La vaginite est une affection dont souffrent particulièrement les femmes. Habituellement douloureuse, elle peut être engendrée par divers agents pathogènes tels qu’une bactérie, un parasite ou un champignon. En outre, une simple irritation (non infectieuse) du vagin peut également être à l’origine de cette pathologie. Lorsqu’une femme souffre de la vaginite, de nombreux symptômes tels que des démangeaisons intimes ou un écoulement vaginal anormal peuvent se manifester. Cependant, il existe plusieurs types de vaginite. Par conséquent, la prise en charge de cette dernière doit tenir compte du type que présente la patiente. Par ailleurs, en absence de traitement précoce, cette affection peut se propager et attaquer les trompes ou la vulve. Qu’est-ce qu’une vaginite et comment traiter cette affection ?
Sommaire de l'article
Définition de la vaginite
La vaginite correspond à une inflammation de l’organe génital féminin. Le plus souvent, celle-ci est associée à une inflammation de la vulve (on parle de vulvite dans ce cas). Cette maladie peut avoir une origine irritative ou infectieuse.
Le vagin, grâce à son acidité naturelle, est protégé de la pullulation de la majorité des germes pathogènes. Celle-ci est en lien avec la sécrétion œstrogénique des ovaires et la richesse du vagin en bacilles de Doderlein.
La vaginite est une affection que près de 70 % des femmes contracteront, au moins une fois dans leur vie. D’après certains experts, elle représente le plus fréquent motif de consultation médicale chez la femme.
Types de vaginite
De façon générale, on distingue :
- La vaginite irritative ;
- Les vaginites infectieuses ;
- La vaginite atrophique.
De ces trois types, les vaginites d’origine infectieuse représentent, à elles seules, près de 80 % des cas de vaginite.
Les vaginites d’origine infectieuse
Le plus souvent, elles découlent d’une perturbation de l’équilibre du milieu vaginal. En effet, dans le vagin, on retrouve de nombreux micro-organismes protecteurs, formant ainsi la flore vaginale. Le bon équilibre de cette dernière bloque la multiplication des bactéries nocives, ce qui permet donc de prévenir les infections. Le vagin a un pH acide. Cependant, un déséquilibre de la flore vaginale peut avoir lieu en cas de sécrétions vaginales anormales (taux anormaux de glycogène ou d’anticorps) ou de modification du pH.
De plus, certains facteurs tels que les rapports sexuels, la grossesse, l’âge, l’usage de pilule contraceptive ou les habitudes vestimentaires sont à prendre en compte, car ils peuvent favoriser une perturbation de la flore vaginale. Celle-ci peut ainsi occasionner une prolifération anormale d’agents pathogènes présents dans le vagin.
Au sein des vaginites infectieuses, on retrouve les vaginites microbiennes, les vaginites mycosiques et la vaginite parasitaire à trichomonas.
La vaginite parasitaire à trichomonas
Principalement transmis durant les rapports sexuels, le trichomonas est un parasite. En outre, on peut le contracter par le biais de l’eau ou des objets de toilette. Ce parasite n’est découvert qu’à l’examen microscopique.
Les vaginites mycosiques
Très souvent provoquée par le candida albicans (plus de 90 % des cas), ce type de vaginite se caractérise par une leucorrhée prurigineuse et épaisse. L’agent pathogène en cause peut être contracté dans le sable des plages ou dans l’eau d’une piscine polluée.
Les vaginites microbiennes
Elles se caractérisent par une leucorrhée abondante, verdâtre et purulente. Généralement, le germe en cause est une bactérie. Il peut s’agir des streptocoques, des colibacilles ou des staphylocoques.
La vaginite atrophique
Elle est à l’origine d’une sécheresse vaginale et découle d’un déclin du taux d’œstrogènes (suite à la ménopause ou à l’ablation chirurgicale des ovaires). À ce niveau, la muqueuse vaginale s’amincit, s’irrite facilement et devient plus sensible.
La vaginite irritative
La vaginite irritative est engendrée par une intolérance à un produit chimique, que l’on peut retrouver dans le savon par exemple. Elle résulte aussi d’une dermatose ou d’une irritation mécanique.
Symptômes de la vaginite
La vaginite se manifeste principalement par un écoulement vaginal anormal. Les sécrétions sont différentes et varient en fonction du type de vaginite dont il est question.
- Lorsqu’un champignon est le germe en cause, les sécrétions sont alors épaisses et blanchâtres.
- Lorsqu’une bactérie est en cause, les sécrétions sont abondantes, fluides, malodorantes et jaunâtres.
- Lorsque l’agent pathogène à l’origine de la vaginite est un parasite, alors les sécrétions sont aérées et mousseuses.
En dehors de l’écoulement vaginal anormal, d’autres symptômes peuvent se manifester, notamment des démangeaisons, des douleurs lors des rapports sexuels, une difficulté à uriner, une sensation de brûlure ou encore une brûlure à la miction.
Complications de la vaginite
Habituellement, la vaginite entraîne peu de complications. Cela ne voudrait pas pour autant dire qu’elle n’en présente aucune. En effet, chez la femme enceinte, la vaginite, plus précisément celle d’origine infectieuse, peut occasionner un accouchement prématuré.
