Les virus émergents sont des agents pathogènes qui apparaissent soudainement et se propagent rapidement. Ils sont souvent responsables de maladies graves chez les humains. C’est le cas du virus Zika dont l’émergence et la propagation rapide dans plusieurs régions du monde ont attiré l’attention des scientifiques. Qu’appelle-t-on virus Zika ? Comment le contracte-t-on ? Quels sont les symptômes qui le caractérisent ? Décryptage dans cet article.

Présentation du virus Zika

Découvert en 1947 par le chercheur britannique George Dick, le virus Zika est un virus à ARN (acide ribonucléique) de la famille des Flaviviridae. À l’époque, George Dick menait des recherches sur la fièvre jaune dans la forêt de Zika. Les expériences étaient menées sur les singes rhésus. Les chercheurs ont effectué des prélèvements sanguins au niveau de ces signes. Ensuite, ils ont isolé un nouveau virus qu’ils ont nommé « virus Zika« .

Au début, les chercheurs ont d’abord pensé que ce virus était similaire au virus de la fièvre jaune. Cette hypothèse s’expliquait par le fait qu’ils ont été détectés dans la même région géographique et qu’ils étaient transmis par les mêmes moustiques du genre Aèdes. Cependant, les premières études sur le virus Zika ont révélé qu’il était différent du virus de la fièvre jaune.

Les chercheurs ont constaté qu’il était transmis par les moustiques Aèdes, mais qu’il ne causait pas de fièvre jaune chez les humains. Au lieu de cela, il était associé à des éruptions cutanées et à des symptômes identiques à ceux de la dengue. Pendant des décennies, le virus Zika est resté relativement obscur et était principalement étudié dans des contextes de recherche limités.

Toutefois, à partir de 2007, des épidémies de virus Zika ont commencé à être signalées dans plusieurs pays. La Polynésie française et plusieurs pays d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale étaient les principales cibles. C’est à ce moment-là que le virus Zika a attiré une attention mondiale, surtout en raison de son association avec certaines complications médicales.

Depuis lors, la recherche sur ce virus s’est intensifiée. En effet, de nombreux scientifiques travaillent à mieux comprendre sa biologie, son mode de transmission, ses symptômes et ses conséquences pour la santé publique. Sa découverte a joué un rôle prépondérant dans la sensibilisation et la mise en place de mesures préventives.

Mode de transmission du virus Zika

Zika est un virus qui se transmet par piqures de moustiques du genre Aèdes, notamment les Aèdes aegypti et les Aèdes albopictus. Ces moustiques sont diurnes, c’est-à-dire qu’ils sont actifs pendant la journée et peuvent piquer à plusieurs reprises.

La transmission du virus Zika se produit donc lorsque les moustiques Aèdes, piquent une personne infectée par le virus, puis piquent une autre personne non infectée. Elle se produit généralement dans les régions où les moustiques Aèdes sont présents et actifs, et où des cas d’infection à virus Zika existent.

Cependant, la transmission du virus Zika peut également se produire par d’autres voies. En effet, il est démontré que le virus Zika peut se transmettre de la mère au fœtus pendant la grossesse. Il peut aussi se contracter par voie sexuelle, par contact avec des liquides corporels contaminés ou du sang. Dans de rares cas, une transfusion sanguine peut en être la cause.

Par ailleurs, il faut notifier que le virus Zika peut aussi se propager de manière asymptomatique. Ainsi, une personne peut être porteuse du virus et le transmettre à d’autres, même en absence de symptômes visibles de l’infection.

Symptômes d’une infection au virus Zika

L’infection au virus Zika peut provoquer une gamme de symptômes chez les personnes infectées. Toutefois, de nombreux sujets infectés peuvent ne pas présenter de symptômes, ou peuvent avoir des symptômes très légers. Cela rend parfois l’infection difficile à diagnostiquer. Les symptômes courants de l’infection au virus Zika comprennent :

• Une fièvre : symptôme le plus courant de l’infection au virus Zika, la fièvre peut durer quelques jours à une semaine ;
• Une éruption cutanée : elle peut se développer sur le corps, généralement sous la forme de petites taches rouges ou roses. L’éruption cutanée peut démanger et s’étendre sur plusieurs jours ;
• Des douleurs articulaires : des douleurs articulaires touchant les articulations des mains, des pieds, ainsi que les muscles peuvent survenir ;
• Une conjonctivite : une conjonctivite, également connue sous le nom de « conjonctivite virale« , peut se produire, entraînant une rougeur des yeux, une sensation de brûlure et une sécrétion oculaire ;
• Un mal de tête : il est parfois accompagné  d’une photophobie.

En outre, les patients peuvent ressentir une faiblesse musculaire ou une fatigue générale.

Complications d’une infection au virus Zika

L’infection au virus Zika est habituellement bénigne, et la plupart des patients infectés se rétablissent sans complications. Par ailleurs, dans certains cas, des complications peuvent survenir, principalement chez les femmes enceintes et chez certaines catégories de patients.

