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Vésicule vitelline : le guide pour tout comprendre

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Vésicule vitelline : le guide pour tout comprendre

Lors des différentes échographies programmées pour le suivi d’une grossesse, les médecins se basent sur un certain nombre de repères pour s’assurer du bon déroulement de la gestation. Parmi ces indices figure la vésicule vitelline, un petit réservoir qui apparaît dès les premiers moments de vie de l’embryon. En plus de servir de repère aux échographes, cette formation embryonnaire joue un rôle important dans la croissance et le développement du bébé. D’ailleurs, elle ne disparaît pas complètement, car une partie d’elle persiste chez les adultes sous une autre forme. Voici l’essentiel à retenir à propos de la vésicule vitelline.

La vésicule vitelline : qu’est-ce que c’est ?

Encore appelée lécithocèle ou yolk sac, la vésicule vitelline est une réserve de matières nutritives présente dès les premières semaines de vie chez certains organismes vivants. Parmi ceux-ci figurent les mammifères placentaires, dont font partie les humains. Elle se forme au cours de la mise en place des annexes embryonnaires à partie des cellules endodermiques.

La vésicule vitelline peut également être définie comme une structure embryonnaire sur laquelle se développe l’embryon. Le processus de développement peut être comparé à celui du germe sur le jaune d’œuf d’une poule. Il s’agit en outre de la première image détectable dès la première échographie.

La vésicule vitelline : comment se forme-t-elle ?

Chez les embryons placentaires et donc chez l’embryon humain, le lécithocèle se forme à partir de cellules endodermiques migratrices issues de l’hypoblaste vers la moitié de la 2ème semaine d’aménorrhée. Avant la formation même de la vésicule vitelline, l’embryon n’est autre qu’un disque embryonnaire didermique ou bilaminaire délimitant la cavité amniotique.

Encore appelé blastoderme bilaminaire, ce disque est entouré par le trophoblaste qui renferme parallèlement le blastocèle (cavité blastocystaire). L’ensemble est alors appelé blastocyste avec le disque embryonnaire d’un côté (au pôle embryonnaire) et la cavité de l’autre (pôle anti-embryonnaire).

Comme l’indique son nom, le disque embryonnaire didermique se compose de deux couches encore appelées feuillets embryonnaires primaires. Il s’agit de l’épiblaste délimité par la cavité amniotique en expansion et de l’hypoblaste. Vient alors une phase de migration de cellules provenant de l’hypoblaste.

Ces cellules migrent le long de la paroi du blastocèle (fait de cellules trophoblastiques), s’aplatissent et finissent par délimiter une nouvelle cavité : il s’agit de la vésicule vitelline. À cette étape, elle n’est encore qu’au stade primaire (ou primitif). On la qualifie alors de vésicule vitelline primaire ou primitive, de sac vitellin primaire ou primitif ou de lécithocèle primaire ou primitif.

Dès la troisième semaine (13-15ème jour) du développement de l’embryon, alors que le cœlome externe se forme, la taille du lécithocèle primaire régresse. Il se forme alors un petit sac définitif au voisinage du disque embryonnaire bilaminaire et le reliquat du lécithocèle primaire dégénère.

Il s’agit de la vésicule vitelline secondaire encore appelée lécithocèle secondaire, sac vitellin secondaire, vésicule vitelline secondaire ou vésicule embryonnaire. Son développement serait lié à l’extension des cellules endoblastiques extra-embryonnaires sur la face interne du sac vitellin primitif puis leur migration en direction médiane.

Le lécithocèle : quel est son rôle ?

Chez l’embryon humain, la vésicule vitelline contribue essentiellement à 5 fonctions essentielles au développement embryonnaire. Il s’agit du premier système circulatoire (transport des nutriments vers l’embryon), de la formation des premiers globules rouges, la formation des cellules sexuelles (germinales), la formation de l’épithélium de certains organes et la production de l’α-fœtoprotéine.

Le système circulatoire et la formation des globules rouges

La vésicule vitelline est recouverte d’une fine couche muqueuse et d’une paroi interne riche en vaisseaux sanguins. Elle fonctionne tel un système circulatoire relativement complexe au cours des premiers stades de développement.

Elle joue en quelque sorte un rôle provisoire en attendant l’établissement de la circulation interne du futur bébé. Ainsi, le yolk sac contribue au transport des nutriments vers l’embryon au cours de la 2ème et de la 3ème semaine de gestation.

Parallèlement, la circulation utéroplacentaire est en plein établissement. Pendant la 3ème semaine d’aménorrhée, les premiers globules rouges (le sang) commencent à se former. Elles poursuivent leur développement jusqu’à ce que l’activité hématopoïétique se déclenche au niveau du foie (dès la 6ème semaine de gestation).

La formation des cellules germinales

Dès le début de la 3ème semaine, les cellules germinales primitives apparaissent dans la paroi du sac vitellin (au niveau de l’allantoïde). Elles migrent ensuite vers les glandes génitales (ou gonades) en formation où elles deviennent les cellules germinales (spermatogonies ou ovogonies).