Aussi, souffrir d’une vaginite expose plus facilement la femme au VIH, surtout lors des relations sexuelles non protégées avec un partenaire infecté.
Il peut arriver que la vaginite ait un caractère récidive. Cela arrive très souvent aux femmes atteintes de vaginites mycosiques. Ce que l’on ignore est que la récurrence de la vaginite peut altérer considérablement la qualité de vie des patientes. Elle peut avoir un énorme impact sur la vie sexuelle de ces dernières. Dans ce cas précis, la vaginite est plus difficile à traiter.
Traitement de la vaginite
Lorsqu’une femme pense qu’elle est atteinte de la vaginite, elle doit impérativement consulter son médecin, dans l’optique d’obtenir un diagnostic fiable. Celui-ci pourra, en cas de besoin, effectuer des prélèvements vaginaux. Ces prélèvements vont permettre à déterminer l’origine de la maladie. Le plus souvent, 14 jours de traitement classique suffisent, pour traiter une vaginite. Toutefois, lorsque les facteurs de risque sont faibles, le traitement peut s’étendre sur moins de deux semaines.
Prise en charge des vaginites mycosiques
Pour traiter ce type de vaginite, le médecin peut prescrire aux femmes atteintes des crèmes antifongiques. Celles-ci doivent être appliquées dans la région génitale, de préférence au coucher. L’application doit toujours avoir lieu lors des menstruations. Les patientes peuvent également se procurer certains médicaments avec l’avis du pharmacien. Il s’agit du :
- Sertaconasole ;
- Miconazole ;
- Clotrimazole ;
- Tioconazole.
Ces médicaments préalablement cités peuvent s’obtenir sans ordonnance. En revanche, l’achat de certains médicaments comme le fluconazole ou la nystatine nécessite une ordonnance. Par ailleurs, lorsqu’une autre espèce de Candida (différente du candida albicans) est à l’origine de la vaginite, le médecin peut alors envisager un traitement à l’acide borique, par voie intravaginale.
Traitement des vaginites microbiennes
Le traitement des vaginites microbiennes repose sur la prescription de crèmes, gels ou comprimés aux propriétés antibactériennes. Le médicament que conseille la majorité des médecins est le métronidazole. Lorsque la patiente entame le traitement avec ce médicament, elle ne doit en aucun cas consommer de l’alcool, au risque de faire face à certains effets secondaires.
Traitement de la vaginite parasitaire à trichomonas
Dans le cas d’une vaginite parasitaire à trichomonas, le médecin peut opter pour la prescription du métronidazole. À ce niveau, tous les partenaires sexuels de la patiente doivent prendre part au traitement pour ainsi éliminer le risque de récidive.
Lors du premier trimestre de grossesse, le traitement au métronidazole est proscrit aux femmes enceintes. En lieu et place, le médecin peut prescrire une crème de clotrimazole, à appliquer au niveau de la zone génitale. En ce qui concerne les femmes allaitantes, qui suivent le traitement au métronidazole, elles doivent interrompre l’allaitement pendant une journée, après avoir ingéré le médicament.
La posologie des médicaments prescrits doit être respectée jusqu’à la fin du traitement, même en cas de disparition totale des symptômes. Durant le traitement, la patiente doit éviter les rapports sexuels. L’objectif ici est la prévention contre la réinfection ou encore la réduction des douleurs et agressions de la muqueuse vaginale.
Prise en charge de la vaginite irritative
Elle repose essentiellement sur la suppression du facteur à l’origine de l’irritation.
Prévention de la vaginite
Prévenir la vaginite nécessite le respect de certaines mesures. En effet, il faut :
- Éviter l’usage de déodorant vaginal ;
- Se protéger durant les rapports sexuels, pour échapper à une infection sexuellement transmissible ;
- Éviter l’usage des produits parfumés (protège-dessous ou tampons par exemple) ;
- Développer une bonne hygiène intime, tout en évitant l’usage des produits antiseptiques, lesquels peuvent fragiliser la muqueuse vaginale ;
- Abandonner les douches vaginales, car elles perturbent l’équilibre de la flore vaginale ;
- Remplacer fréquemment les serviettes hygiéniques durant les périodes menstruelles ;
- Privilégier le port des sous-vêtements en coton.
Il faut aussi veiller à l’hygiène des sous-vêtements en les lavant avec un peu d’eau de javel, pour facilement éliminer les micro-organismes. Éviter le port de pantalons serrés permet à l’air de circuler autour de la vulve. Par ailleurs, il faut prendre l’habitude de dormir quelques fois, sans sous-vêtements. En outre, il faudra éviter l’utilisation des crèmes contraceptives et le port de maillot de bain mouillé.
Par ailleurs, si la patiente est déjà atteinte de la vaginite, il existe quelques règles à suivre pour éviter des récidives. Elles se résument à l’adoption d’une bonne attitude alimentaire. Pour ce faire, la patiente doit privilégier la consommation des aliments riches en vitamine A (carottes, épinards ou patates douces), vitamine C (goyave, agrumes ou poivron) et en zinc (viande ou huîtres). La consommation des probiotiques est envisageable. Toutefois, la consommation excessive de sucre est déconseillée, surtout en cas de vaginite mycosique.