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Variole : Causes, Signes cliniques et Traitements

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Variole : Causes, Signes cliniques et Traitements

La variole est une pathologie contagieuse, qui est transmissible très rapidement d’un individu à un autre. Encore appelée petite vérole, elle est d’origine virale et est provoquée par un virus de la variole, dit poxvirus. Apparaissant également comme une épidémie, elle est responsable de la mortalité, avoisinant 30% de personnes contractées. La variole est caractérisée par des signes cliniques sévères et une éruption pustuleuse. Toutefois, il existe de multiples traitements spécifiques à ses symptômes, permettant aux patients d’améliorer leur qualité de vie. En quoi consiste concrètement la variole ? Quels sont les causes et les signes cliniques de cette maladie ? Quels sont les traitements possibles de cette affection ?

Définition et Historique de la variole

Définition

Le virus de la variole – © Crédit : informationhospitaliere.com

La variole est une infection provoquée par un virus, spécialement un virus variolique. Il s’agit d’une maladie très contagieuse, dont la transmission d’une personne infectée à une autre s’effectue de manière rapide. Dans la plupart des cas, cette infection est à l’origine de la fièvre et des éruptions cutanées. Environ trois personnes sur dix, des souffrants de la variole décèdent, et ceux qui arrivent à survivre, présentent des cicatrices cutanées persistantes. Dans ce cas, les cicatrices sont visibles un peu partout sur le visage et sur le corps. Cela peut avoir un impact sur la vision de la personne malade.

Dans les années 80, un vaccin efficace a été mis au point et a servi à l’éradication de la variole. Mais, des études continuent dans ce sens, afin de trouver de nouvelles alternatives, en ce qui concerne les traitements médicamenteux, les vaccins curatifs ou encore les techniques de diagnostic.

L’infection variolique naturelle est apparue la dernière fois en 1977, et cela s’est suivi de l’éradication du virus. Pour le moment, aucune maladie infectieuse naturelle (apparentée à la variole) n’a été observée dans le monde. Malgré que ce virus ait été éradiqué, il existe certaines souches du virus de la variole, qui sont conservées en laboratoire, afin de poursuivre la recherche.

Historique de l’affection

La variole serait apparue de manière infréquentée, à partir d’une proximité ou de la domestication animale dans les villages du néolithique. Pour maintenir la circulation permanente du virus variolique, il faut au minimum une population de deux cent mille habitants. Cette densité humaine a été atteinte par de multiples civilisations antiques, en commençant par l’Égypte, puis au Moyen-Orient.

La maladie serait alors apparue vers le quatrième millénaire avant J.C, d’après les données historiques et épidémiologiques, et il y a 3 400 (800) ans, suivant les données de l’horloge moléculaire. En effet, deux origines géographiques paraissent possibles : Égypte et Inde. L’origine la plus probable reste l’Égypte, car selon les données de phylogénie, un orthopoxvirus ancestral devait être présent au niveau des rongeurs africains. La toute première mention écrite sur la variole a été faite par Aaron, un médecin d’Alexandrie vers le septième siècle.

Quelles sont les causes de la variole ?

La variole est une pathologie particulièrement interhumaine. À cet effet, il ne peut constituer un réservoir de virus animal ni de transmission par les insectes.

Cette affection est transmise par voie respiratoire approchée (aérosols, postillons…), d’un individu à l’autre, à partir des voies aérodigestives supérieures des personnes atteintes. Elle est aussi transmise par contact cutané direct, à partir de lésions cutanées. C’est pour cette raison, qu’il est nécessaire d’isoler toute personne ayant contracté la variole et, de limiter le contact face à face.

La variole se propage plus, pendant la première semaine d’infection. Mais le risque de transmission du virus à une personne proche est toujours présent, jusqu’à ce que les croûtes ne tombent. Il est également possible de transmettre le virus variolique par contact de la literie ou les vêtements.

Apparaissant comme une arme biologique, le virus à l’origine de la variole peut être répandu, par le biais du système de ventilation des bâtiments. Dans ce cadre, les virus n’arrivent pas à survivre pendant plus de deux jours, mais ce temps est suffisant pour que de nombreuses personnes soient infectées. À cet effet, les symptômes ne se manifestent qu’après deux semaines et la probabilité de découvrir l’origine de la variole à temps est faible, pour toute mesure de prévention.

