Tuméfactions : manifestations et traitements

La plupart du temps, il est fréquent de constater sur le corps de certaines personnes, des gonflements de tout genre. Ces gonflements appelés « tuméfactions », sont d’origines diverses et nécessitent un traitement. Quelles sont les diverses formes de tuméfactions ? Comment se manifestent-elles ? Quels sont les traitements disponibles pour lutter efficacement contre cette pathologie ?

La tuméfaction : que peut-on comprendre ?

Du latin « tumefactio » qui signifie « gonflement », la tuméfaction peut se définir comme étant une augmentation anormale du volume d’un tissu, d’un organe ou d’une partie du corps. Une inflammation, un abcès, un hématome post-traumatique ou une tumeur peuvent se relever comme étant les causes d’une tuméfaction.

Ces facteurs sont les causes les plus fréquentes que rencontrent les médecins après consultation. Ainsi, les tuméfactions sont susceptibles dapparaître sur toutes les parties du corps.

Quels sont les différents types de tuméfactions ?

Les tuméfactions existent sous diverses formes. Ainsi, on distingue :la tuméfaction osseuse, la tuméfaction articulaire, la tuméfaction dorsale et la tuméfaction cervicale. À ceux-là s’ajoutent, la tuméfaction pelvienne et la tuméfaction testiculaire.

La tuméfaction osseuse

La tuméfaction osseuse est une accumulation de cellules inhabituelles qui surviennent au niveau d’un os (développement d’un organe pathologique à l’intérieur de l’os). Quand elles apparaissent dans l’os, on dit qu’elles sont primitives. Mais lorsqu’elles se propagent dans les autres parties du corps, elles sont dites métastatiques.

Une tuméfaction osseuse peut survenir quand une blessure n’est pas totalement guérie. Elle peut également survenir suite à une maladie héréditaire, une radiothérapie ou un cancer osseux.

La plupart des tuméfactions osseuses sont souvent non cancéreuses (bénignes), contrairement à celles malignes (tuméfactions cancéreuses). Les tuméfactions osseuses bénignes ne se propagent pas dans tout le corps et ne mettent pas la vie de la personne atteinte en danger. Elles sont souvent anéanties par une chirurgie. Après cette intervention, elles ne réapparaissent plus.

Les tuméfactions osseuses cancéreuses touchent généralement les adolescents et les plus jeunes adultes. Elles sont souvent causées par l’ostéosarcome (tumeur plus fréquente qui touche beaucoup plus la gent masculine) et le sarcome d’Ewing (très rare).

Tuméfaction articulaire et dorsale

Une tuméfaction peut toucher une articulation, au niveau du doigt, du genou ou du poignet. Ce type de tuméfaction est appelé tuméfaction articulaire. Un épanchement synovial est généralement la cause de cette tuméfaction.

Parlant de tuméfaction dorsale, le terme « dorsale » est souvent employé pour localiser l’enflure. Au niveau de la main par exemple, contrairement à la face palmaire, on parle d’une tuméfaction de la face dorsale (de la main).

Tuméfaction cervicale

La tuméfaction cervicale est liée la plupart du temps à une adénopathie (état pathologique d’un ganglion lymphatique dont le gonflement peut avoir plusieurs sources). La maladie des griffes du chat, la lymphadénite, ou la toxoplasmose sont des infections du ganglion lymphatique.

Il faut préciser que d’après les médecins ORL (oto-rhino-laryngologie), les tuméfactions cervicales font partie des motifs les plus fréquents de consultation. Le siège, l’aspect, le nombre, la sensibilité, la taille et la nature de cette tuméfaction ne peuvent être précisés qu’après un diagnostic.

En dehors de l’adénopathie, une tuméfaction cervicale peut résulter d’un problème congénital : kyste du tractus, kystes bronchiaux, kystes dermoïdes, thyréoglosse. Une hypertrophie de la glande sous-maxillaire, un lipome ou encore toute accumulation de tissus dans la zone cervicale sont des causes du phénomène. Des troubles comme le goitre diffus ou nodulaire, la thyroïdite subaiguë et un cancer des voies aérodigestives supérieuressont également des origines de cette forme de tuméfaction.

Généralement, les tuméfactions cervicales sont localisées au niveau du plancher de la bouche, de l’amygdale platine, du bord postérieur de la langue ou de l’hypopharynx.

Tuméfaction pelvienne

Les tuméfactions pelviennes affectent les femmes. On en distingue deux types : le fibrome utérin et le kyste de l’ovaire.

Fibrome utérin – © Crédit : informationhospitaliere.com
Fibrome utérin – © Crédit : informationhospitaliere.com

Ces deux phénomènes peuvent être découverts lors d’un examen gynécologique. La tuméfaction pelvienne peut avoir une nature solide, hétérogène ou liquidienne. Elle peut être causée par une grossesse, des kystes folliculaires de l’ovaire, des cancers ovariens ou de trompes. Des hydrosalpinxes ou abcès tubovariens sont également des facteurs à l’origine de ce type de tuméfaction.

Tuméfaction testiculaire

Comme l’indique son nom, la tuméfaction testiculaire se traduit par le gonflement d’un testicule. Cela peut s’observer selon 2 cas : une tumeur bénigne (le kyste de l’épididyme) ou une tumeur maligne (cancer des testicules). La tuméfaction testiculaire peut être le résultat d’une torsion testiculaire, une torsion d’hydatite ou une hydrocèle vaginale.

La varicocèle peut aussi se révéler comme étant une cause potentielle. Il faut préciser que le cancer des testicules est la cause la plus grave (20 à 40 % des cas). Cependant, il existe des moyens pour en guérir.

Quels sont les symptômes d’une tuméfaction ?

Les symptômes d’une tuméfaction dépendent de sa nature ou de son emplacement.

