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​Ver solitaire : symptômes, traitements et prévention

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​Ver solitaire : symptômes, traitements et prévention

Le ver solitaire était utilisé autrefois pour perdre du poids. Mais désormais, il est bel et bien remis à sa place d’​​organisme nuisible pour l’être humain et ses effets sont clairement spécifiés. 

De nombreux traitements existent heureusement pour y remédier sur le plan médical et sur le plan des médecines douces. En outre, la bonne cuisson des poissons et de la viande s’avère être la principale mesure de prévention contre ce parasite.

Comment reconnaître une infection au ver solitaire ? Comment se traiter ? Comment la prévenir ? Réponses :

En savoir plus sur le ver solitaire

Le ténia (taenia) communément appelé « ver solitaire » est un parasite intestinal de la classe des Cestodes et de la famille des tæniidae. Il intègre le milieu interne d’un être humain après consommation d’un aliment infesté. Il se loge alors dans le tube digestif où il se développe et peut même y vivre jusqu’à 30 ou 40 ans

Le ver solitaire est un animal hermaphrodite. Il est de forme plate et segmentée assez semblable à un ruban de couleur blanche. Il peut mesurer plusieurs mètres de long : jusqu’à 10 mètres de long à l’âge adulte.

Les quatre variétés de vers solitaires que l’on retrouve dans l’intestin grêle de l’être humain sont :

  • Le ténia inerme (Taenia saginata) ;
  • Le ténia armé (Taenia Solium);
  • Le ténia disphyllobothirium latum ;
  • L’hymenolepsis nana.

Le premier est transmis par le bœuf et concerne environ 0,5 % des personnes vivant en France. Le second quant à lui est transmis par le porc. Il n’est plus retrouvé en France depuis quelques années déjà à cause des contrôles vétérinaires stricts dans les élevages de porcs. 

Le troisième, beaucoup plus rare, est transmis par le poisson. C’est pourquoi il est encore appelé le « ténia du poisson ». Seulement 7 cas ont été recensés en France entre 2016 et 2018. Ils sont dus à la consommation d’une espèce de saumon sauvage : le dibothriocephalus nihonkaiense.

Enfin, le dernier sévit plutôt dans les pays chauds et a pour principale cible, les enfants. Les insectes (siphonaptères, coléoptères…) sont les hôtes intermédiaires.

Quel est son mode de contamination et d’infection ?

Le ver solitaire est un parasite qui se transmet à l’homme. Et ceci, lorsque ce dernier consomme de la viande porcine, de la viande bovine ou du poisson qui est mal cuit. 

En effet, l’embryon du ver se présente sous la forme d’un petit kyste et s’incruste dans les muscles de ces différents animaux. Si leur chair n’est pas assez cuite ou si elle est crue, il reste vivant et celui qui en mange est d’office contaminé.

Le bœuf, le porc et le poisson sont donc des hôtes intermédiaires. C’est-à dire qu’ils portent les œufs, mais le parasite ne se développe pas en eux. L’homme quant à lui représente un hôte définitif, donc dans son organisme, le parasite doit pouvoir proliférer.

Le ténia avec sa tête se fixe alors à la paroi de l’intestin grêle du sujet infecté. Pour grandir, il se nourrit des aliments que consomme son hôte. Et après 3 mois, il atteint la taille adulte.  À cette étape de sa vie, il est en mesure de se reproduire. Il se met donc à fabriquer des segments (anneaux) qui comportent un appareil reproducteur afin de se développer. 

Ces segments ont une forme rectangulaire et plate. Ils peuvent mesurer 20 mm de longueur pour 6 mm de largeur. Leur aspect est assez semblable à des pâtes alimentaires.

Dans des cas plus rares, d’autres animaux peuvent transmettre le ver solitaire à l’être humain. Il s’agit entre autres : 

  • Du mouton ;
  • Du caribou ;
  • Du gnou ;
  • De l’antilope ;
  • Du chameau ;
  • De la gazelle ;
  • Du lama, etc.

Notez toutefois que dans le cas du ténia solium, l’être humain peut devenir un hôte intermédiaire. C’est-à-dire l’organisme vivant abritant le parasite avant qu’il n’atteigne son hôte. 