La formation de l’épithélium de certains organes

Au cours de la dernière semaine du premier mois, la partie dorsale du sac vitellin est incorporée dans l’embryon sous la forme d’un tube entoblastique. Ce dernier n’est autre que l’intestin primitif qui donnera naissance à l’épithélium de la trachée, des bronches et des poumons et de l’appareil digestif.

La production de l’alpha-fœtoprotéine

Au cours d’une grossesse, l’α-fœtoprotéine entre dans le cadre du diagnostic prénatal de certaines anomalies. L’examen s’effectue pendant le deuxième trimestre (entre les 16ème et 18ème semaines pour plus de précision). En début de gestation, cette protéine est fabriquée par la vésicule ombilicale (lécithocèle secondaire) en attendant que le foie et l’intestin du fœtus prennent le relais.

La vésicule ombilicale : quel est son devenir ?

Pour rappel, la vésicule ombilicale (sac vitellin secondaire) naît autour du 14ème jour d’aménorrhée suite au rétrécissement de la vésicule vitelline primitive. Dès la 9ème semaine de gestation, la taille du lécithocèle secondaire se réduit. Il s’ensuit la formation d’un reliquat piriforme de 5 mm de diamètre environ.

Il se forme par la même occasion le pédicule vitellin grêle contenant un micro-vaisseau vitellin. Encore appelé canal vitellin ou omphalo-mésentérique, il s’agit d’une portion rétrécie de la vésicule ombilicale. Celle-ci permet à la partie moyenne de l’intestin primitif de communiquer avec la vésicule ombilicale.

De plus, le pédicule vitellin relie le reliquat piriforme au pilier de fixation du cordon ombilical (ou cordon ombilical directement). Généralement vers la fin de la 5ème semaine, ce canal se détache de l’intestin. Mais chez environ 2 % des adultes, sa partie proximale intra-abdominale persiste sous forme d’un diverticule de l’iléon dénommé diverticule de Meckel.

Plus la grossesse évolue, plus le lécithocèle rétrécit, devenant alors très petit et plein. Il peut persister tout au long de la grossesse et dans ce cas, il est reconnaissable sur la face fœtale du placenta, sous l’amnios, près du point d’attache du cordon ombilical. À partir des 9ème et 10ème semaines de développement fœtal, la vésicule dégénère naturellement pour diverses raisons.

Il s’agit notamment de la compression due à l’augmentation de l’espace occupé par l’amnios. Alors que cette structure est la plus grande au début du développement, elle devient l’une des petites avec une apparence de poire. Vers la 12ème semaine d’aménorrhée, le sac vitellin se place entre l’amnios et le sac chorial au sein de la cavité choriale et finit par disparaître.

Formation du cordon ombilical : la vésicule vitelline y joue-t-elle un rôle ?

Coupé à la naissance du bébé, le cordon ombilical est le pont de communication entre le fœtus et la mère (par l’intermédiaire du placenta). Cette tige conjonctivale vasculaire engainée par l’amnios assure entre autres la nutrition et l’apport d’oxygène au futur bébé.

Le cordon ombilical se compose de deux artères et d’une veine. À l’opposé de la circulation corporelle d’un adulte où les organes sont oxygénés par les artères, chez le fœtus, c’est la veine ombilicale qui est riche en oxygène et apporte les nutriments.

Cette annexe fœtale se constitue entre la 4ème et la 8ème semaine d’aménorrhée. Dans cet intervalle de temps, la vésicule vitelline est encore en pleine évolution. Le cordon naît alors de sa réunion avec le pédicule embryonnaire et le cœlome ombilical par l’amnios en expansion.

En effet, l’augmentation de la production du liquide amniotique finit par supprimer complètement l’espace chorial. En fin de compte, lorsque l’amnios entre en contact avec le chorion, les couches de mésoblaste extraembryonnaire recouvrant les deux membranes fusionnent.

Au moment de la plicature de l’embryon, l’expansion de l’amnios forme un tube constitué par la membrane amniotique. Ce tube emprisonne le pédicule embryonnaire, le cœlome ombilical et le canal vitellin, formant ainsi le cordon ombilical à son stade précoce (environ 8 semaines). Ce dernier a alors un aspect très large et court, dont la structure se constitue de deux groupes d’éléments.

  • Le pédicule vitellin unissant l’intestin primitif à la vésicule ombilicale (située dans la cavité choriale exocœlomique) et aux vaisseaux vitellins (Vasa omphalomesenterica comprenant 2 artères et 2 veines).
  • Le pédicule embryonnaire avec l’allantoïde et les vaisseaux ombilicaux (2 artères et 1 veine). Le pédicule passera en position ventrale au cours du développement et finira par fusionner avec le canal vitellin.
  • Le cœlome ombilical faisant communiquer le cœlome extraembryonnaire et le cœlome intra-embryonnaire.

Au cours de l’évolution fœtale, la cavité amniotique forme une gaine de plus en plus longue au niveau du pédicule embryonnaire. Le cordon ainsi créé continue de s’allonger et forme progressivement des sinuosités dans la cavité amniotique.