Cette maladie contagieuse peut être transmise sous tout climat, mais elle est transmise facilement tout au long des mois secs et frais de l’hiver. Ce délai est valable, si l’on suppose que l’unique souche du virus de variole existant, est toujours conservée dans les deux laboratoires choisis par l’Organisation mondiale de la santé : centres épidémiologiques de la Russie et des États-Unis.

Quels sont les signes cliniques de la variole ?

La variole se présente sous forme d’une dermatose pustuleuse, pouvant donner l’aspect d’une forme grave de la varicelle, mais évoluant en une seule poussée. Ainsi, cette affection se présente sous différentes formes.

Forme classique de variole

Encore appelée variole ordinaire, la forme classique de la variole présente trois sous-types : forme discrète (pustules très clairsemées), forme confluente (éruption cutanée présente sur tout le corps) et forme semi-confluente (éruption cutanée concentrée sur le visage).

Voici, les différentes phases de la forme classique.

Début

Une fois la variole contractée, la période d’incubation dure entre sept et dix-sept jours et pendant ce temps, le virus reste silencieux. La phase d’invasion dure environ trois jours et elle est aigüe et brutale. Elle est caractérisée par une fièvre très élevée à hauteur de 40°C, des nausées, des vomissements fréquents, du syndrome douloureux (douleurs dorsales, maux de tête).

Cette phase peut être également marquée par une éruption précoce transitoire de divers types, localisée ou généralisée. Toutefois, il n’est pas possible de faire le diagnostic clinique à ce stade.

Phase éruptive 

À l’entame de cette phase, la fièvre, l’éruption définitive et autre manifestation s’atténuent généralement. Vers le 4e jour de l’affection, un exanthème érythémateux (taches rouges) est remarquable au visage et au niveau des extrémités des membres (surtout au niveau des poignets).

Cela peut être précédé ou être accompagné d’un énanthème (pharynx, langue), qui évolue vers des vésicules, rapidement détruites avec des ulcérations douloureuses. Dès le cinquième jour de l’éruption, le liquide des vésicules se trouble.

Les vésicules se développent en pustules, de quatre à six millimètres, reposant sur une base inflammatoire. Celles-ci tendent à se déprimer en leur ombilication. La phase de pustule ombiliquée était auparavant un stade critique, celui où les douleurs et la fièvre réapparaissent, et où la mortalité pouvait survenir.

Phase de dessiccation 

À partir du 8e jour de l’éruption, on constate que les pustules se dessèchent. Cela peut se produire sans rupture (c’est-à-dire on observe des croûtes brunes ou noire) ou par rupture (dans ce cas, des croûtes jaunâtres présentant un aspect mielleux).

Ce stade est accompagné d’une chute définitive de la fièvre, qui se termine entre le quinzième et le trentième jour de l’éruption. Chaque élément est susceptible de laisser une cicatrice blanche, indélébile (définitive) et déprimée.

Autres formes de variole

Hormis la forme classique, l’OMS classifie et distingue cinq formes principales. Les trois premières surviennent chez les personnes non vaccinées et les deux dernières s’observent chez les patients déjà vaccinés.

Variole ordinaire ou classique 

Elle représentait environ 90% des cas qui surviennent chez les individus non vaccinés, avec une létalité de 30%.

Variole hémorragique

Dite variole noire, elle représentait 2 à 3% des cas non vaccinés, accompagnés des hémorragies des muqueuses et cutanées, principalement chez les femmes enceintes, avec une létalité de 96%. Les chercheurs français ont distingué dans ces formes hémorragiques, la variole noire éruptive de couleur lie de vin, avec purpura expulsif, et la variole foudroyante mortelle, bien avant toute éruption.

Variole maligne ou plate 

Elle représentait 6 à 7% des cas non vaccinés, les éléments ne franchissent pas la phase vésiculeuse. En plus de ce dernier, les autres signes cliniques sont intenses et la mort peut survenir dans la première semaine. Le taux de létalité est de 97%.