En effet, une personne peut être contaminée en ingérant accidentellement des embryons du ver solitaire contenu dans les selles de quelqu’un d’autre. Les œufs ainsi consommés transitent par les vaisseaux sanguins pour se fixer dans les tissus musculaires et parfois même dans les tissus cérébraux.

Comment reconnaître les symptômes de la présence d’un ver solitaire ?

La présence de vers dans le corps est généralement asymptomatique. Mais, le fait que le parasite se renouvelle parfois pendant plusieurs années en expulsant des anneaux ou segments peut causer certains symptômes désagréables tels que : 

  • Des crampes ou douleurs abdominales ;
  • Une diarrhée relativement aiguë ;
  • Des vomissements et des nausées ;
  • Des troubles de l’appétit ;
  • Des étourdissements ;
  • Des maux de tête ;
  • Des éruptions cutanées ;
  • Une fatigue anormale ;
  • Une carence en vitamine B12 ;
  • Une perte de poids inexplicable ;
  • La présence des anneaux du ver dans le sous-vêtement ou dans les selles…

Existe-t-il des complications ?

Pour la plupart du temps, l’infection au ver solitaire est bénigne et sans gravité. Mais, les risques de complications ne sont pas à exclure totalement même s’ils sont très rares. 

Au nombre des différentes éventualités, le sujet infecté pourrait expérimenter une occlusion intestinale ou une appendicite suite à une infection au ver solitaire. Il y a également la cysticercose humaine qui est la plus grave pathologie découlant d’une contamination par le ténia. 

Elle est causée par la formation de larves de ver solitaire (cysticerques) dans les tissus cérébraux après une consommation accidentelle des œufs. Et elle occasionne des troubles neurologiques ou oculaires, c’est-à-dire des maux de tête et des crises d’épilepsie. 

Toutefois, malgré que ce ver n’entraîne pas souvent de graves conséquences, il est indispensable de prendre au sérieux toute contamination et de la soigner.

Quel traitement pour le ver solitaire ?

Lorsque vous remarquez la combinaison de plusieurs symptômes comme ceux qui sont précédemment mentionnés, il est important de consulter un médecin. Ce dernier pourra poser un diagnostic fiable peut-être grâce à un examen clinique de vos selles. Puis, il mettra en place un traitement adapté. 

En cas de besoin, il peut vous orienter vers un spécialiste pour des analyses complémentaires : un examen parasitologique des selles encore appelé coproculture par exemple. D’autres analyses susceptibles d’être demandées sont : 

L’examen sanguin : il permet de rechercher une augmentation modérée de la quantité de globules blancs à éosinophiles. Ce qui sera le témoin d’une infection.

L’examen sérologique : cet examen aide à contrôler toute éventuelle présence d’anticorps spécifiques du ver solitaire dans l’organisme du patient.

L’examen de fond d’œil : il s’agit d’un examen ophtalmologique. Il sert à vérifier s’il y a atteinte ou non de la rétine. Cet examen est souvent demandé lorsqu’il y a soupçon de cysticercose humaine. En complémentarité, le médecin peut prescrire un scanner cérébral et une IRM.

Lorsque la présence de ver solitaire est confirmée, c’est pour la plupart du temps, un traitement à base de vermifuge qui sera prescrit. Il a pour but de tuer le ténia et d’éliminer l’infection au travers des selles.

Les deux molécules les plus utilisées et les plus efficaces sont le BiltricideÒen (praziquantel) dose unique, dosée à 10 mg/kg et le TremedineÒ (niclosamide). On en prend 2 comprimés le matin et 2 comprimés 2 heures plus tard. La cure doit être reprise 2 à 3 semaines après. Il est à noter que le deuxième médicament n’est pas disponible dans tous les pays.

Quels remèdes naturels contre le ténia ?

Il existe de nombreuses solutions douces pour détruire les vers solitaires qui vous ont infecté. Certaines personnes utilisent de l’ail, d’autres des plantes ou même des huiles essentielles. Voici quelques recettes qui pourraient vous intéresser.

Recette n° 1 : la première étape du traitement proposé par la phytothérapie consiste à faire pendant une journée, une cure en buvant uniquement du jus de fruits et de l’eau. C’est souvent le jus de raisin dilué dans 2 litres d’eau qui est conseillé.

