrupuleusement ce traitement. Si vous êtes dans le cas, vous devez veiller à prendre régulièrement vos médicaments pendant toute la durée prescrite et veiller à ne jamais arrêter vous-même votre traitement. Si les prescriptions ne sont pas respectées, le bacille de Koch peut rapidement devenir résistant aux antibiotiques. Ce qui rend ces derniers moins efficaces. Si ce cas de figure se présente, vous serez obligé de changer de traitement.

Cependant, les antibiotiques peuvent comme tout traitement médicamenteux avoir des effets indésirables sur le patient. L’un des antibiotiques en l’occurrence l’isoniazide, peut provoquer certains effets indésirables neurologiques. Pour les prévenir, le médecin prescrit souvent de la vitamine B6 en complément du traitement :

  • Aux patients alcooliques ;
  • Aux personnes qui présentent une insuffisance rénale ou encore une infection par le VIH (sida) ;
  • Chez les femmes enceintes.

De même, il peut s’avérer nécessaire de prescrire des compléments alimentaires en cas de dénutrition. Attention, ces derniers ne sont pas à prendre en automédication, mais uniquement sur avis et recommandation de votre médecin traitant.

Étant donné que le traitement de la tuberculose associe plusieurs antibiotiques, ses effets secondaires peuvent être nombreux. Nous pouvons citer entre autres : les douleurs d’estomac (gastralgies), les nausées, l’hépatite médicamenteuse, les vertiges, les démangeaisons, fourmillements (paresthésie), la coloration rouge des urines (dues à la rifampicine), de la perception des couleurs (causés par l’éthambutol) et les troubles de la vue.

Toutefois, il faut reconnaître que ces effets secondaires ne sont pas plus importants que pour d’autres traitements et en plus, des solutions existent pour les atténuer. Si vous ressentez un quelconque effet secondaire, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou à votre pharmacien.

Tuberculose multirésistante : un traitement plus lourd

De plus en plus, il arrive des cas où la souche de bacille de Koch devient insensible à plusieurs antibiotiques (antibiorésistance) dont au moins les deux plus efficaces (isoniazide et rifampicine). Ces souches se multiplient ces dernières années et apparaissent souvent : on parle de souches de bacille de Koch multirésistantes. Le traitement de cette tuberculose qualifiée de multirésistante est plus lourd et consiste alors à faire appel à d’autres antibiotiques. Cependant, le traitement est plus long (il peut aller jusqu’à deux ans) et est difficile à supporter.

Comment se fait le suivi médical du traitement antituberculeux ?

Pendant le traitement, il est important de surveiller le patient afin de vérifier que celui-ci est réellement en train de guérir mais aussi, pour rechercher d’éventuels effets secondaires. Il existe plusieurs examens qui permettent aux médecins de s’assurer du bon déroulement et de l’efficacité du traitement. Cette surveillance du traitement antituberculeux repose sur :

  • Des examens sanguins : qui permettent de s’assurer du bon fonctionnement du foie que les antibiotiques peuvent perturber ;
  • Des examens cliniques réguliers : jusqu’à la fin du traitement et 18 mois après son démarrage ;
  • Un contrôle des crachats : en cours et en fin du traitement afin de vérifier la disparition du bacille de Koc ;
  • Une consultation chez un ophtalmologue : afin d’écarter tout effet indésirable sur la perception des couleurs, due à l’éthambutol (après le début de traitement) ;
  • Une radiographie pulmonaire : pendant et en fin de traitement, ainsi que 18 mois après le début du traitement.

Quelques recommandations pour la réussite du traitement

Pour réussir le traitement de la tuberculose, le patient doit observer plusieurs bonnes pratiques que sont :

  • Respecter rigoureusement son traitement (il n’est en aucun cas, appelé à modifier ou à arrêter sans avis médical) ;
  • Suivre les conseils et prescriptions du médecin ;
  • Respecter ses rendez-vous médicaux ainsi que les examens de suivi ;
  • Consulter son médecin traitant lorsqu’il ressent d’effets indésirables du traitement ou en cas de complications ;
  • Éviter de prendre d’autres médicaments sans en avoir parlé avec son médecin, car certains antibiotiques contre la tuberculose interagissent avec d’autres médicaments. Prendre conseil chez son pharmacien.

Pour que le traitement antituberculeux réussisse, il est important que le patient reçoive des informations et un soutien de la part d’un agent de santé ou d’un volontaire qualifié. Sans cet accompagnement, il est plus complexe pour les patients d’adhérer au traitement.

Peut-on continuer à travailler alors qu’on est atteint de la tuberculose ?

La réponse est non. Un arrêt de travail vous sera immédiatement prescrit (si vous exercez une activité professionnelle) dès que le diagnostic sera posé. Il est indispensable que vous arrêtiez votre activité si vous avez une tuberculose pulmonaire qui est très contagieuse. Cet arrêt dure tout le temps où vous êtes contagieux, ceci dans le but d’éviter de contaminer vos collègues ou collaborateurs, par le bacille de Koch. La durée de l’arrêt de travail qui vous sera prescrit, dépendra ensuite de votre état de santé au moment du diagnostic, du traitement proposé, ainsi que des éventuelles complications de votre tuberculose.

Cependant, une adaptation de reprise du travail pourrait être envisagée. Il peut être question d’une mi-temps thérapeutique, sur une courte période ou même une adaptation du poste de travail… Lorsque l’arrêt de travail qui vous est prescrit par votre médecin traitant doit durer plus de 30 jours, une visite de pré-reprise auprès du médecin du travail est obligatoire.

La tuberculose est une infection d’origine mycobactérienne qui touche le plus souvent les poumons. Elle est chronique, évolutive, certes souvent avec une période de latence qui fait suite à la contamination. Elle se manifeste par une toux productive, une perte de poids, de la fièvre et une sensation de malaise. Le diagnostic est établi par les médecins qui utilisent de plus en plus, des tests diagnostics moléculaires rapides. En ce qui le concerne, le traitement de la tuberculose repose sur une association de médicaments antimicrobiens, administrés pendant au moins 3 à 6 mois. Pour que ce traitement soit une réussite, il est important que le patient soit suivi par un agent de santé ou un volontaire qualifié.