Variole sans éruption 

Le diagnostic de cette forme de variole est posé, uniquement par examen de laboratoire. Les personnes souffrant de celle-ci n’ont pas de symptômes ou, les douleurs et la fièvre sont les seuls symptômes présents. Vous pouvez l’observer chez les individus hyperimmunisés, ainsi que les nourrissons protégés par les anticorps maternels. Il faut noter que cette forme ne peut être transmise.

Variole modifiée (varioloïde) 

Apparaissant comme la variole ordinaire, la variole modifiée est toutefois plus intense et est accompagnée d’éruptions plus faibles, de développement plus court et plus rapide. La létalité est près de zéro.

Par ailleurs, les signes cliniques souvent associés à la variole en général sont :

  • État fébrile ;
  • Céphalées ;
  • Malaises et vertiges ;
  • État de fatigue intense ;
  • Douleurs dorsales ;
  • Douleurs d’estomac et d’abdominales.

À la suite de ces premiers symptômes, des éruptions cutanées apparaissent, surtout au niveau du visage, des mains, des bras et parfois du tronc.

Comment se déroule le diagnostic de cette affection ?

Il est possible de détecter la variole, dès l’apparition des signes cliniques énumérés plus haut. Les toutes premières manifestations de la variole, peuvent être confondues aux symptômes de la varicelle et aux autres maladies apparentées. Toutefois, en cas de varicelle, les lésions sont plus observées au niveau du tronc, tandis que les éruptions entraînées par la variole, sont plus présentes au niveau du visage, des jambes et des bras.

Les signes de la variole sont plus importants (comme forte fièvre, douleurs musculaires) que, les symptômes de la varicelle. Il faut retenir que toute éruption cutanée à l’origine de la variole évolue au même rythme. C’est-à-dire que les lésions se transforment toutes au même moment en papules, ensuite en vésicules, puis en pustules. En cas de la varicelle, les éruptions s’observent à divers stades : sous la forme de vésicules dans certaines parties du corps, sous la forme de pustules ou des vésicules, à d’autres parties. Mais, ces trois formes peuvent être présentes chez le patient en même temps.

De ce fait, pour confirmer le diagnostic de la variole, il est indispensable qu’un professionnel de santé, portant masque et gants, prélève un échantillon du liquide à l’intérieur des pustules ou des vésicules, ou encore une particule de croûte. La pratique d’une culture du virus figurant dans le liquide ou la croûte en laboratoire, à l’aide d’une microscopique électronique, permettrait de confirmer le diagnostic rapidement.

Quels sont les traitements possibles de la variole ?

Actuellement, il n’existe aucun traitement spécifique contre la variole, mais les recherches continuent, afin de tenter de créer un médicament, susceptible d’éliminer le virus. Les traitements utilisés dans le cadre de la variole sont alors symptomatiques. Ils ont pour finalité de réduire les complications, ainsi que les infections secondaires comme : la gangrène, les hémorragies…..

Médicaments antiviraux (tecorvirimat, cidofovir, brincidofir…) 

Ils sont utilisés dans certains cas, pour prévenir le développement de la maladie contagieuse. Généralement, ils sont administrés aux personnes souffrantes directement, suite à leur exposition au virus. Lorsque les pustules du rash sont infectées, le médecin peut prescrire des antibiotiques.

VIG (Vaccinia immune globuline)

Il est utilisé, dans le cadre du traitement des complications de la vaccination contre la variole. On prescrit également le VIG aux individus qui sont exposés à la variole, comme étant un moyen prophylactique. Néanmoins, le VIG nécessite d’être administré, bien avant le développement des lésions. Il est plus efficace, lorsqu’il est pris dans la même période que la vaccination contre la variole.

Vaccination 

La vaccination confère une immunité définitive. Cependant, le délai de protection des patients vaccinés par ce vaccin, n’est pas connu. En théorie, cette vaccination, appelée jennérienne, issue d’un virus animal modifié, protège les patients contre l’affection, ceci grâce à une immunité croisée, durant une dizaine d’années.

La seule possibilité de lutte contre la variole reste la vaccination préventive et l’isolement des personnes atteintes. En cas d’épidémies limitées, il est possible d’isoler les patients dans un hôpital, suivant des mesures de précautions de transmission, ou un isolement à domicile, en cas d’épidémies massives.