Manifestation osseuse

Lorsqu’il s’agit d’une tuméfaction osseuse, celle-ci se manifeste souvent par une douleur au niveau de l’os atteint. Au début, elle peut être indolore chez certaines personnes. Cependant, la douleur peut être sévère à la longue. Elle peut survenir pendant le repos ou dans la nuit. La perte de poids, des boitements, des sentiments de fatigue sont également des manifestations.

Lorsque la tuméfaction osseuse est cancéreuse, elle tend progressivement à affaiblir l’os. Cet affaiblissement peut en causer la fracture dans l’exécution des activités habituelles.

Tuméfaction articulaire et tuméfaction cervicale

Par ailleurs, une tuméfaction articulaire se manifeste par un gonflement douloureux de l’articulation. Cette dernière peut être rouge et chaude selon le cas.

Chez un patient souffrant d’une tuméfaction cervicale, on peut observer chez ce dernier un changement de voix, une sensation de gêne lors de la déglutition (dysphagie), une odynophagie ou une rhinorrhée. Certains symptômes peuvent se traduire par une otalgie, une dyspnée, la fièvre, la douleur de gorge, des sueurs nocturnes, ou des amaigrissements.

Tuméfaction pelvienne

Les symptômes d’une tuméfaction pelvienne comprennent :

  • Des douleurs de l’estomac ;
  • Des nausées ;
  • Des perturbations de règles ;
  • Des pertes vaginales d’une manière anormale ;
  • Des pertes urinaires ;
  • Des douleurs au niveau du bassin ;
  • Des pertes d’appétit.

Par ailleurs, l’augmentation du volume de l’abdomen et les métrorragies sont également les manifestations d’une tuméfaction pelvienne.

Tuméfaction testiculaire

Les tuméfactions testiculaires quant à elles, se traduisent généralement par des sensations de douleurs au niveau des testicules. Lorsqu’il la cause est un cancer testiculaire ou une varicocèle, l’infection reste indolore. Néanmoins, une augmentation du volume des testicules est quand même observée.

Comment se fait le diagnostic des tuméfactions ?

Plusieurs techniques sont généralement utilisées pour diagnostiquer les tuméfactions. Dans le cas des tuméfactions osseuses ou articulaires, à la moindre sensation de douleurs par la victime, les médecins réalisent une radiographie. Cela leur permet de voir l’aspect de l’os atteint.

La radiographie ne précise pas toujours la nature (causée par une tumeur bénigne ou cancéreuse) de la tuméfaction. Toutefois, quand la cause est liée par exemple aux enchromes ou aux fibromes non ossifiant, la radiographie peut relever directement la nature de l’infection.

Quand les informations fournies par la radiographie sont insuffisantes, une tomodensitométrie (TDM) et un examen d’IRM (imagerie par résonnance magnétique) vont permettre d’obtenir des résultats plus exacts sur la taille et la nature de la tumeur. Des scintigraphies osseuses peuvent être également réalisées pour plus de fiabilité au niveau des résultats. Il s’agit d’une technique qui montre l’intégrité du squelette.

La TEP (tomographie par émission de position) encore appelée TEP scan est un examen souvent associé à un TDM (TEP-TDM). Cette technique d’imagerie permet de signaler la présence d’un cancer, son emplacement après propagation et son mode de traitement. Différentes biopsies (par forage, par aspiration, ouverte) peuvent être également réalisées pour poser le diagnostic.

Dans le cas d’une tuméfaction cervicale, des examens physiques sont à effectuer afin de rechercher les caractères de l’affection. Ces examens sont entre autres :

  • Une inspection de l’état de la peau (rougeur ou cicatrice) ;
  • Une inspection de l’ascension de la déglutition ;
  • Une palpation de l’emplacement par rapport aux chaînes lymphatiques du cou.

Des examens complémentaires comme la radiographie pulmonaire et l’échographie cervicale sont à réaliser.

Le diagnostic des tuméfactions pelviennes concerne les examens gynécologiques complets. En cas de suspicion d’une grossesse extra-utérine, l’examen se fait avec plus d’attention. Cela permettrait d’éviter le risque de rupture. Le but du médecin durant l’examen général serait de rechercher également d’autres signes de pathologies non gynécologiques qui pourraient être associés. Il pourrait s’agir d’une pathologie urologique, endocrinienne ou présence d’une ascite par exemple.

Des tests de grossesse sont également recommandés, peu importe les antécédents menstruels. En cas de test positif de grossesse, une échographie n’est plus généralement nécessaire. L’imagerie s’impose ici en cas de douleur du bassin.

L’échographie de Doppler ou un scanner sont des examens utiles en cas de kyste testiculaire ou de suspicion d’un cancer.

Traitement des tuméfactions

Dans le cas d’une tuméfaction osseuse ou articulaire, une chirurgie s’avère nécessaire. L’opération consistera à pratiquer une ablation (exérèse) de la partie infectée au niveau de l’os. Le matériel chirurgical métallique permet de rétablir l’équilibre de la zone enlevée et renforce l’os.

S’il s’agit d’une tuméfaction cervicale, un traitement antibiotique contre les infections bactériennes s’avère indispensable. De même, une greffe de moelle osseuse, une chirurgie ou un traitement par hormone thyroïdienne peut être appliqué.

Parlant des tuméfactions testiculaires, le traitement repose sur la prescription des antalgiques. Ce traitement se révèle efficace lorsque la cause de la tuméfaction est liée à une torsion d’hydatide. En cas d’hydrocèle ou de varicocèle, une intervention chirurgicale suivie d’une prescription d’antibiotiques est impérative.

La chimiothérapie et la radiothérapie sont également des méthodes de traitement des tuméfactions testiculaires.

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