Anomalies congénitales

Pendant la grossesse, l’infection au virus Zika peut occasionner des anomalies congénitales chez le bébé. Ce dernier peut présenter une microcéphalie. Des anomalies congénitales oculaires, auditives et musculo–squelettiques, peuvent aussi survenir.

Syndrome de Guillain-Barré

Dans de rares cas, l’infection au virus Zika peut déclencher le syndrome de Guillain–Barré. Il s’agit d’une maladie auto-immune, qui affecte le système nerveux périphérique. Il peut déclencher une faiblesse musculaire, une paralysie et des problèmes respiratoires.

Outre le syndrome de Guillain-Barré, l’infection au virus Zika peut être une source de méningites, d’encéphalites et d’autres troubles du système nerveux central.

Diagnostic d’une infection au virus Zika

Le diagnostic d’une infection au virus Zika est établi, en combinant les informations cliniques, les antécédents de voyage et les résultats des tests de laboratoire. L’évaluation des symptômes repose sur l’analyse ou l’identification des signes cliniques caractéristiques de l’infection au virus Zika.

Le médecin prend en compte d’autres facteurs, tels que les antécédents de voyage dans une zone où le virus Zika circule activement. Étant donné qu’il est transmis par les moustiques, il est donc important de prendre en compte les antécédents de voyage du patient. Si ce dernier s’est effectivement rendu dans une région à risque ou a été exposé à des piqûres de moustiques, alors cela peut être indicatif.

Par ailleurs, des tests de laboratoire sont indispensables pour la confirmation du diagnostic d’une infection au virus Zika. Les tests couramment utilisés comprennent :

• La détection du matériel génétique viral, grâce à la technique de réaction en chaîne par polymérase, dans le sang ou l’urine ;
• Des tests sérologiques pour la détection des anticorps dirigés contre le virus Zika dans le sang.

Traitement d’une infection au virus Zika

En général, les infections par le virus Zika sont autolimitées. Les symptômes disparaissent généralement d’eux-mêmes en quelques semaines, voire quelques jours. Le traitement est donc principalement symptomatique et vise à soulager les symptômes du patient.

Soulagement des symptômes

Des médicaments en vente libre, tels que le paracétamol, peuvent être utilisés pour un soulagement de la fièvre, des douleurs musculaires et articulaires. L’utilisation de l’aspirine ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens doit être obligatoirement subordonnée à une consultation médicale préalable. En effet, ils peuvent accentuer le risque de saignements chez certains patients.

Soins de soutien

Dans certains cas, une surveillance médicale étroite et des soins de soutien peuvent être essentiels. Cela concerne particulièrement les femmes enceintes, les nouveau-nés et les patients atteints de complications graves telles que le syndrome de Guillain-Barré.

Prévention d’une infection au virus Zika

La prévention d’une infection au virus Zika repose surtout sur des mesures visant à éviter les piqûres de moustiques, principaux vecteurs de transmission du virus.

Utilisation de répulsifs anti-moustiques

Appliquer régulièrement des répulsifs anti–moustiques sur la peau peut limiter des piqûres de moustiques. Les répulsifs qui contiennent des ingrédients actifs tels que le DEET, le picaridine, l’IR3535 ou l’huile d’eucalyptus citronné, sont à privilégier.

Port de vêtements protecteurs

Le port de vêtements à manches longues, de pantalons longs et de chaussettes peut réduire une exposition de la peau aux piqûres de moustiques.

Utilisation de moustiquaires

L’usage des moustiquaires imprégnées peut être indispensable pour une protection des lits et berceaux, notamment durant la nuit, lorsque les moustiques sont les plus actifs.

Élimination des habitats de reproduction des moustiques

Éliminer les eaux stagnantes autour des domiciles, comme les soucoupes sous les pots de fleurs ou les gouttières obstruées, peut limiter la présence des moustiques. Ces sites sont, en effet, des zones favorables à la reproduction des moustiques.

Éviter les voyages ou déplacements dans les lieux à risque

Les femmes enceintes ou celles qui envisagent de le devenir doivent éviter de se rendre dans les régions où le virus Zika sévit. Si le voyage est inévitable, elles doivent prendre des précautions supplémentaires pour échapper aux piqûres de moustiques.

Prévalence du virus Zika

Certaines régions du monde peuvent être plus exposées au virus Zika, en raison des facteurs suivants :

• Présence des moustiques vecteurs ;
• Existence des conditions environnementales favorables à leur reproduction et à leur propagation ;
• Faible niveau de prévention des maladies vectorielles.

L’Amérique latine, les Caraïbes, l’Afrique, l’Asie du Sud-Est et certaines parties du Pacifique, ont été identifiées comme des zones à risque élevé pour la transmission du virus Zika.