Le 3e mois est marqué par la dégénérescence de plusieurs éléments. Le canal vitellin régresse, mais peut persister sous la forme du diverticule de Meckel. La vésicule ombilicale et la partie extraembryonnaire de la circulation vitelline dégénèrent également.

Aussi, l’allantoïde, il s’oblitère pour former l’ouraque ou ligament ombilical médian chez l’adulte. Quant aux communications inter-cœlomiques, elles se collabent et se résorbent. Le reste de toute cette transformation comprend le pédicule embryonnaire (contenant 2 artères et 1 veine ombilicales) qui s’entoure d’une couche d’épithélium amniotique.

Le tissu conjonctif (provenant du mésoblaste extraembryonnaire) du pédicule embryonnaire se transforme en gelée de Wharton (tissu élastique et résistant protégeant les vaisseaux ombilicaux d’éventuelles pressions.). L’ensemble ainsi obtenu constitue le cordon ombilical définitif.

Examen de la vésicule vitelline : quel est son rôle ?

L’examen de la vésicule vitelline se fait grâce à l’écographie. Elle permet d’affirmer l’existence effective d’un embryon, même si ce dernier ne peut encore être vu dès les débuts. Entre 4 semaines et 1 et 4 semaines 3 jours, la visualisation à l’imagerie permet d’identifier un sac ovulaire mesurant 2 à 3 mm.

Généralement, on préconise la voie endovaginale pour observer le sac et remarquer le trophoblaste. À 5 semaines d’aménorrhées, le sac mesure déjà 5 mm et peut être visualisé à l’écographie endovaginale. À ce moment de la gestation, l’examen confirme « le caractère ovulaire » de l’image, ainsi que l’évolution de la grossesse.

Grâce à une sonde endovaginale de haute fréquence, l’embryon est visible au cours de cette même période. Il se loge alors entre la vésicule vitelline et le sac ovulaire. Le lécithocèle est toujours visible par écographie endovaginale à 5 semaines et 5 jours. Il devient visible à l’échographie abdominale dès 7 semaines.

Dès la 8e semaine de gestation, l’embryon se retrouve à côté de la vésicule ombilicale qui s’occupe de sa nutrition. Tout au long de 5 à 10 semaines, la taille du sac vitellin évolue et peut atteindre 5,6 mm. Cette variation pourra donc être notée à l’échographie et ne constitue en rien un phénomène inquiétant ou anormal.

L’échographie précoce visant l’examen de la vésicule vitelline n’est pas inutile, puisqu’elle permet de recueillir plusieurs informations importantes.

  • Dépister une fausse couche ;
  • S’assurer de l’évolution correcte de la grossesse ;
  • Connaître le nombre d’embryons et donc découvrir très tôt une grossesse gémellaire ou multiple ;
  • S’assurer du développement de la grossesse dans l’utérus et écarter le risque de grossesse extra-utérine.

Enfin, l’échographie précoce permet de dater le début de la gestation et donc de prévoir la date présumée de la naissance du bébé.

Quelles sont les anomalies observables à l’examen de la vésicule vitelline ?

Si l’échographie du premier trimestre permet de s’assurer du bon déroulement du début de grossesse, elle peut révéler certaines anomalies.

L’absence de sac intra-utérin

Il se peut qu’à l’imagerie, le petit sac ovulaire ne soit pas visualisé. Si les tests de grossesse urinaire et (ou) sanguin sont positifs, trois diagnostics sont évocables :

  • une grossesse évolutive, mais moins avancée ;
  • une grossesse extra-utérine ;
  • ou une grossesse arrêtée.

Si la première situation n’est pas alarmante, la deuxième l’est et constitue d’ailleurs un danger pour la mère. Dans le troisième cas, la grossesse arrêtée doit être expulsée et la patiente mise sous un traitement adéquat.

L’œuf clair œuf blanc

Ici, le sac ovulaire est bel et bien présent à l’échographie. Mais alors que l’embryon devrait déjà être visible à ce stade, il ne l’est pas. On peut alors penser à :

  • une grossesse évolutive, mais moins avancée ;
  • une grossesse ectopique (extra-utérine) ;
  • ou une grossesse arrêtée.

L’œuf clair est encore qualifié de pseudo-sac gestationnel. Dans le cas d’une grossesse multiple, on peut avoir un seul œuf blanc ou un œuf clair multiple.

Anomalie de taille

Même si la vésicule vitelline peut atteindre 5,6 mm, son diamètre est classiquement compris entre 2 et 5 mm. Déjà avec un diamètre supérieur ou égal à 6 mm, le risque de fausse couche est multiplié par trois.

Toutefois, des grossesses viables peuvent présenter une vésicule augmentée de volume. Dans ce cas, le futur bébé est exposé aux risques d’anomalies chromosomiques (trisomie 15, trisomie 16 et monosomie X).

Statistiquement, dans 1/3 des grossesses viables présentant une vésicule de taille supérieure ou égale à 6 mm de diamètre, on observe des caryotypes anormaux. Quant aux grossesses viables présentant une vésicule d’au moins 8 mm de diamètre, aucune d’elles ne donne lieu à un caryotype normal.