Le deuxième jour, il faudra faire un mélange spécial de graines de courge réduites en poudre et de miel liquide à utiliser de cette manière : 

  • Diviser la préparation en 3 parts égales et prendre la première part au lever, tôt le matin et à jeun.
  • Prendre la deuxième part, 30 minutes après la première part.
  • Prendre la troisième part, 30 minutes après la deuxième.

À noter que pour un adulte, la quantité de graines de courge moulues recommandée est de 200 g. Le miel à utiliser dans la recette doit avoir approximativement le même poids.

En parallèle, préparez une décoction d’une cuillère à soupe d’écorce de bourdaine. Vous devez la faire cuire pendant 5 minutes dans une tasse d’eau et laisser infuser durant 2 heures. Après cela, boire la tisane.

C’est la fin du traitement. Les professionnels promettent qu’après cela, le parasite disparaîtra définitivement de l’organisme de son hôte au bout de 3 mois au maximum. 

Mais si la tête n’a pas été éliminée et seulement les anneaux sont rejetés, il faudra renouveler la cure. Cette fois-ci en étalant le traitement sur 72 heures au lieu de 48 et en divisant par 2 les doses.

Recette n° 2 : vous pouvez également détruire le ténia en utilisant du thym. Pour cela, vous devez disposer d’une cuillerée de thym que vous mettrez à ébullition dans 1 litre d’eau. Après, laissez infuser pendant environ ¼ d’heure et laissez filtrer. Buvez un verre de cette préparation le matin à jeun. Prenez ensuite 3 autres verres que vous allez repartir durant toute la journée. Renouvelez l’opération ainsi tous les jours jusqu’à la disparition complète des parasites.

Recette n° 3 : il est aussi possible d’utiliser des carottes pour détruire la présence de ver solitaire dans son milieu intérieur. Pour ce faire, il est préconisé de consommer des carottes râpées à jeun le matin. La quantité requise est de 200 mg. 

Ensuite, ne rien prendre jusqu’au déjeuner. Puis, 30 minutes avant le dîner, manger 100 mg de carottes râpées. Veillez à bien laver les légumes et continuer la cure pendant 6 jours successivement. 

Recette n° 4 : certains phytothérapeutes peuvent vous demander de faire un jeûne complet ou une monodiète avec un fruit de saison de sorte à ne pas consommer plus d’un kilogramme par jour. 

Les raisins sont à privilégier, mais tous les fruits sont acceptés (pommes, prunes, figues…) pourvu qu’ils proviennent d’une agriculture biologique. Et pendant ce temps, vous devez boire une grande quantité d’une décoction de racines de fougères mâles.

Cette recette serait aussi très efficace contre le ver solitaire. Toutefois, il est recommandé de privilégier la visite chez un médecin, car ces méthodes peuvent exposer le sujet à des risques de complications.

Quelques réflexes pour éviter de contracter des vers solitaires

La première habitude qu’il faut adopter lorsque vous voulez prévenir une infection au ténia, c’est de bien cuire vos aliments. Plus particulièrement, le poisson, la viande de porc et la viande de bœuf doivent être l’objet de votre attention. Ils doivent être préparés à 71 °C au moins.

Dans la même logique, il serait idéal d’arrêter la consommation de viandes crues. Celles que l’on retrouve dans les repas comme le carpaccio, le sushi ou le steak tartare par exemple. 

Mais si vous souhaitez vraiment en manger, prendre la peine de congeler la viande et le poisson durant plusieurs jours au préalable. La congélation permet également de détruire les œufs de ver solitaire qui peuvent s’y retrouver. Il est recommandé de les garder pendant au moins une dizaine de jours à une température de -20 °C.

Toutefois, il faut faire attention à la méthode de congélation, car son efficacité dépendra de l’épaisseur de la viande. Aussi, il n’est pas toujours évident d’atteindre une température de -20 °C avec un congélateur domestique.

Une des règles élémentaires du quotidien qu’il est tout de même important de rappeler, c’est qu’il faut bien se laver les mains. Ceci, avant de passer à la cuisine, à table ou avant de toucher un aliment lorsqu’on revient des toilettes.

Lorsque vous êtes en voyage, faites attention à ne pas manger des repas ou boire de l’eau souillée par des déjections humaines.

En dehors de vous et de votre famille, les mesures de précaution doivent aussi s’étendre à votre animal de compagnie. Vous ne devez pas lui donner non plus de la viande crue et vous devez le vermifuger régulièrement.